Vin-et-Musique

Musique et vin, deux arts sensoriels, s’inspirent mutuellement pour atteindre des sphères divines.

Quand le vin inspire

Source de plaisir et de convivialité, le vin règne lors des réunions sociales, solennelles et familiales. Initiateur de joie et déliant les langues, il engage au chant et à la danse. Depuis l’Antiquité, les univers musicaux et bacchiques s’entremêlent : des airs mélodieux rythment le travail des hommes dans les vignes et en cave avant que ce nectar l’engendre. Dionysos, dieu du vin, de la sensualité et de l’inspiration était d’ailleurs célébré par des festivités couplant danse et musique. Au fil du temps et dans tous les milieux, des banquets moyenâgeux animés par les troubadours, des repas royaux aux ginguettes, le mariage de la musique et du vin s’est imposé.

Le sacré, le vin et la musique

Composant les premiers chants liturgiques, prémisses de notre musique occidentale, les monastères et abbayes ont aussi développé la viticulture en définissant les meilleurs terroirs et en affinant les techniques agricoles. Le vin était en effet intimement lié à l’Eucharistie, sacrement chrétien au travers duquel se perpétue le sacrifice du Christ qui changea le vin en son sang par le phénomène de transsubstantiation. A cela s’ajoutent les psaumes bibliques, riches en allégories viniques, chantés afin d’élever l’âme. Toutefois, face à la condamnation des excès par l’Eglise, des moines immoraux, les « goliards », inventèrent des airs grivois vantant les plaisirs de la boisson et de la chair… Encore entonnés de nos jours, repris dans nos régions viticoles. Et puis, aujourd’hui encore, Saint Vincent, patron des vignerons, est fêté chaque 22 janvier par une messe, une procession et des intronisations de confrérie… en musique.

La musique à l’œuvre

Entre l’art de composer des airs et celui de réaliser du vin, il n’y a qu’un pas. Le vigneron offre sa sensibilité à son travail, touchant différentes notes olfactives en fonction des instruments dont il dispose : le terroir, le raisin et les méthodes de vinification. Plus concrètement, des viticulteurs persuadés de l’impact positif de la musique sur la croissance de leurs vignes, leur vitalité et leur résistance face au maladies, diffusent aussi bien des airs de classique, de jazz ou de rock dont les ondes encourageraient les protéines du cep. Voilà sans doute pourquoi, André Ostertag, alsacien adepte de la biodynamie, considère que le chant des moniales vivant à proximité de ses parcelles concourt à la vivacité et à l’énergie de son vin.

En cave, la musique joue aussi un rôle. Détendues, les levures vivent plus longuement, prolongent les fermentations et offrent des cuvées plus fruitées, fraîches et identitaires. Ainsi, le jurassien Philippe Chatillon a-t-il fait jouer de la harpe en cristal dans sa cuverie et Nicolas Joly, précurseur de la biodynamie à Savennières (vallée de la Loire), travaille avec un diapason.

Le vin et la musique, deux univers intimement liés

Faisant appel à tous nos sens, la dégustation est aussi un univers résolument musical. Si, au cours de la fermentation, il est dit que le vin chante, notons que « siffler » signifie familièrement « boire », des verres consacrés au champagne sont appelés « flûtes » et, en savourant du vin, l’amateur évoque son « attaque », sa « finale » et la « symphonie » de ses « notes » aromatiques.

Mais, par son aura sacrée, le vin invite aussi à la contemplation. Se savoure alors la mélodie du silence.

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