Notes-millesime-2018-Champagne-Alsace-Jura-Savoie

Comme chaque année, nous vous fournissons nos notes et analyses détaillées du dernier millésime sorti. Pour ce beau millésime 2018, nous commençons donc par les régions du nord-est du pays : Champagne, Alsace, Jura et Savoie. On vous aide à vous y retrouver.

Le millésime 2018 en Alsace

Blancs secs : 17/20
Blancs moelleux : 16/20
Rouges:17/20

Encore un millésime précoce pour l’Alsace, cela devient une habitude… Contrairement à 2017, il n’y a pas eu de dégâts causés par le gel, et la récolte a été d’un bon niveau en volumes. Un niveau tellement favorable, que certains se sont laissé aller et que les vins des vignerons les moins consciencieux risquent de présenter une certaine dilution… Mais chez les vignerons les plus qualitatifs, en particulier dans les très nombreux domaines en bio ou en biodynamie, le millésime s’est révélé également de qualité, spécialement pour les pinots gris et, une fois de plus, un peu moins pour les pinots noirs, même si ces derniers atteignent parfois des sommets chez les rares vignerons qui lui prêtent une véritable attention, par exemple en plantant leurs pinots sur de bon terroirs. Les autres blancs secs sont dans une bonne moyenne, le riesling sortant gagnant dans les beaux terroirs des grands crus. Le seul petit bémol qu’il faudra surveiller en goûtant les vins, c’est la sécheresse (une habitude aussi…) qui a pu perturber la maturité des certaines parcelles (stress hydrique). 2018 est un grand millésime en rouge, les vins allient une structure ferme et soyeuse, des robes de couleur intense et une belle profondeur aromatique.

Voir les vins d’Alsace dans le millésime 2018

Le millésime 2018 en Champagne

Blancs de noirs : 17/20
Blancs de blancs : 15/20

Rappelons qu’il est nécessaire de souligner au préalable les deux particularités champenoises qui relativisent toujours un peu l’appréciation du dernier millésime dans ce vignoble. La première, c’est que la très grande majorité des bouteilles de champagne consommées… ne sont pas millésimées, mais résultent d’un assemblage de plusieurs millésimes dont la combinaison, en fonction de leurs qualités respectives, est censée apporter un équilibre gustatif quasi constant. Les qualités (ou les insuffisances) d’un seul millésime ne sont donc pas déterminantes. La seconde raison est qu’un champagne est un vin “transformé” et que, pour juger de la qualité réelle d’un millésime, on n’a que deux solutions : soit goûter au bout de quelques mois de vinification les “vins clairs” de l’année, avant leur champagnisation (mais ce ne sera qu’une impression incomplète), soit attendre la fin du cycle de production d’un champagne millésimé, c’est-à-dire plusieurs années plus tard…

Après une année 2017 un peu compliquée par d’abondantes pluies au moment crucial des vendanges, le millésime 2018 est apparu comme un havre de paix pour les vignerons champenois : des vendanges sous le soleil et une récolte abondante et très saine. 2018 aurait pu être un très grand millésime, mais la densité de la plupart des vins sera un peu affaiblie par l’abondance des rendements, particulièrement dans les blancs de blancs. Les champagnes issus de pinot noir seront plus structurés grâce aux qualités propres du cépage et on notera aussi, qu’apparemment, l’année a été favorable aux pinots meuniers, dominants dans la vallée de la Marne, où ils donneront de jolis champagnes assez gourmands.

Voir les champagnes BSA

Le millésime 2018 dans le Jura et en Savoie

Rouges : 17/20
Blancs : 16/20

Comme de nombreuses appellations naturellement plus “fraîches” climatiquement, le Jura et la Savoie ont produits de très jolis vins en 2018, particulièrement en rouges.

Les vignerons du Jura ont poussé un grand ouf de soulagement quand tous les raisins du millésime ont été rentrés en cave : après une série de millésimes aux récoltes réduites par divers accidents climatiques (gel et grêle en particulier), 2018 a enfin été un millésime “normal”, à part peut-être quelques attaques de mildiou comme dans de nombreux vignobles de l’hexagone. Le trousseau a donné de très belles cuvées bien juteuses et bien mûres, les poulsards sont peut-être un peu plus colorés que d’habitude, mais restent gourmands et digestes. Les blancs sont plus hétérogènes. Certains souffrent d’une certaine dilution due à des rendements (pour une fois !) très généreux et d’un manque d’acidité. C’est un peu moins vrai pour les savagnins ouillés, doté par nature d’une acidité naturelle plus marquée que le chardonnay.

Les vins de Savoie se retrouvent un peu sur le même profil, avec une production à la fois généreuse et riche en potentiel. Le réchauffement climatique est vécu ici comme un avantage, principalement pour les rouges. Il y aura en particulier de très belles mondeuses en 2018, sans soute moins austères que d’habitude et qui vieilliront harmonieusement. En blanc, certaines cuvées sont un peu “lourdes” manquant d’acidité, en particulier le Chignin-Bergeron qui a déjà une tendance naturelle à l’opulence. Les cuvées de jacquère, un cépage naturellement plus tendu, peuvent se révéler d’un très grand niveau chez les vignerons les plus doués, tout comme certains vins de Roussette.

Voir les vins du Jura et de Savoie dans le millésime 2018

Voir tous les vins du millésime 2018

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