Elodie Balme Rasteau

Entre Vaison-la-Romaine et Orange, le domaine Elodie Balme sublime les sols de Rasteau. La vigneronne est descendante de l’une des plus vieilles familles viticoles de la commune et perpétue son savoir-faire. Découvrez les valeurs d’Elodie au cours d’un entretien captivant.

Une histoire de famille qui débute en 1789

La famille Charavin, l’une des plus vieilles familles de Rasteau

Elodie Balme, à la tête du domaine éponyme, est issue d’une des plus vieilles familles de Rasteau. C’est jusqu’en 1789 que remontent les traces de la famille Charavin, nom du grand-père d’Elodie. A cette époque, seulement quelques membres de la famille œuvraient dans le monde du vin avec des activités de négoce. Il faut attendre le début du XXème siècle pour que la vigne devienne l’activité principale des Charavin avec l’arrière-grand-père d’Elodie. 

Bernard Balme, les vignes pour la coopérative

Les parents d’Elodie reprennent les 25 hectares de la famille lors du décès de son grand-père à seulement 53 ans. Pris de court et peu intéressés par les travaux de vinification, Bernard Balme et sa femme décident de travailler avec la coopérative de Rasteau pendant de nombreuses années. Le couple suit les différentes modes inculquées par les consommateurs et plante des cépages exotiques comme le merlot, dans les années 2000. A cette période, les vins de cépage ont la côte sur le marché, contrairement aux côtes-du-rhône, qui eux, connaissent la crise. 

Elodie Balme, l’enfant des vignes

Elodie est née dans la vigne. Dès ses 15 ans, elle aide ses parents sur le terrain lors de ses temps libres. Comme elle nous l’explique au téléphone : “Je n’ai jamais envisagé de faire autre chose. Le fait de perpétuer le savoir-faire familial qui a été transmis au fil du temps est quelque chose qui m’a toujours animé.” Le ton est donné. Alors, Elodie se lance dans un DUT Techniques de commercialisation du vin à Avignon, à une cinquantaine de kilomètres de la maison. Durant cette formation, elle réalise un stage au domaine Beau Mistral, à Rasteau, sous l’aile de Jean-Marc Brun. Lors de ses différentes expériences, Elodie comprend que sa vie est ailleurs que derrière un bureau. Elle s’engage alors dans un BTS Viticulture – Œnologie en alternance chez un domaine voisin, le grand Marcel Richaud, à Cairanne. Elle y apprend le travail viti-vinicole pendant trois ans. Sa passion pour le métier de la terre prend forme.

Les vins du domaine Elodie Balme en vente sur iDealwine

elodie balme vigneronne

2006, première vinification

C’est en 2006 qu’Elodie Balme vinifie ses premiers raisins, issus d’un peu plus de trois hectares. La jeune vigneronne travaille avec les moyens du bord à l’aide de quelques cuves récupérées chez son grand-père. En 2009, Elodie Balme décide de passer à la vitesse supérieure et construit son propre chai, la cave familiale n’étant plus aux normes. La vigneronne sort des vignes de la coopérative au compte-goutte et conduit de plus en plus d’hectares sous le nom du domaine Elodie Balme. C’est en 2023 que la vigneronne reprend la totalité des 25 hectares de la famille. Après avoir travaillé pendant une dizaine d’années quelques 17 hectares pour son entité et le reste pour la coopérative, le cap est enfin franchi. 

L’agriculture biologique pour choyer les vieilles vignes 

Des vieilles vignes allant jusqu’à 100 ans 

Elodie Balme s’épanouit avec huit cépages différents que sont le grenache, le carignan, le mourvèdre, le cinsault, la syrah, la clairette, le bourboulenc et même le merlot, souvenez-vous, planté par le papa. Les vignes du domaine sont âgées en moyenne d’une quarantaine d’années. Les plus vieilles sont des carignans plantés il y a plus de 100 ans par le grand-père, Mr Charavin. Aussi, la plupart des grenaches sont septuagénaires. 

Les terroirs de Rasteau, Roaix et Buisson

Les ceps du domaine Elodie Balme sont répartis sur trois communes différentes telles que Rasteau, Roaix et Buisson. Les terres se trouvent entre Orange et Vaison-la-Romaine proches des crus de Châteauneuf du Pape, Gigondas, Vacqueyras ou encore Cairanne. 

  • Rasteau est un terroir orienté au sud où les grenaches règnent en maître. Le sol y est constitué de galets roulés provenant de l’Ouvèze, un affluent du Rhône. Nous y retrouvons aussi des marnes sableuses, des grès et des safres, roches d’origine marine présentes en nombre dans la région. Le terroir de Rasteau se démarque par un bon drainage du sol et oblige la vigne à aller chercher de l’eau en profondeur. Cela délivre des raisins d’une grande concentration. 
    • Roaix est une terre exposée au sud-est. Elle est plus variée que son homologue Rasteau avec la présence de calcaires et d’argiles en grand nombre. Nous retrouvons également des cailloutis, des marnes sableuses et les fameux safres. 
    • Buisson marque la frontière entre les départements de la Drôme et du Vaucluse. Ici, l’exposition est au nord à une altitude variant entre 180 et 250 mètres. Les sols y sont assez complexes avec les mêmes particularités que les précédents. Nous y retrouvons des roches argileuses et calcaires, avec en surface, la présence de safres.

Le label Agriculture Biologique acquis en 2023

Le domaine Elodie Balme est certifié Agriculture Biologique depuis 2023. Par ailleurs, le millésime 2024 est le premier à indiquer une certification. Consciente de son impact environnemental, la vigneronne a pour objectif de régénérer la vie dans ses sols. Pour cela, elle traite ses vignes avec une dose limitée de cuivre et de soufre. Une vendange en vert est aussi effectuée au printemps afin de favoriser un bon état sanitaire des baies. Elodie Balme porte un point de vigilance face au climat. Comme elle nous l’explique au téléphone, Elodie est positive pour l’avenir. Elle est prête à s’adapter à toutes les situations en utilisant des nouveaux matériaux végétaux : “Je priorise la qualité à la quantité, même si dit comme ça, c’est un peu cliché. Mon objectif est de travailler mieux et d’ajuster mes techniques de travail pour les consommateurs”.

Le respect du fruit, mot clé en cave

Elodie Balme prône des vinifications peu interventionnistes. Toutes les fermentations se déroulent grâce à des levures indigènes. Le soufre n’est pas utilisé lors de ces étapes mais une petite dose est ajoutée lors de la mise en bouteille. Lors des vinifications, les extractions sont douces avec seulement un remontage quotidien. Les vins sont élevés de façon parcellaire dans des cuves en béton. Elodie Balme réalise de nombreuses expérimentations en cave comme un élevage en demi-muids pour la syrah ou la clairette.

cave Elodie Balme

Le millésime 2024 à Rasteau

La vigneronne se dit contente du millésime 2024 qui est une année qualitative. Malgré une forte pression du mildiou en juin, le vignoble n’en a pas subi les conséquences. Comme le dit Elodie : “Il n’a pas fait extrêmement chaud et on a profité de quelques pluies avant les vendanges. Le millésime est frais avec des PH plutôt bas et pas trop d’acidité”. De quoi nous faire envie de découvrir ce millésime 2024 d’Elodie !

Ce qu’en disent les guides :

Bettane & Desseauve 1*

« Une énergie débordante pour cette jeune vigneronne, dont la posture n’est pas sans rappeler son mentor Marcel Richaud (Cairanne). […] Les vins ressemblent finalement beaucoup à sa vigneronne, tout en charme et pétillance. »

En Magnum 2025

Porté par une vigneronne engagée pour l’environnement et son terroir, le domaine Elodie Balme est un vignoble à suivre, porte-drapeau de la relève de Rasteau. Prions pour que dans les années futures, Rasteau rase tout.

Tous nos vins du Rhône en vente

Lire également dans le Journal iDealwine :

Palmarès : le TOP 20 des vins du Rhône

10 côtes-du-rhône à côté desquels il ne faut pas passer

Laisser un commentaire