Dry-January

Vous en avez forcément entendu parler : le Dry January (littéralement janvier sec) s’invite de plus en plus dans nos débuts d’année, nous défiant de consommer la moindre goutte d’alcool. Triste constat que cette injonction à rompre brutalement avec nos habitudes, pour compenser les excès des semaines ou mois qui ont précédé. Sommes-nous donc si faibles qu’il faille tout arrêter, par crainte de sombrer à la tentation de boire plus que de raison ? Le Dry January a-t-il réellement un impact sur la consommation d’alcool et quel est son objectif ? Chez iDealwine aussi, nous prônons une formule différente… En effet, le Dry January à la mode d’iDealwine consiste à faire preuve de modération, en bref boire moins mais mieux, tout au long de l’année. Précisons bien entendu qu’en tant que distributeur de vin, notre position est délicate, toutefois, nous nous nous permettons d’apporter quelques éléments à ce sujet.

D’où vient le Dry January ?

Plusieurs origines sont évoquées lorsqu’il s’agit de remonter à l’origine de ce mois si spécial. Est-ce le businessman Franck Posillico qui avait lancé une campagne à New York en 2008 ou bien l’américain John Ore qui se serait lancé ce défi en 2006 (à la suite d’un réveillon trop arrosé) ? Quoi qu’il en soit, le Royaume-Uni – qui d’après de nombreuses études est champion du monde de l’alcoolisme – a lancé une campagne de prévention dès 2013, démocratisant largement le concept.

Le Dry January est-il populaire et quel est son impact ?

Sa couverture médiatique est indéniable, mais le Dry January est il vraiment suivi cette année ? Aujourd’hui en France, près d’un Français sur dix a déjà relevé le défi (les moins de 35 ans sont ceux qui y participent le plus). D’après l’institut Kantar qui mène des études de consommations, ces trois dernières années, il est indéniable que le marché du sans alcool a largement augmenté. Entre 2021 et 2022, le secteur connaît un record avec une hausse de 27% d’acheteurs. En janvier 2023, leur nombre a baissé (-7% vs janvier 2022), mais la consommation d’alcool a également baissé. En octobre 2023, 1/3 des foyers français ont acheté des boissons sans alcool (-8% vs octobre 2022). Le trafic est en baisse dans un contexte inflationniste et avec la reprise des sorties « hors domicile » (café, bar, restaurant). Ainsi, en dépit du bruit médiatique autour du Dry January, le sans alcool ne semble pas prendre plus de place cette année.

Maintenant, d’autres questions se posent quant à ce défi. Quel est l’objectif souhaité ? Dan Buettner, auteur du livre sur les « zones bleues », des endroits dans le monde où les habitants qui y vivent dépassent les 100 ans, dévoile quelques anecdotes intéressantes. Certaines des personnes qui vivent depuis le plus longtemps sur Terre boivent deux verres de vin par jour. Buettner est catégorique sur le fait qu’une abstinence temporaire n’est pas la réponse à une meilleure santé à long terme (même si d’autres bienfaits viennent durant cette période).

Tim Atkin (Master of Wine) livre ses impressions lorsqu’il l’avait fait il y a quelques années : « J’ai perdu un peu de poids et j’ai mieux dormi, mais les repas sans vin, surtout dans les restaurants, sont bien moins agréables. J’aime le vin, plutôt que l’alcool en soi (…) » Il ne critique absolument pas ceux qui font le Dry January, en revanche il « ne peux pas s’empêcher de penser que de se refuser quelques chose qui est plaisant, convivial et sans risque, si bu raisonnablement, est au final un peu inutile ».

Finalement, nous pourrions nous inspirer, disciples du Dry January ou non, de l’évangile de Saint-Matthieu : «Quand tu jeûnes, parfume-toi la tête et lave-toi le visage ; ainsi ton jeûne ne sera pas connu des hommes, mais seulement de Dieu qui est présent au plus secret». Il est donc inutile que la Terre entière sache qu’un tel ou un tel arrête l’alcool pendant un mois, surtout si c’est pour compenser le mois suivant…

Consommer moins mais mieux

Si l’envie toutefois vous prend de faire un peu plus d’efforts que d’habitude, nous vous recommandons de vous tourner vers le choix des vins blancs secs les moins sucrés et alcoolisés possible. Ne pouvant nous résoudre à délaisser totalement nos précieux nectars pendant plus de 30 jours, nous préférons donc nous lancer dans un White January. Durant tout le mois de janvier, nous limitons donc notre consommation aux vins blancs secs – tranquilles ou effervescents -, de préférence en provenance de climats frais (pour qu’ils soient moins alcoolisés). Outre le jeu de mots, avouez que ce choix a tout de même du sens, car la teneur en alcool des blancs secs est souvent inférieure, ils sont aussi moins caloriques que les rouges. Par ailleurs, et bien que nous les aimions tendrement, nous laisserons quelques semaines patienter les liquoreux dans notre cave… Lançons-nous donc dans un défi 100% blanc sec au mois de janvier, en gardant à l’esprit – répétons-le – l’idée d’une consommation raisonnable. Pensez à bien conserver au frais vos bouteilles entamées et à utiliser si possible une pompe à vide pour prolonger leur durée de vie et étaler votre consommation d’une bouteille sur plusieurs jours.

Les cidres et poirés

Pour commencer, gardons à l’esprit qu’il n’y a rien de mieux pour ce White January et donc pour notre sobriété – mais aussi notre ligne – que des boissons très peu alcoolisées, à commencer par les cidres et poirés. Vous le savez, nous fondons complètement pour ceux d’Eric Bordelet. Et comme le 6 janvier, nous fêtons l’Epiphanie, nous voici armés d’un merveilleux prétexte pour déguster brioches et galettes des rois durant tout le mois de janvier. Pour les accompagner, cidres et poirés formeront des accords parfaits. Et vous pourrez même pousser jusqu’à début février avec la Chandeleur, ces breuvages accompagnent aussi magnifiquement les crêpes ! Bon, nous le concédons, toutes ces sucreries ne sont pas l’idéal pour votre régime, mais il faut bien se réconforter au cœur de l’hiver…

Les vins blancs allemands et alsaciens

En dehors des cidres et poirés, l’idée consiste donc à vous orienter vers les vins blancs les plus secs et les moins alcoolisés possible : pensez aux vins blancs allemands ou alsaciens (mais attention à choisir des vins secs !), qui titrent souvent entre 8 et 11°.

D’autres vins blancs secs vous proposeront des degrés alcooliques plus faibles, mais c’est un peu au cas par cas, le moment est venu de parfaire vos connaissances sur le sujet. Pour vous donner juste les grandes lignes, gardez simplement à l’idée que le niveau d’alcool dépend notamment de l’ensoleillement qui va donner sa sucrosité au vin et donc in fine son niveau d’alcool : les régions les plus septentrionales fournissent donc généralement des vins un peu moins alcoolisés que les climats chauds et ensoleillés.

Champagne ! Et autres bulles délicieuses…

Parmi ces régions septentrionales, citons la Champagne. Les occasions de célébrer de joyeux évènements méritent d’être accompagnées de bulles raffinées. Ouvrir une bouteille de champagne, voilà une façon élégante de se faire plaisir en plein hiver, de marier ce breuvage que le monde entier nous envie à quelques mets raffinés. Pour rester dans le thème détox saine, pourquoi pas avec un plateau de fruits de mer ? Et puisque le thème est « Dry », surveillez bien le dosage et privilégiez les extra-brut ou 0 dosage.

Et pourquoi ne choisiriez-vous pas les bulles magnifiques venues d’autres régions ? Dans la vallée de la Loire, goûtez le fameux Triple Zéro du domaine de la Taille au Loups , les « bubulles » naturelles de Lise et Bertrand Jousset ou encore le Brut d’enfer de Bonnigal-Bodet ; dans le Jura, le crémant du domaine des Marnes blanches ; en Savoie, la cuvée Ayse, toute en finesse, du domaine Belluard (quantités limitées !) ; sans oublier, en Alsace, le fameux crémant signé Albert Mann.

Faites un pas de côté, maintenant, et tentez les bulles… rosées ! A tout petit prix, foncez sur un ovni savoureux, Ze Bulles de Bruno Ciofi, un effervescent naturel aux nuances délicates de cerise et de framboise, qui accompagne en légèreté un apéritif délicat, ou un dessert aux fruits.

Pour les becs vraiment sucrés qui ne pourraient se passer d’un vin doux, plutôt que les vins liquoreux traditionnels, consacrez votre White Dry January à la découverte du moscato d’Asti par exemple : vous aurez certes les sucres résiduels – beaucoup moins que dans un sauternes tout de même -, mais au moins, vous éliminez une bonne partie de l’alcool (ils titrent à environ 5°) et donc des calories qui vont avec.

Le Try January

Une autre version du Dry January est le Try January : l’idée d’essayer de nouvelles choses pendant le mois de janvier, de se forcer à sortir des sentiers battus et de sa zone de confort. Chez iDealwine, on ne peut que souscrire à cette idée, car vous savez à quel point nous aimons vous faire découvrir de nouveaux vins, des cuvées originales. Pour cela, nous avons même créé une catégorie de vins dédiés : il s’agit de nos vins de curiosité, des breuvages qui sortent des sentiers battus par leurs cépages (anciens et oubliés, autochtones, rares…) ou leur vinifications (amphore, vins de macération…). Quelques exemples ? Dans le Beaujolais, goûtez le chardonnay de macération du domaine Descombes , un chenin macéré sur peau au Château de Plaisance , ou, pour une pointe d’exotisme, les cuvées de retsina élevées en amphore au domaine Tetramythos, dans le Péloponèse… Pour certains, enfin, le simple fait de sortir de votre région de prédilection sera déjà une grande aventure.

Et le Veganuary ?

Et puisque certain se lancent même dans le Veganuary (adoption du mode de vie végétalien durant le mois de janvier), sachez que les produits d’origine animale présents dans le vin concernent le collage, réalisé à partir de blanc d’œuf, ou de caséine ou « colle » de poisson. Ainsi, un vin vegan peut être tout simplement un vin non collé (ce qui est souvent le cas des vins naturels par exemple), ou un vin qui utilise une colle végétale (à base de pois, par exemple), comme c’est le cas des vins produits au château Dauzac.

Certes, nous respectons parfaitement le végétarisme et le véganisme, mais tout de même, en matière de vin, précisons qu’il ne s’agit que de quelques grammes de blanc d’œuf ou autres protéines – 10 à 20 grammes par hectolitre, donc 0,1 à 0,2g par litre, encore moins dans une bouteille de 75cl, ceux-ci étant ensuite en grande partie éliminés par la filtration – !

Pour finir, un mois de janvier sec et froid ne nous interdit en rien de constituer une jolie cave, d’y faire entrer quelques beaux flacons de vins rouges. En choisissant des millésimes récents, qui demandent à vieillir, vous réduirez la tentation de les ouvrir trop vite… et de trahir vos bonnes résolutions January. Plaisir des yeux, on vous dit !

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Cette publication a un commentaire

  1. alexandre

    Le veganisme est plus mode de vie ou une appartenance social que tout autre chose. Ceux qui font partie de ce mouvement societal ont souvent très peu de connaissance sur ce que contient un vin (quel qu’il soit), et ils/elles ont un rejet assez biaisé et inexplicable sur les produits qui peuvent entrer en contact avec le vin.
    La science (est c’est elle qui doit prônée lors de débat sur le sujet) démontre que les résidu issu du blanc oeuf utilisé dans la clarification du vin sont inférieur à 1 mg/litre. L’étude ci-dessous démontre et explique que les résidus sont tellement bas qu’il est presque impossible de les détecter.

    Alors, basé sur les faits, tous les vins sont « Végan ». Mais les « véganes » s’en prendront surement à cette étude pour arguer le fait qu’il y en a tout de meme, et que cela va à l’encontre de leur « religion ». Bref, a ce point, le débat deviendra stérile, car il est très souvent impossible de débattre entre des gens de science (les faits) et des « religieux » (des idées, la croyance, les émotions). La science n’est pas lié à la croyance ou encore aux émotions, or les véganes le sont.

    Enfin, libérez vous de tout ces mouvements qui vous enfermes. Le dry January, quelle blague !!!!
    Vivez votre vie comme vous l’entendez, consommez (avec modération toujours) comme vous le souhaitez et surtout quand vous le souhaitez.
    Vous être le maitre de votre vie, pas les autres. Ceux qui jugent sont souvent ceux qui ont une vie triste et qui refusent d’être juger à leur tour.

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