listran

Paradoxe ou clin d’œil : Château Listran, un château bordelais appartenant depuis l’an dernier à une Chinoise doit changer de nom car il est victime d’un dépôt de marque antérieur… en Chine !

A l’heure où la saga chinoise se poursuit dans le vignoble bordelais, certaines propriétés – passées sous pavillon chinois –  ne sont donc pas épargnées par le « trademark squatting ». Ce phénomène qui sévit en Chine fait référence à une utilisation abusive d’un nom, rendue possible par une loi complexe en vigueur régissant les dépôts des marques. En effet, la loi protège et donne raison au premier déposant d’une marque sans savoir s’il en est le légitime propriétaire. Ainsi, la marque « Listran » existait déjà en Chine. Il était alors interdit au « vrai détenteur » du château français d’y commercialiser ou vouloir y déposer ce nom à son tour.

C’est donc le cas ici. Le Château Listran n’a pas obtenu gain de cause face à son adversaire et a été contraint de changer de nom. Pour se protéger et combattre cet abus, la propriétaire a décidé de reprendre l’ancien nom du domaine, le château l’Estran.

La propriété a été acquise l’année dernière par une chinoise, Madame Cheng, dirigeante d’un groupe immobilier. Le domaine s’étend sur 28 hectares à Jau Dignac et Loirac au nord du Médoc et le château est classé cru bourgeois depuis 1988. Le millésime 2010 sera donc le premier à être commercialisé sous le nom château l’Estran.

Le retour à l’ancien patronyme permet ainsi de se débarrasser de toute confusion avec le Château Listran « chinois » même si le nom demeure proche. Ceci sert d’ailleurs la nouvelle stratégie employée par le domaine visant à vendre plus cher le vin du Château L’Estran en Chine.

Le fait qu’une chinoise soit victime d‘une pratique chinoise abusive prouve bien qu’il est très difficile de prévenir et de se protéger contre cette pratique. Les châteaux français et surtout bordelais incarnent la cible parfaite grâce à leur prestige et à la manne qu’ils représentent sur le marché chinois.

Avis aux producteurs français souhaitant commercialiser leurs vins en  Chine : afin d’éviter de pâtir de ce phénomène, les producteurs doivent prendre le soin d’enregistrer leur nom en Chine le plus tôt possible (ainsi que dans sa traduction en mandarin) afin d’être totalement protégés. Aujourd’hui, seul le Château Ausone a réussi à convaincre le chinese trademark office de l’utilisation abusive de son nom. Si le château a gagné son procès, c’est grâce à la reconnaissance mondiale de son nom, que le déposant chinois ne pouvait ignorer, forcé d’avouer et révélant au grand jour sa mauvaise foi.

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