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Avec ses vignes cultivées avec un soin maniaque, ses vinifications au cordeau et son élevage minutieux, Château Belle-Vue est une petite propriété familiale qui, loin de la course aux rendements, joue clairement un cran au-dessus de son classement de Cru Bourgeois Exceptionnel du Haut-Médoc. La clé d’un tel succès ? Le soin accordé au petit verdot octogénaire issu de sélection massale.

Bordeaux ne se limite pas à quelques grands crus mondialement célèbres. Bordeaux est avant tout une région qui propose un nombre incroyable de très bons vins accessibles. Parmi eux, Château Belle-Vue, un haut-médoc qui joue dans la cour des grands. Depuis qu’il a été racheté par la famille Mulliez en 2004, Château Belle-Vue est sur la voie de l’excellence grâce à son travail sans concession pour améliorer la qualité de la production du domaine. En témoigne d’ailleurs son classement de Cru Bourgeois Exceptionnel en 2020.

Qu’on se le dise, Château Belle-Vue est un très bel ensemble d’une quinzaine d’hectares de vignes de plus de 30 ans de moyenne, voire pour certaines plantées en 1907, cultivées avec un soin extrême qui se caractérise par un travail des sols et un enherbement, un ébourgeonnage ainsi qu’un suivi des maturités par dégustation des baies. Un travail mené par une équipe permanente de six salariés secondés d’une dizaine de saisonniers effectuant les travaux en vert et d’une trentaine de vendangeurs.

Le petit verdot, la signature de Château Belle-Vue

L’encépagement original est constitué de cabernet-sauvignon, de merlot et de petit verdot (30%). Ce dernier cépage au caractère tardif s’exprimant particulièrement bien dans le sud du Médoc puise ici ses lettres de noblesse. Jugé contraignant à cultiver, de nombreuses propriétés régionales l’ont éradiqué de leur exploitation. Ses rameaux et sa surface foliaire importants réclament en effet des opérations en vert tout au long de l’année ainsi qu’un palissage élevé. Parallèlement à cela, ses rendements abondants ne favorisent pas toujours la qualité. Pourtant, une fois dompté, le petit verdot offre une complexité unique qui se traduit par un aspect épicé, un fruit frais et très pur. La famille Mulliez qui en a hérité a donc pris le temps de le comprendre, de l’apprivoiser et de le soigner selon les contraintes que les ceps octogénaires méritent. Aujourd’hui, l’exploitation a fait de cette variété, issue d’une sélection massale, sa signature.

Comprendre, apprivoiser et soigner ses vignes grâce à une culture raisonnée certifiée HVE 3

Amadouer ses vignes et les bichonner, c’est aussi travailler selon des principes raisonnés au Château Belle-Vue. Des principes certifiés HVE 3 (niveau le plus élevé de la certification Haute Valeur Environnementale) qui réclament des choix réfléchis intégrant à la fois la météo et l’environnement. Concrètement, la biodiversité locale est notamment encouragée grâce à des couverts végétaux adaptés en fonction des parcelles et des cépages.

Quand la dégustation guide le travail en cave

Le travail en cave suit la même minutie que celui effectué dans les vignes. Après une récolte mécanique des jeunes vignes et manuelle des vieilles vignes et du petit verdot, les baies sont sévèrement triées sur table. La vinification se fait en cuve inox thermorégulée et la macération préfermentaire, à basse température (entre 4 et 6 degrés) pendant une bonne semaine, assure une extraction aromatique. S’ensuit la fermentation alcoolique enclenchée par les levures indigènes. Bien sûr, la sensibilité de l’homme entre en jeux à cette étape car, si besoin, des levures exogènes sont ajoutées. Après une autre extraction de 10 à 12 jours, les opérations qui suivent sont affinées en fonction de la dégustation qui tend à signer un vin subtil et équilibré, « facile à boire », plaisant dès aujourd’hui et sans dureté. Une macération post-fermentaire qui extrait du gras et laisse les tanins s’enrober. Après un écoulage qui sépare le liquide du solide, le vin effectue une fermentation malolactique en cuve inox et est mis en barrique de chêne français de 225 litres (20% de bois neuf) pour l’élevage. Ces contenants sont choisis pour leur chauffe moyenne, non pourvoyeurs d’arômes empyreumatiques. L’élevage de 12 à 14 mois est savamment contrôlé et le vin est remis en cuve où il est collé au blanc d’œuf afin de le peaufiner et de retirer toutes ses impuretés.

Fruit de ces efforts poursuivis de la vigne au chai, le vin associe élégance et puissance tout en offrant une large et complexe palette aromatique. Il peut se boire jeune tout en offrant une possibilité de garde d’une dizaine d’années. Entre trois en cinq ans, il dévoile des arômes frais et des tanins suaves. Alliant finesse et puissance, le Château Belle-Vue est souvent qualifié de vin « hédoniste » par les amateurs.

Les vins de Château Belle-Vue en vente sur iDealwine

C’est aujourd’hui l’un des meilleurs rapports prix/ plaisir du Médoc. Les amateurs l’apprécieront volontiers dans sa prime jeunesse, entre trois et cinq ans. Passés les 10 ans d’âge, sa structure pourrait malheureusement s’affaisser quelque peu et ses arômes s’atténuer.

Château Belle-Vue, ce qu’en disent les guides

La Revue du vin de France – 1* sur 3

Depuis quelques années, ce petit cru du sud du Médoc s’impose comme une valeur sûre. D’un rapport qualité-prix très intéressant, les vins produits ici ont toute leur place dans la cave des amateurs.

Guide Bettane + Desseauve 2020 – 2* sur 5

Toutes les attentions sont apportées pour que les vins, très aromatiques et toujours denses, conservent finesse et suavité. La gamme est réellement harmonieuse et il faut souligner sa régularité de millésime en millésime.

Jean-Marc Quarin, Guide Quarin des vins de Bordeaux

Château Belle-Vue est un outsider, un vin qui offre un goût supérieur à ce que son étiquette laisse paraître. Très recommandé.

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