Souvent, quand il est question d’ablutions, il arrive que la goutte fasse déborder le verre. Alors évidemment, côté sémantique, ça dérape aussi.
Voici le premier volet de notre revue de détail des expressions loufoques et éminemment indispensables sur le sujet. Quelques répliques bien senties pour riposter habilement en cas de perte de contrôle…
Etre rond comme une queue de pelle : c’est le grand classique, l’expression que tout le monde connaît. Avec ses variantes : comme une barrique, une bille, un boulon… Mais saviez-vous qu’au 17e, « être rond » s’employait dans le sens figuratif d’être rassasié ? Puis il y eut glissement, sémantique uniquement, et l’on est passé à un excès de boisson…
Etre beurré comme un petit LU : on a tous en mémoire, dans un coin de nos papilles gustatives, l’odeur du petit biscuit au beurre inventé par Louis Lefèvre-Utile. Très populaire, la réclame le propulse en vedette des quatre heures et des cours de récré. De beurré à bourré, il n’y avait qu’une lettre que certains n’ont pas hésité à changer. Variante : comme une tartine.
Etre dans les vignes du Seigneur : à l’origine, travailler à la vigne du Seigneur c’est travailler pour Dieu, c’est à dire convertir les âmes, notamment celles des païens. Par détournement de sens, « être dans les vignes du Seigneur » peut vouloir signifier « être ivre ». Une expression à réserver, tout de même, aux plus mécréants de nos lecteurs !
Du côté du parler des técis (cités), on notera de subtiles figures imagées : être chargé, foncedar (défoncé), chiredé (déchiré), cramé, fracass, quécla (claqué).
Argotiquement parlant, vous aurez le choix entre vous cuiter, vous noircir, prendre une mufflée ou vous ramasser une malle.
Enfin, dépassez les bornes des limites et vous aurez tôt fait de vous faire taxer d’individu à sobriété différée, d’intempérant ou de soûlographe. Mais également de dipsode, éthylique, poivrot, soiffard, de Polonais ou même de lord, oh my god !
Pour en savoir plus sur le vocabulaire du vin, consultez la rubrique A la découverte du vin.