L’enquête menée auprès des amateurs iDealwine (vous !) apporte un éclairage intéressant sur votre perception des incidences du changement climatiques. Décryptage.
Au cours du mois d’octobre 2022, nous avons interrogé les internautes inscrits sur iDealwine, c’est-à-dire vous, chers clients et amateurs de vin, pour sonder votre perception du changement climatique, et de ses incidences sur vos choix en matière de vin. Cette enquête a recueilli 1 653 réponses, dont une petite part de répondants en anglais (178 réponses, les amateurs étrangers ayant eu un délai plus court pour répondre). Un beau panel de répondants, donc, âgés de 49 ans en moyenne. Nous avons souhaité isoler, pour certaines questions, les réponses émises par les amateurs plus jeunes (moins de 35 ans). Les résultats sont éclairants.
Pourquoi cette enquête ?
Le lien entre les vins que nous vendons sur iDealwine, et l’environnement dont ils sont issus nous a toujours passionnés. Vous écouter, amateurs et clients de notre site, construire avec vous l’assise de nos futurs développements, et, à notre modeste échelle de distributeur de grands crus, comprendre les évolutions de notre monde pour contribuer à l’élaboration des changements nécessaires, voilà ce qui nous anime !
La préoccupation pour les questions environnementale n’est pas nouvelle non plus chez iDealwine, c’est un sujet que nous avons pris en compte dès la création de la société, en 2000. Le sujet du bio, la découverte de la biodynamie ont été l’occasion de passionnantes découvertes et d’échanges nourris avec les vignerons. De fait, au sein de notre réseau de domaines partenaires – 850 à ce jour – près de 50% des vins proposés en achat direct sur iDealwine sont certifiés en bio – et le cas échéant en biodynamie – et tous les autres travaillent avec un immense respect de leur environnement.
Le déclencheur de cette enquête a été la situation vécue durant l’été 2022. Un été caniculaire, qui a accéléré la prise de conscience du plus grand nombre d’un dérèglement climatique plus que probable. Vous avez été nombreux à nous répondre, et aussi à nous exprimer vos remarques complémentaires aux réponses. Un matériau passionnant dont nous vous livrons ici les principaux enseignements.
Chers amateurs, vous faites preuve de curiosité et cette enquête le confirme : 44,56% d’entre vous explorent les richesses qu’offre la vigne et changent régulièrement de vignobles, dérèglement climatique ou pas. Chez les moins de 35 ans, cette proportion est encore plus marquée, puisque 57% indiquent papillonner d’un vignoble à l’autre. Quelle meilleur manière de de forger son goût et d’approfondir ses connaissances ?
Quelles régions privilégier et quelle couleur de vin ?
Un amateur sur cinq (19%) tout de même prend en compte les dérèglements du climat et envisage de changer ses habitudes de consommation. Pour ces répondants, le podium des régions qu’ils privilégiaient avant leur prise de conscience des changements climatiques plaçait Bordeaux en première position (42,46% des répondants placent cette région en première position), suivi de la Bourgogne (23,02%) puis de la Vallée du Rhône (14,29%). Les régions venant ensuite dans le classement sont le Languedoc/Sud-Ouest (6.75%), la vallée de la Loire (5.56%), la Provence-Corse (3.17%), la Champagne (1.98%) et les vins étrangers (1.59%).
Avec la prise de conscience de ces dérèglements, ces mêmes amateurs vont désormais privilégier la Bourgogne (26,19%), la vallée de la Loire (18,25%) et la vallée du Rhône (13,49%). Bordeaux arrive juste derrière en 4ème position (11.51%), mais la désaffection relative pour cette région profite nettement aux autres vignobles : le Languedoc-Sud-Ouest, en légère hausse dans les intentions de changement (8.33%), la Provence-Corse qui fait un bond (6.75%), la Champagne, en forte progression également (5.56%) et les vins étrangers, eux aussi en hausse dans les intentions d’achat (3.17%).
Notons que parmi les répondants non Français, le podium est différent : au premier rang, la Bourgogne se détache (37,5%), Bordeaux reste dans le trio de tête (18,75%) et les vins étrangers occupent désormais la troisième place (12.50%). La Champagne et la vallée de la Loire se situent ex-aequo (9.38%), suivies par l’Alsace (6.25%).
En revanche, s’agissant du choix des couleurs de vins dégustés, si 45% d’entre vous prévoient d’augmenter la part des vins blancs, près de la moitié des amateurs (48%) ne reverra pas fondamentalement l’équilibre entre blancs et rouges dans sa consommation.
Vif intérêt pour les vins matures et anciens
iDealwine, ardent défenseur des vins matures et anciens, vous remercie, chers amateurs, pour vos réponses qui plébiscitent les millésimes anciens ! 74% d’entre vous indiquent en effet s’y intéresser, pour comparer avec les derniers millésimes, ou pour retrouver des équilibres aujourd’hui disparus.
D’ailleurs, à plus de 60% vous n’envisagez pas de revoir à court terme la composition de votre cave pour prendre en compte les dérèglements climatiques.
Quelle perception du réchauffement dans le goût des vins ?
Le sujet du degré alcool des vins est un point qui vous intéresse : à 48%, vous dites regarder le degré d’alcool indiqué sur l’étiquette, mais ce critère n’est pas jugé discriminant, et seuls 18% d’entre vous envisagent de modifier leurs habitudes en raison d’une perception plus puissante des vins. Notons qu’un amateur sur cinq ne perçoit pas de changement notable dans le goût des vins ou leur degré alcoolique.
Le changement de goût constaté dans les vins n’a pas, contrairement à ce que l’on pourrait craindre, uniquement des incidences négatives : 39% notent un changement de goût dans les vins mais retrouvent la trame de ce qu’ils aiment, 26% des amateurs ont même noté un changement positif dans la qualité des vins. Une amélioration qualitative est ainsi constatée pour les cabernets sauvignon du Médoc, les cabernets francs de la Loire et les pinots noirs d’Alsace. En Bourgogne, certains d’entre vous ont souligné la plus grande souplesse des vins rouges, tout en admettant qu’il s’agit désormais d’une limite à ne pas franchir… gare aux excès !
Les caractéristiques les plus fréquemment notées sont sans surprise la richesse et l’opulence (30% des amateurs), une réponse à lier à la perception du degré alcoolique du vin bien sûr, ainsi que le caractère de sur-maturité ou les notes compotées (25%), marque des millésimes solaires et chauds. On notera que seulement 8% des amateurs ont mis en avant le déséquilibre dans les vins. A l’inverse, 12,38% d’entre vous valorisent le caractère de « digestibilité » des vins dans les changements perçus. Notons enfin que les amateurs sont 6% à avoir noté une évolution vers la sous-maturité dans les vins, en réponse à des choix visant à préserver leur acidité, tandis que 2% signalent une plus grande amertume.
Toujours plus de bio
L’attrait pour les vins bio ne se dément pas.6% des répondants ont de longue date fait le choix de vins bio, et vous êtes 20% à envisager d’acheter plus volontiers ce type de vin, 9% à vous orienter vers les vins biodynamiques et 3% à vouloir vous intéresser aux vins nature.
Une nécessaire information
S’ils n’étaient pas suffisamment occupés à œuvrer pour adapter leurs pratiques aux changements climatiques qu’ils constatent aux quotidiens, les vignerons ont encore fort à faire en matière de communication. En effet,54%des répondants indiquent savoir que les domaines prennent en compte les changements climatiques sans pouvoir préciser citer leurs actions. Seule une proportion de 22% de répondants est susceptibles de citer certaines actions menées. Pour 7% des amateurs, les changements introduits par les vignerons en réponse aux dérèglements vont constituer un critère de choix prioritaire dans leurs achats.
Venons-en au sujet du prix. Les évènements climatiques qui ont amputé certains domaines d’une part significative de leur récolte, couplés à l’augmentation du coût des matières premières vont sans aucun doute avoir un effet majeur sur le prix des millésimes à venir. Comment les amateurs réagissent-ils à cette situation ?Plus de la moitié d’entre vous envisagent certainement (36%) ou peut-être (21%) de constituer des stocks pour se parer des augmentations de prix à venir. Chers clients, vous savez où aller pour remplir votre cave ;).
Rareté des vins + limites en termes de pouvoir d’achat : voilà une équation complexe à laquelle les vignerons vont devoir apporter une réponse, car si un tiers des répondants environ (32,5%) semble prêt à accepter une hausse de 10% (maximum), un bon tiers d’entre vous (36,4%) pense continuer à trouver de bons vins sans devoir augmenter leur budget.
Parmi les changements récents introduits par les vignerons en réponse aux changements climatiques, vos réponses témoignent d’une bonne connaissance des pratiques viti-vinicoles : 77% plébiscitent la remise au goût du jour de cépages anciens et autochtones. 49% s’intéressent aux vinifications en amphores, et 47.5% soulignent l’intérêt de la vinification en vendanges entières pour préserver la fraîcheur des jus.
La recherche d’une viticulture et de méthodes de production plus durables (bouteilles plus légères, circuits courts….) constitue un critère important pour 37,26% des amateurs. Une proportion encore minoritaire, qui devrait toutefois évoluer rapidement, notamment dans la perspective d’une inflation de l’ensemble des coûts de production.
Deux idées fortes se dégagent de cette enquête : la confiance qu’octroient les amateurs aux vignerons, aux domaines et aux marques dont ils apprécient les vins est réelle, et solide. Vous savez, sans toujours préciser en chercher les détails, que les vignerons sans à l’avant-poste du changement climatique et qu’ils adaptent leurs méthodes de travail en conséquence. Pour autant, en raison de l’incertitude sur l’avenir de la production, les risques inflationnistes vont nécessiter un délicat effort de pédagogie de la part des domaines.
Notre équipe d’iDealwine, qui a construit avec passion son développement sur l’accompagnement des amateurs dans l’acquisition de connaissances en matière de vin, se tient prête, et enthousiaste à l’idée d’accompagner les vignerons dans cet exercice qui se révèlera déterminant au cours des mois à venir. Cette enquête nous apporte, au passage, l’occasion de tirer notre chapeau aux efforts menés par les vignerons pour accompagner les changements climatiques, changements qui leur ont parfois coûté bien cher. Bravo à eux, et longue vie à leurs vins !
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