En 1924, le Baron Philippe de Rothschild décide de passer à la mise en bouteille au château, chose rare à une époque où la plupart des propriétés embouteillent via les négociants avec lesquels elles travaillent. A cette occasion, il fait donc réaliser une étiquette spéciale aux influences cubistes et surréalistes par Jean Carlu. Cet essai est alors trop précoce pour l’époque et il faut attendre 1945…
SOMMAIRE
- Une tradition qui perdure depuis 1945
- Le millésime 2021 récemment dévoilé
- Quelques grandes étiquettes de Mouton au XXème siècle
- Quand Mouton Rothschild se décline en deux étiquettes : 1978 et 1993
- Notre galerie d’art de 2020 à 2010 : tour d’horizon des artistes
2020 par le peintre Peter Doig ; 2019 : hymne à l’alliance du soleil et du vin par Olafur Eliasson ; 2018 orientalement paré ; 2017 : l’art français à l’honneur ; 2016 : l’artiste sud-africain William Kentridge ; 2015 : un millésime sublime, illustré par l’artiste peintre allemand Gerhard Richter ; 2014 : millésime du deuil de Philippine de Rothschild ; 2013 : un millésime difficile exprimé avec brio ; 2012 : un millésime illustré par le sculpteur catalan Miquel Barcelo ; 2011 : place au sculpteur français Guy de Rougemont ; 2010 : Jeff Koons l’un des artistes les plus cotés pour un millésime d’exception…
Une tradition qui perdure depuis 1945
A partir de 1945, les artistes contemporains réalisent les étiquettes des prestigieux flacons du Château Mouton Rothschild. Ils ont carte blanche pour leur création… d’ailleurs, historiquement, en échange de l’utilisation de leur œuvre, les artistes reçoivent cinq caisses du millésime qu’ils ont illustré et cinq autres caisses d’un millésime qu’ils choisissent dans les caves du premier grand cru classé.
Ainsi, au fil des années, la propriété a réuni quelques-uns des artistes les plus connus de leur temps. Certains millésimes, devenus mythiques grâce à leur qualité exceptionnelle, se sont également fait une place au sein du panthéon des étiquettes de la propriété…
Le millésime 2021 récemment dévoilé
La récolte 2021 du premier grand cru classé de Pauillac a été revêtue d’une étiquette signée par l’artiste japonaise Chiharu Shiota. L’œuvre « Universe of Mouton » a été révélée début décembre dernier, alors que le vin de la propriété a fini son élevage et attend sagement le début des expéditions en 2024.
L’étiquette du 2021 présente une silhouette humaine (est-ce un enfant ?) reliant par quatre fils une masse en suspension (comme un ballon), semblant représenter une grappe de raisins.
Les liens « représentent les quatre saisons et toutes les émotions qui y sont liées, la solitude, l’espoir et l’accomplissement. C’est comme si on conservait la mémoire de l’année dans le vin […] Alors que l’hiver apporte la solitude et la tristesse, des graines de l’espoir sont plantées au printemps et fleurissent en un été de richesse jusqu’à ce que l’automne en révèle l’aboutissement » explique l’artiste…
Quelques grandes étiquettes de Mouton au XXème siècle
1945 : Philippe Jullian met en valeur le V de la victoire sur son étiquette
1947 : le dessin de Jean Cocteau
1955 : le plaisir de boire selon Braque
1958 : la transgression de toutes les frontières artistiques de Salvador Dali
1967 : César propose son « Œuvre Mixte »
1969 : la gouache de Miro
1970 : l’aquarelle de Chagall
Et bien d’autres encore : Kandinsky, Picasso, Paul Delvaux, Francis Bacon, Niki de Saint Phalle…
Quand Mouton Rothschild se décline en deux étiquettes : 1978 et 1993
A plusieurs reprises, Mouton Rothschild a été commercialisé sous deux étiquettes différentes. Pour l’étiquette de Mouton Rothschild 1978, le peintre canadien Jean-Paul Riopelle avait composé deux projets entre lesquels le choix se révéla impossible : ils furent donc utilisés tous les deux pour chaque moitié de la récolte.
En 1993, Balthus crée la controverse avec une étiquette représentant l’esquisse d’une femme dénudée. La prude Amérique s’offusque, et la Baronne Philippine de Rothschild prend la décision de retirer ce dessin de l’étiquette sur les bouteilles destinées au marché outre-Atlantique. Les flacons portant cette étiquette « censurée » sont aujourd’hui très recherchés.
Notre galerie d’art de 2020 à 2010 : tour d’horizon des artistes
2020 par le peintre Peter Doig
Peter Doig est un peintre britannique d’origine écossaise, établi entre Londres et Trinidad. Il marie dans cette œuvre des influences de Cézanne et Van Gogh à son imaginaire de la naissance d’un grand vin, guidée par le rythme d’une guitare. Evoquant le songe, la peinture est un hommage aux travailleurs de la vigne, essentiels dans l’élaboration du grand vin de Mouton-Rothschild.
« Cette œuvre montre un peu les coulisses de la production de vin, ce qui se passe « derrière la scène. C’est une sorte d’ode aux travailleurs, à tous ceux qui interviennent dans les différentes étapes de l’élaboration du vin jusqu’à la mise en bouteille finale. C’est un songe teinté de romantisme, comme si quelqu’un décidait spontanément de chanter dans les vignes. C’est un moment de poésie, où l’on peut prendre son temps. Ce n’est ni vraiment le jour, ni vraiment la nuit, mais plutôt un entre deux, entre le réveil et le sommeil. Il est possible d’y voir un périple, un voyage rêvé dans le monde des vendanges » révèle Peter Doig.
A l’occasion de la révélation de la nouvelle étiquette, le château organisa une vente aux enchères d’un lot unique comprenant 6 bouteilles, 3 magnums, un double magnum exclusif signé conjointement par l’artiste et la famille Rothschild, une impériale, et le seul nabuchodonosor produit à ce jour à la propriété. Le lot s’est vu adjugé 175.000 euros (frais de vente compris) et un chèque de 140 000 euros fut remis par la famille aux pompiers de la Gironde pour financer l’acquisition de nouveau matériel, à la suite des feux ayant ravagés les forêts du département lors de l’été 2022.
2019 : hymne à l’alliance du soleil et du vin par Olafur Eliasson
C’est un artiste contemporain danois et islandais, Olafur Eliasson, qui signe un véritable hymne à « l’alliance du soleil et du vin ».
Solar Iris of Mouton n’est autre que le nom de l’œuvre contemporaine qui orne l’étiquette du flacon de mouton-rothschild 2019. Celle-ci est un véritable hymne au soleil, qui célèbre son rôle dans la croissance des raisins, mais aussi une ode aux saisons qui se succèdent. Scindée en deux, la partie supérieure évoque le jour et le soleil, avec ses teintes d’or, et la partie inférieure la nuit grâce à ses couleurs plus foncées et bleutées. Les deux parties sont assemblées par des ellipses qui retracent la révolution de la terre autour du soleil, et l’œil-de-bœuf en son centre qui symbolise bien entendu le Château Mouton Rothschild.
Julien de Beaumarchais de Rothschild avait été touché par les œuvres d’Olafur Eliasson lors de son exposition à Versailles en 2016, pensant déjà lui proposer un jour de réaliser l’étiquette du fameux château de la Rive Gauche. « Son art va à l’essentiel. Pour Mouton Rothschild, il a aussi su capter l’essentiel : le temps, le retour des saisons et le soleil au centre de toutes choses, mais traités cette fois en forme de diagramme. ». Son œuvre représente « la cartographie de tous les levers et couchers de soleil au cours d’une année entière à Château Mouton Rothschild. Chaque heure du jour et de la nuit qui participe au cycle de la vigne y étant représentée ».
Cet artiste est né en 1967 et connaît un succès mondial grâce à sa maîtrise de plusieurs disciplines (peinture, sculpture, photographie, film…). Il travaille aujourd’hui en Allemagne après avoir été formé aux Beaux-Arts, au Danemark.
2018 orientalement paré
Le 2018 arbore fièrement des couleurs sino-françaises. Xu Bing a en effet uni ses talents de calligraphie à sa passion pour l’art et la littérature afin de signer l’étiquette de ce précieux flacon.
Propriétaires de Château Mouton-Rothschild, Philippe Sereys de Rothschild, Camille Sereys de Rothschild, et Julien de Beaumarchais de Rothschild ont en effet collaboré avec Xu Bing, un artiste et écrivain chinois né au milieu des années 1950. Doté d’un diplôme en gravure de l’Académie Centrale des Beaux-Arts de Pékin, ce dernier a, très jeune, développé son talent et son attrait pour la calligraphie. Son talent s’est affirmé au fil du temps, si bien que son travail est exposé au sein de différentes institutions mondialement reconnues. Citons ainsi le MOMA (Museum of Modern Art) et le Metropolitan Museum of Art de New York, le British Museum à Londres ainsi que la Arthur M. Sackler Gallery de Washington D.C.
Fort de ces appétences pour la littérature, la calligraphie et l’art, Xu Bing a symbolisé la fraternité entre les cultures française et chinoise à travers cette œuvre qui ressemble à s’y méprendre à un caractère chinois mais qui, analysée de près dévoile des lettres latines. Celles de mot « Mouton-Rothschild ».
2017 : l’art français à l’honneur
Cette année-là le Château nous présente Annette Messager, une artiste française qui cherche à laisser son empreinte sur cette grande signature viticole. Ses œuvres connaissent un succès partout dans le monde. En tant que peintre, sculptrice et plasticienne, Annette Messager maîtrise toute une gamme de formes d’art et se passionne pour de nombreux sujets. Elle tire son inspiration du langage, du quotidien, réalisant ainsi des œuvres multiformes et multidimensionnelles. Qu’elles soient perturbantes ou ludiques, sérieuses ou joyeuses, ses créations ont toujours une connotation fortement féministe – celle-ci étant la lentille à travers laquelle Messager observe le monde pour ensuite le représenter. Elle allie de nombreux thèmes culturels fondamentaux.
Titrée ‘Hallelujah’, c’est la Bible qui est au cœur de cette belle image. La vague d’écriture rouge composée de ce mot de dévouement est l’élément poétique qui nous transporte hors de la contemplation visuelle vers les autres plaisirs des sens – le son de l’incantation, les arômes profonds de ce flacon précieux, et éventuellement la saveur du nectar qui y est contenu. Le pouvoir d’évocation de cette image, petite mais puissante, est donc impressionnant. Le rapport entre cette étiquette et le fameux breuvage qu’elle illustre ? Ce sont les vertus du vin et du lait, vantés si généreusement dans le livre saint, qui a mené l’artiste à réaliser son œuvre.
2016 : l’artiste sud-africain William Kentridge
En 2016, c’est au tour de l’artiste-peintre, sculpteur, vidéaste et metteur en scène sud-africain William Kentridge d’habiller la coquette bouteille. Une grande première pour la propriété qui se renouvelle et fait appel à la créativité et au talent du continent africain. Né en 1955 à Johannesbourg, William Kentridge s’illustre dans les grands musées avec des œuvres qui conjuguent poésie et humour. L’artiste n’en est pas à son coup d’essai en matière de vin, puisqu’il a déjà collaboré en 2015 avec l’un des grands domaines toscans Ornellaia, réalisant pour eux l’étiquette qui orne une série limitée de flacons, baptisée Il Carisma.
Les propriétaires du château ont illustré leur millésime 2016 de son œuvre Les Triomphes de Bacchus qui représente un joyeux cortège de personnages bacchiques. Car, comme la fratrie Rothschild le dit si bien « un grand vin est d’abord un plaisir, mais qu’il s’inscrit aussi dans une tradition culturelle qui impose le respect et la modération… notamment le Château Mouton Rothschild 2016 !»
2015 : un millésime sublime, illustré par l’artiste peintre allemand Gerhard Richter
C’est l’artiste allemand Gerhard Richter qui signe l’étiquette du millésime 2015, la 70e réalisée selon cette tradition. Pour le millésime 2015, le château opère un léger changement, conséquence du bouleversement intervenu à la suite du décès de la Baronne Philippine de Rothschild en 2014. Philippe Sereys de Rothschild signe donc l’étiquette du millésime 2015 au nom des trois propriétaires du domaine – Camille Sereys de Rothschild, lui-même et Julien de Beaumarchais de Rothschild, les trois enfants de Philippine de Rothschild –. Une signature qui s’inscrit dans la continuité de celles du baron Philippe de Rothschild, et de sa fille, la baronne Philippine de Rothschild car … Mouton ne change !
Ce très grand millésime est illustré par l’artiste peintre allemand Gerhard Richter. L’œuvre produite pour Mouton Rothschild est élaborée selon une technique de peinture qu’il nomme « Flux », fruit d’un processus à la fois aléatoire et savamment pensé. Concrètement, il étale sur une plaque en plexiglas de la peinture émaillée, puis il presse dessus une plaque de verre, faisant ainsi surgir d’étonnantes compositions ; il photographie les couleurs encore fluctuantes lorsque leur composition lui semble harmonieuse et idéale. Il fixe ensuite définitivement les deux plaques l’une sur l’autre. Cette composition photographiée à l’instant de sa composition qu’il juge idéal n’est pas sans évoquer l’art de l’assemblage et de l’élaboration du vin, dans une recherche d’équilibre, d’harmonie et de plénitude. Ajoutons que la famille Rothschild a le talent – et le luxe – de choisir des artistes au sommet de leur art pour illustrer les étiquettes de ses vins. Celles-ci viennent enrichir une collection d’œuvres originales de haut vol, que l’on peut admirer lorsque l’on visite le domaine. Gerhard Richter figure en effet parmi les artistes vivants les plus cotés de son temps.
2014 : millésime du deuil de Philippine de Rothschild
Année de la disparition de l’emblématique Philippine de Rothschild, c’est un ami personnel de la famille, David Hockney, qui a réalisé la 69ème étiquette de Mouton-Rothschild, avec ce message : « In tribute to Philippine ».
A l’image de son amie Philippine de Rothschild, l’artiste anglais est un personnage haut en couleur. En 1990, il refusa d’être anobli puis de peindre la Reine. Elle ne semble pourtant ne pas lui en tenir rigueur puisqu’il fut décoré en 2012 de l’ordre du mérite et qu’il a été choisi pour réaliser un vitrail du règne d’Elisabeth II dans l’abbaye de Westminster.
Issu du pop art, Hockney aura rendu un dernier hommage avec cette œuvre joyeuse et colorée. On peut y voir deux verres, l’un vide et l’autre plein pour illustrer l’attente fébrile, le miracle toujours renouvelé de la récolte et de la création du grand vin.
2013 : un millésime difficile exprimé avec brio
L’artiste sud-coréen Lee Ufan a été choisi pour illustrer l’étiquette du millésime 2013. Né en 1936, il a plusieurs cordes à son arc : écrivain, philosophe, poète, plasticien et peintre. Il a étudié la philosophie au Japon puis a commencé sa carrière de peintre et de sculpteur à la fin des années 1960, s’inscrivant au sein du mouvement mono ha, « l’école des choses », caractérisé par son minimalisme abstrait et son usage de matériaux naturels. En peinture, il fait le choix de formes simples et monocolores qui invitent à la méditation. Il affirme ainsi : « Mes œuvres sont simples, tellement simples qu’il n’y a pas à les regarder. On voit seulement un petit point. Et il n’y a rien qui naît de ce point. En général, une œuvre d’art est faite pour être regardée. Nous les regardons pour savoir ce que représente l’objet, ce que représente le sujet du tableau. Mais dans le cas de mes tableaux, c’est d’abord le ressenti qui compte. C’est de sentir la présence de l’air et de l’espace. […] Mon seul rôle est de faire naître une réflexion. Je souhaite donner lieu à une conversation entre le monde intérieur et extérieur. »
Lee Ufan est devenu un artiste mondialement célèbre, primés à de nombreuses reprises, un musée conçu par Tadao Ando (à Naoshima, au Japon) lui a été consacré en 2010 et en 2014 il a exposé une ses œuvres dans le parc du château de Versailles.
Pour illustrer la bouteille du cru classé de Pauillac, l’artiste coréen a repris l’une des formes qui lui est familière, la colorant ici en dégradé pourpre, qui pourrait faire penser à l’évolution d’un grand vin rouge. Sa technique consiste à appliquer très délicatement le pinceau puis laisser sécher la toile une semaine et recommencer l’opération trois ou quatre fois. Il choisit de ne peindre qu’un espace réduit de ses toiles, qu’il n’envisage pas comme « un terrain colonisé ». C’est justement ce lien entre la partie présente et la partie absente de la création qui l’intéresse et qu’il souhaite mettre en exergue.
2012 : un millésime illustré par le sculpteur catalan Miquel Barcelo
L’espagnol Miquel Barcelo vient ajouter son nom à la prestigieuse liste d’artistes ayant été choisis par Philippe puis Philippine de Rothschild.
Le sculpteur catalan, né en 1957 à Majorque, est le dernier artiste choisi directement par la Baronne de Rothschild pour illustrer ce grand vin. Créateur d’un univers à la fois onirique et réaliste, dans lequel les techniques utilisées et les matériaux choisis donnent un relief saisissant aux œuvres, il est l’auteur reconnu de nombre d’œuvres majeures depuis les années 1980. Il a en effet déjà décoré la coupole du Palais des Nations à Genève, représenté l’Espagne à la Biennale de Venise, et créé une œuvre majeure pour la cathédrale de Palma, inaugurée par le roi Juan Carlos lui-même. C’est donc sur un autre monument, tout aussi éternel et prestigieux, qu’il continue sa carrière exceptionnelle : les bouteilles du Château Mouton Rothschild 2012.
Le dessin de l’étiquette rappelle bien entendu, au premier coup d’œil, les armes du Château Mouton-Rothschild, les deux béliers se faisant face. Cependant, ce qui frappe l’œil du spectateur en premier lieu est cette impression d’équilibre trouvée dans la position des deux animaux. Bien sûr, celle-ci représente l’équilibre qui fait les plus grands vins. Mais le parallèle avec le millésime 2012 ne s’arrête pas là. Les lignes, les couleurs, ne sont pas sans rappeler les dessins primitifs de la grotte de Lascaux ou de la grotte Chauvet. Et cela ne doit rien au hasard, Miquel Barcelo étant passionné par l’art préhistorique, et notamment par la figuration animale. On retrouvera également dans le vert, le bleu, et le brun tout ce qui fait un grand vin : la plante, le ciel, et le terroir, façonnés, dessinés, par l’homme qui dompte la nature sans jamais la brimer. On obtient alors une étiquette puissante et épurée, au côté animal à la fois libre et maîtrisé, à l’équilibre subtil, sur le fil sans jamais tomber. L’attaque représentée est vive, tannique, presque combattante, et pourtant, au dernier regard subsiste une impression minérale de fraîcheur, de beauté. On s’enflamme, on s’emporte… il ne reste plus qu’à goûter ce millésime…
2011 : place au sculpteur français Guy de Rougemont
Le visuel du millésime 2011 a été confié par la Baronne Philippine de Rothschild au peintre et sculpteur Guy de Rougemont.
Peintre, sculpteur français, Guy de Rougemont a toujours cherché à abolir la frontière entre les deux disciplines. Ses œuvres monumentales sont implantées sur de nombreux sites publics : places, parvis, rues, autoroutes… Epris de couleurs vives et chaudes, qu’il inscrit d’abord dans des figures géométriques régulières, il se tourne ensuite vers la « ligne serpentine », dont les sinuosités soulignent ou tempèrent les contrastes d’ombre et de lumière.
Son dessin pour le millésime 2011 de Château Mouton Rothschild, s’inscrit dans la droite lignée de cette « ligne serpentine » : de l’or au rouge sombre, de la clarté des vignes ensoleillées à l’obscurité des caves, Rougemont nous fait parcourir en couleurs toutes les étapes de la naissance d’un grand vin.
2010 : Jeff Koons l’un des artistes les plus cotés pour un millésime d’exception
Pour l’illustration de l’étiquette du 2010, Jeff Koons aurait-il manqué d’inspiration ? Il a en tout cas choisi de s’inspirer de l’Antiquité. Sur la reproduction de la célèbre fresque de Pompéi représentant la sortie des eaux de Vénus, l’artiste a plaqué en quelques coups de crayon un bateau argenté. La Vénus sortant des eaux devient alors la Vénus au Vaisseau.
Jeff Koons est un artiste sculpteur contemporain né en 1955 à York, en Pennsylvanie. Il débute sa carrière en tant que courtier en matières premières, puis se lance dans l’art. Ses premières œuvres sont directement inspirées d’Andy Warhol. Puis il s’éloigne progressivement du Pop Art pour se rapprocher du “ready made”. Ses œuvres sont globalement très kitsch, comme Inflatable Rabbit (1986) qui représente un lapin gonflable géant tout en inox ou bien son Puppy, chien géant recouvert de fleurs, exposé au Musée Guggenheim de Bilbao, qui lui permet de prendre une place primordiale dans le marché de l’art. En 2008, il devient ainsi l’un des artistes les plus chers du marché mondial. De très riches collectionneurs paient des fortunes sa Panthère Rose (1999) ou même son Split Rocker. Un artiste très coté pour un vin très coté !
Depuis 1981, cette grande collection donne lieu à une exposition itinérante « Mouton Rothschild, l’Art et l’Etiquette », qui a été accueillie par de nombreux musées à travers le monde et réside désormais chez elle, au château Mouton Rothschild.