France, Italie, Espagne… Autant de pays producteurs qui se taillent la part du lion. Mais, cette année, les dés sont jetés, la France devrait récupérer son titre cédé à l’Italie en 2015 pour redevenir premier pays producteur de vin. Retour sur 2023, un millésime contrasté.
44.5 millions d’hectolitres prévus en France en 2023
44.5 millions d’hectolitres. Telles sont les premières prévisions françaises annoncées par les SSP (Services de la Statistique et de la Prospective) pour ce millésime 2023 qui indiquent également un fléchissement de 3% par rapport à 2022. Si la quantité devrait dépasser la moyenne des récoltes 2018-2022, la qualité s’annonce hétérogène. 2023 fut un millésime éprouvant pour les vignerons à bien des égards : tempêtes de grêle printanières (Anjou, Crozes-Hermitage, Mâconnais, Savoie…), sécheresse qui empêche la croissance des vignes (Aude, Pyrénées Orientales) et, surtout pression du mildiou.
Un mot sur le mildiou. De son nom latin plasmopara viticola, celui-ci est un champignon qui se développe par forte humidité et par temps de pluie, encouragé par des températures élevées. Il se manifeste par une croissance blanche sur les feuilles et les fruits qui se mettent à flétrir. La Corse, la Provence, les vallées du Rhône et de la Loire ont été touchées. Nous recensons également Bergerac, la Gascogne et Bordeaux (-9% attendus par rapport à 2022 et -17% par rapport à la moyenne des cinq derniers millésimes) qui, par endroits, signalent des récoltes amputées. Les vignerons se battent pour obtenir des assurances la prise en charge de ces excès d’eau dévastateurs.
Réjouissons-nous toutefois, de jolies récoltes sont attendues en Alsace, en Bourgogne, dans le Jura, dans la Loire, en Champagne (+24% espérés par le ministère de l’Agriculture), en Charente (Cognac) et dans le Vaucluse.
L’Italie, ravagée par le mildiou
Voilà l’Italie contrainte de rendre à la France la place de premier producteur mondial de vin qu’elle lui avait justement cédée en 2015. Le syndicat Coldiretti annonçait récemment une estimation de vendanges à 43 millions d’hectolitres (-14% par rapport à 2022). Là encore, les changements climatiques n’ont pas joué en la faveur de la Grande Botte, touchée en plein cœur par un mildiou ravageur. Marqué par la tempête, la grêle, le vent et les averses, le mois de juillet s’est avéré compliqué pour des régions comme la Romagne, les Pouilles et la Campanie. Les pertes engendrées par le mildiou devraient osciller entre 50 et 60%… Il semblerait que la vigne ne soit pas la seule culture impactée, celle des cerises aurait chuté de 60% pour les mêmes raisons.
Quand la sécheresse sévit en Espagne
En Espagne, la situation est toute autre. Les chaleurs parfois insupportables ne font espérer qu’une récolte de 23 ou 23.5 millions d’hectolitres, soit -12% par rapport à 2022.
Vous vous posez des questions sur les vendanges ? Nous y répondons en dix questions.
