Depuis plus de trente ans, Vincent Caillé, 5ème génération de vignerons sur le domaine, œuvre à magnifier la diversité du Muscadet, en laissant les trois grands terroirs du domaine le Fay d’Homme s’exprimer. Dix ans après ses débuts, il décide de cultiver ses vignes et de vinifier selon les principes de l’agriculture biologique et de la biodynamie. C’est ainsi que les premiers muscadets nantais bios voient le jour. Une (re)découverte que vous devez absolument faire de cette belle région et du melon de Bourgogne. Cap sur Monnières !
Le muscadet en plein renouveau
Le Muscadet a longtemps pâti de cette image de petit vin blanc savouré l’été au bord de l’eau pour accompagner un plateau de fruits de mer. Un vin frais et léger qui s’oublie immédiatement une fois le verre vide. La faute, peut-être, aux gros faiseurs qui favorisaient les hauts rendements au détriment de la qualité. Pourtant, le Muscadet produit des vins complexes, issus de terroir qualitatifs classés en une dizaine de crus, pouvant évoluer jusqu’à une vingtaine d’années pour certains. Nous sommes alors bien loin du vin de soif avec des cuvées qui impressionnent par leur complexité et leur minéralité.
Certains vignerons ont été précurseurs dans cette quête de valorisation des grands terroirs. C’est le cas de Vincent Caillé, du domaine Le Fay d’Homme, qui produit depuis les années 1980 une large gamme de muscadets (appellation Muscadet Sèvre et Maine) de terroirs et d’élevages.
La biodynamie comme révélateur de terroir
Sur son domaine de 25 hectares hérité de ses parents et de quatre générations d’aïeuls, Vincent Caillé cultive bien-sûr le melon de Bourgogne, mais aussi le gros plant, le cabernet franc, le côt, l’arbouriou et le gamay selon des principes biodynamiques. Son vignoble morcelé sur 50 parcelles et réparti sur quatre communes (Monnières, Gorges, Maisdon-sur-Sèvre et Mouzillon) lui permet d’accéder à trois terroirs différents : un de gneiss, un d’orthogneiss et un de gabbro sur les treize ou quatorze que compte le Pays Nantais. Car la région est une mosaïque de terroirs, et le melon de Bourgogne, cépage unique du Muscadet, une véritable éponge, qui retranscrit parfaitement chaque variation des sols. Le choix du bio dès 1996, pile dix ans après avoir repris l’exploitation, puis de la biodynamie en 2012 sont donc nés de sa volonté d’aider la vigne à puiser profondément cette richesse minérale. Avec lui naissent les premiers vins labellisés (Ecocert et Demeter) du Pays Nantais.
Mais ce choix n’est pas du tout évident dans une région au climat humide, où le melon de Bourgogne est particulièrement sensible au mildiou. Alors le vigneron travaille dans ses vignes. Beaucoup. Pour éviter que le champignon ne s’installe, pour laisser se développer la vie microbienne en utilisant des tisanes ou en labourant très légèrement les sols. La nature le lui rend bien, même si depuis plusieurs millésimes les rendements ont été très fortement impactés par les épisodes successifs de gel.
De longs élevages sur lies, la clé des grands muscadets
Lors des vendanges ; les efforts paient, la qualité des raisins autorisant le vigneron à être assez peu interventionniste en cuverie et en cave. Pas d’intrants, des vinifications en cuves béton à l’aide des levures indigènes, et surtout de longs élevages sur les lies en cuves ou œufs béton. Car, pour magnifier le terroir selon Vincent Caillé, c’est la durée de l’élevage qui fait toute la différence. C’est particulièrement évident pour des cuvées issues de sols similaires, telles que le Fief Seigneur en appellation Muscadet-Sèvre-et-Maine et le cru Monnières-Saint-Fiacre (appellation validée par l’INAO suite au travail de vignerons comme Vincent). Toutes deux sont nées de vielles vignes implantées sur un terroir de gneiss, et ont été vinifiées de façon semblable, si ce n’est que la première a passé neuf mois sur ses lies, tandis que la seconde a bénéficié d’un élevage de vingt quatre mois au minimum, parfois plus selon les millésimes. Là où le premier vin s’exprime tout en finesse et en minéralité, le second est beaucoup plus riche, presque opulent, dans un ensemble complexe d’une très belle longueur, et pourra évoluer jusqu’à vingt ans en cave. Bien loin de l’image classique des muscadets, donc !
En plus de ses cuvées parcellaires et de ses deux crus, le vigneron propose également des vins en mono-cépage, des cuvées assemblant les quatre cépages rouges, et même des bulles. Des nectars francs, généreux et d’une grande pureté qui illustrent avec brio la diversité des vins du Pays Nantais, mais surtout le talent de ce vigneron trop discret. Il se plait à se comparer lui même à un petit colibri dans les légendes amérindiennes. Le petit oiseau était en effet le seul à s’affairer lorsque la forêt brûlait… Le vigneron fait en effet sa part pour magnifier l’appellation.
Le Fay d’Homme, ce qu’en disent les guides
Guide Vert de La Revue du vin de France
« Tout est fait pour obtenir des vins sains et sincères, dont les saveurs expressives dessinent la voie du renouveau pour la jeune génération du Muscadet. Des plus simples (Gros Plant) jusqu’aux crus Gorges et Monnières-Saint-Fiacre, la gamme est remarquable et variée, puisqu’elle intègre une cuvée d’abouriou, cépage confidentiel du Sud-Ouest. »
Bettane Desseauve : 1 étoile
« Vincent Caillé s’est lancé avec enthousiasme dans la démarche Monnières-Saint-Fiacre, fruit d’une réflexion de reconnaissance en cru communal sur un terroir de gneiss ou orthogneiss, recouvert par une couche de surface mêlée de graviers et d’argiles, sur son vignoble de vieilles vignes. Il faut absolument attendre ces crus car ils peuvent apparaître austères dans leur jeunesse mais évoluent avec grâce. »
Retrouvez les vins du Fay d’Homme en vente sur iDealwine
Muscadet-Sèvre-et-Maine Clos de la Févrie : Un vin du Muscadet puissant et riche qui, avec le temps, dévoile un joli gras et des notes savoureuses de fruits secs.
Muscadet-Sèvre-et-Maine Gorges Gabbro (46 mois sur lies) : Salué par un jury d’experts, Vincent Caillé ne peut que se féliciter de ce cru tendu et minéral dont l’objectif est à l’origine de faire reconnaître la légitimité d’une appellation régionale à Gorges.
Muscadet-Sèvre-et-Maine Monnières Saint-Fiacre : Reconnu seulement depuis 2019, ce cru du Muscadet révèle un vin riche, complexe, tendu par une intense minéralité.
Muscadet-Sèvre-et-Maine Terre de Gabbro : Terres de Gabro, c’est ce sous-sol volcanique si particulier qui fait la spécificité de certains muscadets, dont Vincent Caillé nous offre ici une magnifique expression.
Muscadet-Sèvre-et-Maine Terre de Gneiss : N’hésitez pas à carafer ce muscadet issu d’un sol de gneiss quelques heures avant son service. Sa puissance accentuée par une garde bien conseillée lui permettra également d’être marié à des mets de caractère.
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