Notes-analyse-millesime-2018-vignoble-Rhone-Languedoc-Roussillon

Quatrième et dernier volet de notre série sur la qualité du millésime 2018 en France. Nous terminons de vous livrer nos notes et analyses pour la partie sud-est de la France, avec les vignobles du Languedoc, du Roussillon, du Rhône, de Provence et de Corse.

Le millésime 2018 dans le Languedoc

Rouges : 16/20
Blancs : 15/20

Les pluies printanières, un été très chaud ponctué de pluies régulières, des conditions climatiques stables, chaudes et sèches qui se sont installées à partir de mi-août, ont permis d’obtenir un très bon état sanitaire des raisins. 2018 sera donc dans l’ensemble, un assez joli millésime avec des tanins fins et élégants, mais l’étendue du vignoble languedocien amènera vraisemblablement quelques légères nuances à cette impression d’ensemble. Par exemple sur la réussite assez générale de la syrah en 2018.

Par ailleurs, les pluies abondantes du printemps, suivies d’une vague de chaleur, ont eu un effet quasi tropical déclenchant des attaques de mildiou parfois spectaculaires, en particulier à Faugères et, dans une moindre mesure, à Saint-Chinian.

Dans l’ensemble, les rouges seront sans doute légèrement moins concentrés qu’en 2017 ou 2016, mais leur équilibre plus “facile” permettra certainement de déguster certaines cuvées de façon très agréable dans leur jeunesse. En blanc, il faudra privilégier les vins issus de vignobles d’altitude, comme certaines cuvées à Faugères, Saint-Chinian ou en Terrasses du Larzac.

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Le millésime 2018 en Provence et Corse

Rouges : 16/20
Blancs : 15/20

Bien que séparées par un bras de la Méditerranée, la Provence et la Corse n’ont pas connu tout à fait la même réussite dans leurs vins, la Corse dominant assez nettement sa quasi voisine, tant en rouge qu’en blanc.

La réussite corse tient à des conditions climatiques un peu inhabituelles par rapport aux année précédentes, en l’occurrence des pluies plus abondantes et un début d’été à la chaleur relativement modérée. Résultat : des rouges qui ont atteint une belle maturité phénolique sans excès d’alcool, des vins sans doute un peu plus “légers” (relativement !) que ceux des millésimes précédents, avec des tannins fins et élégants, et des blancs frais et digestes qui ont su garder une belle intensité aromatique. La majorité des plus jolis vins, dans les deux couleurs, se retrouve comme souvent à Patrimonio, mais on trouve également de jolies cuvées ailleurs, particulièrement sur le secteur d’Ajaccio (mais pas forcément en appellation Ajaccio…).

La Provence a eu moins de réussite. L’année a également été plus pluvieuse que d’habitude, mais l’humidité a persisté jusqu’aux vendanges… Résultat : des rouges aux maturités parfois un peu justes ou, quand ils ne présentent pas de trace de verdeur, des vins en demi-corps qui devront êtres bus plus rapidement que d’habitude. Les blancs, à de rares exceptions près (et quelles exceptions si on pense à Château Simone et à quelques rares bandols !), restent d’un niveau très moyen, manquant cruellement de chair et de maturité. Dans les appellations provençales, ce n’est pas une surprise si c’est à Bandol que l’on trouve, malgré ce millésime compliqué, les cuvées les plus agréables, qui seront assez faciles à déguster dans leur jeunesse et qu’il ne faudra sans doute pas laisser vieillir trop longtemps en cave.

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Le millésime 2018 dans le Roussillon

Rouges : 16/20
Blancs : 15/20

Paradoxalement, le Roussillon, un peu comme le Languedoc, a produit des vins moins solaires que les millésimes précédents, essentiellement parce que la région a bénéficié de pluies plus abondantes que d’habitude, celles-ci ayant entraîné une forte pression du mildiou. Il semble que face aux complications de 2018, certains vignerons, par peur de perdre encore plus de récolte aient vendangé un peu trop tôt. En conséquence, on va trouver un certain nombre de cuvées un peu “faiblardes”, manquant de chair et de profondeur, tant en rouge qu’en blanc, même si, globalement, les premiers s’en sortent mieux que les seconds. Dans des années un peu hétérogènes comme celle-ci, il faut privilégier les domaines les plus réputés depuis longtemps et goûter si possible avant tout achat ou faire confiance à certains terroirs régulièrement qualitatifs comme Collioure, Calce ou Tautavel.

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Le millésime 2018 dans la vallée du Rhône Nord

Rouges : 17/20
Blancs : 15/20

Le nord de la vallée du Rhône a connu un millésime plus que satisfaisant, tant en termes de quantité que de qualité. Ceci grâce à des pluies abondantes au printemps qui ont permis au vignoble de mieux “encaisser” les fortes chaleurs de l’été. Les vins rouges, toujours plus à l’aise dans ces conditions climatiques un peu solaires, sont ici clairement un cran au-dessus des blancs. Des rouges puissants, de garde, mais d’une très belle maturité, pratiquement sans excès dans la plupart des cas. Beaucoup de réussites à Cornas qui a beaucoup progressé et qui s’est hissé au niveau des autres “grands” du nord, Côte Rôtie et Hermitage, avec plusieurs vignerons qui “font bouger les lignes”, mais ces deux autres appellations ont également produit de façon assez homogène de beaux vins de garde en 2018. Saint-Joseph et Crozes sont, comme souvent, moins homogènes. Malgré quelques exceptions, les blancs sont génaralement décevants, manquant le plus souvent de chair et de tension.

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Le millésime 2018 dans la vallée du Rhône Sud

Rouges : 17/20
Blancs : 15/20

Le sud du Rhône, comme la plupart des vignobles sudistes, a subi cette année une attaque dévastatrice de mildiou, de nombreux domaines étant même sinistrés avec des rendements proches de 10 hl/ha, comme Marcoux à Châteauneuf et même encore pire au prestigieux Château Rayas qui ne commercialisera très certainement pas une production insignifiante. Les vins rouges rescapés sont le plus souvent très agréables, fruités, faciles à boire jeunes, mais manquent un peu de profondeur à de très rares exceptions près, notamment à Châteauneuf bien sûr, mais aussi à Gigondas et, plus étonnant, dans l’appellation Ventoux, encore trop à l’écart de la médiatisation. De façon un peu inattendue, compte tenu des caractéristiques du millésime, Châteauneuf a produit des blancs intéressants, goûteux, équilibrés, avec une jolie matière et qu’on n’a pas envie de faire trop vieillir tant ils donnent du plaisir dans leur jeunesse. Dans les autres appellations, à part quelques belles cuvées à Cairanne, on n’atteint pas le même niveau.

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