On a déjà tout dit sur l’année 1982 à Bordeaux : hors norme sur tous les plans, elle a désormais rejoint les illustres 1961, 1945 ou 1929 au panthéon des millésimes du siècle.
Exceptionnel en qualité et en quantité, 1982 se caractérise en effet par des conditions climatiques frôlant la perfection : des mois de juin et juillet chauds et sec, un mois d’août plus doux, et surtout, en septembre, trois semaines d’une vague de chaleur intense qui permet aux raisins d’atteindre un extraordinaire degré de maturité en décuplant les taux de glucose présents dans les raisins.
Les volumes récoltés, pléthoriques pour l’année, constituent un record qui sera cependant égalé, voire dépassé par ceux de 1985, 1986, 1989 et 1990. Maîtrisant parfaitement les rendements, la plupart des châteaux a produit des vins richement extraits, concentrés et d’une incroyable complexité.
Attention, hormis pour les châteaux qui ont procédé à une sélection sévère (Château Margaux, Pomerol et Saint Emilion sont également grandioses.
Achat des Bordeaux 1982 : le jackpot du siècle
Si l’achat des 1982 lors de leur mise en vente en primeurs se révèle un véritable jackpot (voir encadré), on peut toujours considérer que les vins produits dans ce millésime d’anthologie conservent une capacité d’appréciation certaine. En six mois, par exemple, les grands Bordeaux 1982 se sont appréciés de 10% en moyenne : + 7% pour Margaux, +8% pour Léoville Las Cases, +9% pour Cos d’Estournel, +12% pour Cheval Blanc et même +22% pour Mouton Rothschild (voir Lettre iDealwine-Conseil n°3).
1982 : le jackpot | prix de sortie (équivalent euro) |
cote 2005 (euro ) |
Pichon Lalande | 7 | 210 |
Léoville Las Cases | 10 | 229 |
Cheval Blanc | 35 | 474 |
Margaux | 35 | 368 |
Petrus | 38 | 1553 |
Certan de May | 11 | 219 |
Cos d’Estournel | 9 | 127 |
Que les plus aigris se consolent : les prix indiqués sont en francs courants, ils ne tiennent pas compte de l’inflation depuis 1982, il est donc inutile, voire dangereux de procéder à un simple calcul de valorisation…