evantailUne révélation ! Le Clau de Nell est un domaine de l’Anjou, récemment racheté par la célébrissime bourguignonne Anne-Claude Leflaive. Les vins, produits en biodynamie sont rarissimes en France (presque toute la production part à l’étranger). Avis aux amateurs…

Le Clau de Nell a une histoire récente riche et forte en aventures humaines. Ce domaine de vieille réputation a été repris au début des années 2000 par un couple de vignerons venus de la Bourgogne, séduit par cette croupe argilo-silicieuse de l’est de l’Anjou, aux portes du Saumurois. Nelly et Claude Pichard cherchent tout de suite à tirer le meilleur de ce terroir avec les trois cépages rouges classiques de la région (cabernet franc, cabernet-sauvignon et grolleau) avec des pratiques très naturelles dans les vignes et dans la cave, mais aussi très risquées et l’avenir financier du domaine finit par devenir désespéré…

C’est alors qu’intervient Anne-Claude Leflaive, du célèbre domaine éponyme de Puligny-Montrachet. Avec une poignée de proches et d’amis, elle a créé une petite structure destinée à venir en aide aux domaines travaillant en bio ou en biodynamie et qui rencontrent des difficultés commerciales. En fait cette aide arrivera trop tard pour le Clau de Nell qui est mis en liquidation en 2008. Du coup, afin de maintenir l’activité, Anne-Claude Leflaive achète la propriété ! Dès 2009, un nouveau régisseur est recruté : Sylvain Potain qui est toujours à la tête du domaine aujourd’hui.

Le Clau de Nell, c’est près de 8 ha de vignes, majoritairement en cabernet franc (60%) complété par du cabernet-sauvignon (12%), le reste étant planté de très vieux ceps de grolleau. D’ici peu, une parcelle de chenin (1,5 ha) entrera en production.

Le domaine a rapidement été remis en ordre de marche par Sylvain Potain qui pouvait s’appuyer sur des sols sains, cultivés depuis de nombreuses années en biodynamie. Mais les vignes étaient un peu à la peine et les rendements, ridicules au début, remontent petit à petit vers des niveaux presque normaux (mais en 2010 ils atteignent encore à peine 10 hl/ha !).

La production du domaine, très peu diffusée en France, se résume pour l’instant à trois cuvées : un pur grolleau (en Vin de Pays), un pur cabernet franc et un assemblage de cabernet franc et de cabernet sauvignon (ces deux dernières en appellation Anjou).

Avec “l’inspiration” du domaine Leflaive, le travail dans les vignes est conduit en biodynamie (mais avec la maîtrise d’une longue expérience) et également de la façon la plus naturelle possible en vinification, en recherchant une extraction poussée mais plus par une infusion prolongée que par un travail physique des moûts (pigeages par exemple). L’élevage, en pièces de cinq ou six vins (en provenance du domaine Leflaive), dure de 12 à 24 mois dans des caves troglodytes.

Une belle découverte et une probable future star de la région !