maison Drappier certifcation biologique

La maison de champagne Drappier a récemment obtenu une distinction de poids, dans le contexte post-COP21 : elle est désormais certifiée neutre en émission carbone, ce qu’aucune maison champenoise n’avait atteint jusque-là.

Décidemment, ça bouge en Champagne pour l’environnement ! Après la maison Roederer qui a annoncé la conversion en bio de sa cuvée emblématique Cristal, la maison Drappier lance un petit cri de victoire écologique en devenant la première maison de Champagne certifiée neutre d’un point de vue des émissions de carbone. Une excellente nouvelle pour les consommateurs écoresponsables et pour la planète ! Nous saluons la démarche de cette très belle maison champenoise avec laquelle nous travaillons depuis près de 15 ans.

La maison Drappier : un exemple à suivre pour toute la champagne

« Désormais, un consommateur qui achète un Champagne Drappier sait qu’il achète un Champagne qui n’émet pas de carbone », se félicite Michel Drappier, dirigeant de la plus célèbre maison de champagne de l’Aube.  En effet, Drappier vient d’être certifié neutre en émissions carbone par la société EcoAct, après 10 années d’efforts visant à les réduire.

Pour ce faire, Drappier a considérablement développé son approvisionnement en énergies renouvelables, l’électricité utilisée provenant à 45% de l’énergie solaire ; la consommation de carburant a été réduite au maximum et la maison participe à un programme de compensation de ses émissions carbone grâce à un parc éolien en Inde. L’objectif est de poursuivre sur cette voie, en augmentant la part d’énergie solaire jusqu’à 75% de l’électricité utilisée d’ici 2017 et en dans une pompe à chaleur. La viticulture se veut également très proche de l’agriculture biologique et la maison souhaite approfondir cette démarche. Le bilan carbone, la viticulture propre, tout cela est considéré comme une démarche globale et cohérente chez Drappier, visant à réduire leur impact sur la planète « Nous souhaitions prolonger notre travail en bio à la vigne dans toutes les sphères de notre activité ».

Il faut souligner l’importance de cette démarche, surtout en Champagne ou l’empreinte carbone est particulièrement importante, notamment du fait du transport, du poids de la bouteille, de la part importante de la production qui est exportée. Pour rappel, le bilan carbone est une évaluation produite par un organisme indépendant, de la quantité de carbone émise à chaque étape du processus de fabrication et d’expédition. La méthode s’appuie sur le référentiel de l’Association de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). Cette analyse permet ainsi de connaître précisément les postes les plus polluants en termes de CO2.

La Champagne : une empreinte carbone lourde, mais en voie de diminution

Si Drappier est la première maison à être allé aussi loin, l’enjeu  climatique et plus particulièrement celui du CO2 a été prise en compte assez tôt par l’ensemble de la filière du champagne, puisqu’elle fut la première filière viticole au monde à établir son bilan carbone, dès 2003.

Les résultats du bilan carbone de la filière ont pu mettre en lumière les principaux postes d’émissions, à savoir les transports pour 25 à 30% des émissions, la culture de la vigne et la production des vins pour 15 à 20% enfin et surtout, les achats et amortissements pour plus de 50% des émissions de CO21. Le poste des transports prend en compte tous les transports en amont comme en aval : transport des personnes (employés, visiteurs), le carburant et les expéditions des produits (rappelons que près de la moitié de la production de champagne est exportée). Le poste de la viticulture et la production comprend tous les intrants et les déchets. Enfin, le dernier pôle d’émission carbone regroupe tous les emballages et packagings, y compris les bouteilles, dont le poids est bien plus important que pour les vins tranquilles (initialement 900g, contre environ 400g pour une bouteille de vin classique) ; Il faut dire que depuis longtemps, le poids de la bouteille est plus ou moins consciemment considéré comme un gage de qualité pour un champagne et qu’une bouteille trop légère semble dévalorisante pour le produit, alors même que le poids de la bouteille n’a évidemment aucune conséquence sur la conservation du vin2.

Des efforts ont déjà étaient réalisés par la filière pour réduire les émissions de CO2 sur l’ensemble de ces postes. Par exemple, le poids des bouteilles a été réduit de 7% en 2010, passant de 900 g à 835 g. Et cette petite réduction a déjà eu un impact considérable puisqu’elle s’est traduite par une réduction de 8000 tonnes de CO2 par an. C’est dire si la marge de progrès sur ce poste est intéressante ! Entre 2003 et 2013, la filière champagne a déjà réussi à réduire son empreinte carbone par bouteille de 15% et les objectifs sont de poursuivre cette baisse au rythme de 25% d’ici à 2020, 50% à 2035 et 75% à 20503.

1 In Joëlle W. Boisson, « COP21 : la Champagne entend réduire son empreinte carbone », terredevins.com, 04/12/2015

2 In Jean-Robert Pitte, La Bouteille de vin: Histoire d’une révolution, Tallandier, mai 2013

3 In « Le défi énergétique et climatique », champagne.fr

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