Difficile de s’y retrouver au sein des différentes catégories de champagne. Entre les couleurs variées, les vins millésimés ou non et les différents dosages de sucre, le choix est vaste. Notre équipe vous explique… et vous livre ses coups de cœur !
Année ou non ?
Si le millésime est toujours inscrit sur une bouteille de vin tranquille, cela n’est pas la norme pour un champagne. Il existe effectivement deux catégories : les BSA, aussi appelés Brut Sans Année, et les millésimés.
Champagne millésimé
Considéré comme plus prestigieux, le champagne millésimé n’est normalement produit que lorsque l’année est jugée exceptionnelle et à partir de raisins d’une seule récolte. Plus rare, il dispose aussi d’un potentiel de garde exceptionnel conféré par son équilibre entre l’acidité naturelle des cépages et du terroir et par la maturité des baies, elle-même pourvoyeuse de caractère et de complexité. Deux éléments qui garantissent des accords gastronomiques savoureux tels que des viandes rôties, des poissons en sauce et des champignons.
Les coups de cœur de l’équipe : R. Pouillon & Fils respectueux de l’environnement (1er Cru Le Montguret Extra-Brut 2017), Jacquesson reconnu pour sa valorisation des différents millésimes (Avize Champs Caïn 2009) nous introduisent aussi à de véritables icônes : dom-pérignon 2004, Amour de Deutz 1999 et cristal 2009 de Louis Roederer.
Brut Sans Année
Aussi nommé Tradition, Réserve ou Carte Blanche, le BSA, lui, est souvent l’introduction à la gamme d’une maison ou d’un domaine, rassemblant des vins d’années différentes. Loin d’être de piètre qualité, il renseigne aisément de la qualité globale d’une maison et s’apprécie volontiers dès sa sortie de cave. Son atout est la régularité : si vous appréciez un champagne constant d’année en année et ne souhaitez pas de surprises, c’est le BSA qu’il vous faut !
Les coups de cœur de l’équipe : Optez les yeux fermés pour le travail de la maison Drappier, notre partenaire historique, Moët et Chandon, une valeur sûre, et Charles Heidsieck dont le travail sérieux croît sans cesse.
Le champagne, coloré ?
Champagne rosé
Commençons simplement. Il existe bien sûr du champagne rosé produit selon deux méthodes différentes. La première, dite d’assemblage, consiste à assembler du vin blanc à du vin rouge. La seconde, dite de saignée, laisse les raisins rouges macérer généralement entre huit et douze heures. Durant ce laps de temps, la peau offre sa couleur au jus blanc.
Si certains l’apprécient en guise d’apéritif, sa rondeur et son caractère très fruité lui permettent d’être apprécié à table aussi bien avec des viandes blanches grillées que du poisson (thon, saumon) et des légumes estivaux (tomates, aubergines, poivrons rouges). Certains oseraient l’accord au dessert avec des fruits rouges.
Les coups de cœur de l’équipe : Du côté des maisons, optez pour le brut rosé de Ruinart qui serait la première à avoir proposé ce type de vin effervescent. Optez aussi pour le clos-des-goisses 2009 de Philipponnat, une cuvée rarissime issu du clos le plus renommé de la région.
Quelques vignerons font des prodiges à l’image d’Adrien Renoir qui propose Les 2 Terroirs, un assemblage de deux grands crus, et d’Olivier Horiot à l’origine du rosé de saignée Sève En Barmont.
Champagne Blanc de noirs
Une dénomination bien étrange mais qui, pourtant, donne tout simplement un indice des cépages ici assemblés. Le champagne, blanc en apparence, est réalisé à partir de raisins rouges comme le pinot noir et le meunier, des variétés de caractère qui engendrent des vins à la vinosité affirmée, riches en notes de fruits rouges et noirs et qui s’accordent donc bien à table avec des volailles rôties ou des écrasés de légumes oubliés par exemple.
Les coups de cœur de l’équipe : Tournez-vous sans plus tarder vers la cuvée Quinte Essence Extra Brut Blanc de Noirs 2009 de Franck Pascal, PN VZ16 de Bollinger et le Franc de Pied 2012 de Roger Coulon.
Champagne Blanc de blancs
Vous le devinez maintenant, le champagne blanc de blancs est réalisé à partir du cépage blanc qu’est le chardonnay. Certains producteurs, amateurs de vieilles variétés, assemblent aussi du pinot blanc, du petit meslier et de l’arbanne. Contrairement au blanc de noirs, le blanc de blancs se montre d’une grande vivacité, porté par des arômes délicats de fleurs blanches, d’agrumes, de fruits blancs et une grande minéralité. Ce nectar se marie merveilleusement à des mets fins comme les poissons nobles, les fruits de mer, les noix de Saint-Jacques snackées aux agrumes ou les fromages affinés comme du parmesan ou du comté. En effet, les cristaux de sel qu’ils contiennent rehausseront le fruit et la rondeur souvent cachés du vin.
Les coups de cœur de l’équipe : Nos chouchous ? Ils sont bien nombreux. Citons alors Les Vignes de Montgueux de Jacques Lassaigne, la cuvée Vieilles Vignes de Francis Boulardv (aujourd’hui secondé par sa fille), Avizoise 2011 d’Agrapart et Vieilles Vignes du Levant de Larmandier-Bernier.
Quel dosage pour le champagne ?
Pour réaliser le champagne, une étape non négligeable de la vinification s’appelle le dosage. Celle-ci intervient avant de le bouchage définitif du flacon. Il consiste à ajouter une liqueur de dosage (aussi baptisée « liqueur d’expédition ») réalisée à partir de sucre de canne dilué dans du vin. Sa quantité influe donc sur le goût du vin, voilà pourquoi différentes catégories ont été répertoriées au sein du cahier des charges de l’appellation.
Commençons par le bas de l’échelle avec les « zéro dosage », « non dosés » et « bruts natures » qui, ne contenant aucune liqueur de dosage, ou moins de 3 grammes par litres, se nomment ainsi. Saisissants, vivaces, nerveux, ces champagnes sont les alliés idéaux des apéritifs dans la mesure où leur profil mordant aiguisent les sens olfactifs et gustatifs des amateurs. Un accord avec des fromages très affinés ou des charcuteries et poissons fumés atténuera leur tranchant et leur offrira une sensation de légère rondeur.
Les coups de cœur de l’équipe : Nous fondons littéralement pour le brut nature de Billecart-Salmon, Lalore de Val Frison, le brut nature de Dehours & Fils et le Grand Blanc du biodynamique Leclerc-Briant. Penchez-vous vraiment sur l’œuvre de « vignerons » qui fournissent un travail formidable à l’image de Jauneaux-Robin, Fleury et Cazé Thibaut.
L’extra-brut contient entre 0 et 6 grammes de sucre par litre ; le brut, moins de 12g ; l’extra-dry, entre 12 et 17 et le sec entre 17 et 32. Cette catégorie convient parfaitement à des mets aux accents iodés (poissons, fruits de mer), dotés d’une certaine acidité (fromage de chèvre) et quelques peu « rectilignes » (légumes verts).
Les coups de cœur de l’équipe : pour cette catégorie, nous vous recommandons d’ouvrir le blanc de noirs premier cru brut de Gonet-Medeville, le brut de Delamotte, Divine Solera de Leclerc-Briant, Carte d’Or de Drappier, l’extra-brut Umami 2009 de De Sousa, Brut Réserve de Pol Roger ainsi que les bruts millésimés de Taittinger.
Enfin, plus sucré, le demi-sec contient entre 32 et 50 grammes de sucre par litre et le doux, plus de 50 grammes. Moins tendance que la catégorie des non dosés, ces vins forment une belle alternative aux vins liquoreux. Leurs fines bulles et leur vivacité permettent des accords délicats avec certains fromages de caractère (bleu) et desserts fruités tels qu’une tarte amandine aux poires ou des pêches melba.
Les coups de cœur de l’équipe : Parce qu’ils sont plus rares, nous ne pouvons vous conseiller que deux références. Garennes demi-sec de Georges Laval et Rich demi-sec de Pol Roger.