Même s’ils n’occupent qu’une part infime des enchères (moins de 2%), les vins d’Alsace ont parfaitement capté l’attention des amateurs pointus. Eclairage.

Alors que l’automne fait son apparition, le temps est venu de se pencher sur les trésors alsaciens, méconnus du plus grand nombre, mais que les amateurs pointus ont bien repérés, eux. En septembre, leur part dans les enchères est demeurée infime : 154 lots seulement, soit moins de 2% des volumes ont été adjugés sur iDealwine, mais les jolies performances enregistrées méritent que l’amateur y prête une attention particulière. Pourquoi un tel focus ? L’Alsace offre une mosaïque de terroirs (volcaniques, schisteux, granitiques, calcaires…) et une variété de cépages et de vins (blancs secs et liquoreux, et aussi effervescents, vins rouges) passionnantes pour l’amateur en quête de découvertes. Par ailleurs, l’histoire ancienne de la région a permis de bâtir une hiérarchie de crus, certes difficile à décrypter par le néophyte en raison de la complexité des noms de lieux – sauriez-vous prononcer sans ciller le nom du village de Niedermorschwihr ? -, mais que les connaisseurs ont largement plébiscité depuis de nombreuses années. L’une des difficultés de la région consiste dans l’hétérogénéité qualitative de la production, la meilleure part étant en majeure partie exportée. D’où une image qui n’est pas toujours favorable, notamment au sein du public des amateurs français. Et pourtant ! Les vins blancs secs, qui sont les plus nombreux dans les enchères iDealwine (65% des lots adjugés en septembre), sont aujourd’hui recherchés. Un cru sort de l’épure, il s’agit bien sûr du fameux Clos Sainte-Hune du domaine Trimbach. Ce grand cru de riesling, vif et tranchant, se distingue par sa longévité. Dans le millésime 2002 il a été adjugé 263€ (+8%) à un amateur lituanien. Autre signature iconique, celle du domaine Zind-Humbrecht, qui exploite en biodynamie de remarquables terroirs classés en grand cru, et particulièrement le Rangen de Thann, tout au Sud du vignoble alsacien. Sa cuvée de pinot gris frôle le seuil des 100€ (98€, +13%) dans le millésime 1996, tandis que le riesling élevé sur ce terroir s’échangeait le mois dernier à 88€ dans le millésime 2021. Bien représenté en septembre également sur iDealwine, le domaine Weinbach dispose d’une clientèle d’afficionados parfaitement inconditionnelle. En double-magnum, son riesling Schlossberg Cuvée Sainte Catherine 2008 a été vendue 313€ à un amateur français. Les millésimes 2010 et 1991 de cette même cuvée atteignaient respectivement 74 et 69€. Des prix somme toutes attractifs pour une telle qualité de cru, si on les compare à d’autres régions… C’est également le cas des grands crus du domaine Marcel Deiss, le Schoenenbourg 2005 s’établissant à 75€ (+10%) tandis que le somptueux Altenberg de Bergheim 2012 partait pour 69€, faisant ainsi le bonheur d’un acquéreur américain.

Vendanges tardives, SGN et… pinot noir

Au cœur des grands crus du vignoble alsacien, les vignerons élaborent deux spécificités qui les distinguent : les fameuses vendanges tardives et sélections de grains nobles. Issues de vendanges minutieuses et d’un tri rigoureux, ces cuvées demeurent accessibles, au regard de leurs très faibles rendements qui justifieraient des tarifs plus élevés. C’est ainsi qu’un gewurztraminer Sélection de Grains Nobles issu du grand cru Rangen de Thann 1989 (Zind-Humbrecht) a été adjugé 130€ (+4%) à un amateur français en septembre, tandis qu’un pinot gris (encore appelé tokay à cette époque) 1989 du domaine Weinbach a atteint, dans sa version Vendanges Tardives, 88€.

Parmi les secrets bien gardés de l’Alsace, les vins rouges, principalement issus du pinot noir, se taillent une place de choix. Le domaine Albert Mann s’en est de longue date fait une spécialité, est lui aussi plébiscité par les amateurs qui y trouvent une production apte à se mesurer sans trembler à nombre de vins bourguignons… La cuvée de pinot noir Les Sainte Claires a ainsi rejoint le Royaume-Uni en septembre, au prix de 88€ pour le 2019, les 2018 et 2017 ayant été adjugés au même prix de 81€ à des amateurs français. Le climat alsacien s’est révélé propice à la mise en œuvre d’une viticulture biodynamique. Mais le vignoble est aujourd’hui également le terrain de jeu de vignerons désireux de s’orienter vers les vins naturels. C’est ainsi qu’un vin de France, un assemblage pinot/gamay du domaine Pierre Andrey, a vu sa cuvée Via Concordiae 2019 s’envoler à 163€ (+37%), remportée par un enchérisseur français. Notez aussi le nom de Gérard Schueller, dont le pinot noir LN012 s’est vendu 60€ dans le millésime 2019. Dans cette région au carrefour de l’histoire européenne, et en perpétuel mouvement, les pépites sont innombrables. A vous, amateurs avertis, de les déceler…

Accédez au rapport d’enchères complet pour le mois de septembre sur iDealwine

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