Notes analyses millesime 2019

Comme chaque année, nous vous livrons notre analyse du dernier millésime, avec un rappel des conditions climatiques, un focus sur chaque région ainsi que nos notes.

Le millésime 2019 en Alsace

Les notes :
blancs secs : 17/20
blancs moelleux : 16/20
rouges : 16/20

Les années en “9” semblent réussir à l’Alsace. Après 1949, 1959, 1989 et 2009, l’année 2019, sans être exceptionnelle, est une belle réussite d’ensemble pour la région.

Après un hiver peu rigoureux et un printemps plutôt frais, la vigne avait pris du retard dans son développement. Mais à partir de la deuxième quinzaine de juin un temps sec et chaud allait se maintenir durablement, et la vigne rattrapait facilement son retard initial. L’été très sec et parfois orageux a pu créer quelques soucis aux vignerons (stress hydrique ou dégâts dans les vignes), mais ces phénomènes sont restés marginaux et l’ensemble du vignoble a pu mûrir de façon homogène.

Les vendanges se sont déroulées dans d’excellentes conditions : le temps chaud et sec, mais sans excès, du mois de septembre contribua à la parfaite maturité des raisins et à de jolis équilibres sucres/acidité, condition nécessaire pour produire de grands vins.

En blancs secs, la réussite des sylvaners et surtout des rieslings est évidente avec du fruit et une matière qui permettra une belle garde. Les rouges sont généralement intenses et fruités. Quelques pluies ont contrarié la récolte des vendanges tardives, mais les vignerons les plus soigneux ont pu néanmoins produire de belles cuvées.

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Le millésime 2019 dans le Beaujolais

Les notes :
Rouges : 16/20

Après une belle année 2018, parfois un peu excessive dans sa richesse, 2019 est sans doute ici une année moins “spectaculaire”, mais sans doute plus équilibrée avec un peu plus de fraîcheur. C’est aussi une année aux rendements sensiblement plus faibles, environ 25 % de volumes en moins par rapport à la moyenne des cinq dernières années. Climatiquement parlant, 2019 n’a pas été de tout repos pour les vignerons : du gel en avril, du froid pendant la floraison, de la sécheresse en début d’été (une véritable canicule fin juin) et des orages importants en août (avec de la grêle, surtout dans le sud de l’appellation, un peu moins dans les crus). Ces orages, quand ils n’ont pas fait de dégâts, ont été bénéfiques car ils ont permis un déblocage des maturités et, comme l’ensoleillement est resté bon, la maturation des baies a pu se faire tranquillement en gardant de l’acidité (car il n’y a plus eu de chaleurs excessives). L’état sanitaire était bon sur l’ensemble du Beaujolais.

Dans leur ensemble les vins de 2019 présentent des robes un peu plus claires qu’en 2018 et offrent un joli fruité acidulé et très floral. Ils sont globalement très charmeurs, frais et sans doute destinés à une consommation plus rapide que ceux de l’année précédente.

Une fois de plus Morgon propose les matières les plus structurées, à la fois par les qualités de ses terroirs, mais aussi sans doute parce que c’est l’appellation qui concentre le plus grand nombre de très bons vignerons. Fleurie, Moulin-à-Vent et Côte-de-Brouilly jouent plus sur la finesse que d’habitude.

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Le millésime 2019 à Bordeaux

Les notes :
Rouges de la rive gauche : 17/20
Rouges de la rive droite : 16/20
Blancs secs : 18/20
Blancs liquoreux : 17/20

Comme quelques autres vignobles français, Bordeaux connaît une belle histoire d’amour avec les années en “9”. Et 2019 perpétue assez bien cette tradition.

Sur un plan climatique et sanitaire, 2019 a été plus simple à gérer que 2018, une année marquée par un mildiou galopant. L’hiver 2018-2019 fut très doux. Alors que ces conditions entrainent généralement une fin de saison prématurée, y compris pour les vendanges, les choses se sont rétablies grâce à un printemps frais. Bordeaux s’est même trouvé en alerte de gel à plusieurs reprises en avril et début mai. Le challenge suivant du millésime 2019 fut la chaleur. Le sud-ouest de la France a traversé un début d’été avec des températures très élevées, faisant même craindre la grillure, mais la pluie est apparue au moment opportun à trois reprises : en juillet, en août, et ensuite quelques averses au début du mois de septembre, apportant fraicheur et énergie aux raisins avant les vendanges.

Pour les rouges, 2019 fait sans conteste partie des grands millésimes, à la suite de 2018, 2016 et 2015, une série remarquable, à peine interrompue par un 2017 un peu moins brillant. De plus, les taux d’alcool, qui commencent à poser des problèmes à Bordeaux dont la réputation est basée sur la finesse et l’élégance, ont plutôt été mieux contenus en 2019 que sur les millésimes les plus récents.

Dans l’ensemble, les rouges proposent de belles qualités de maturité, de richesse et une densité des matières qui sont la marque d’un grand millésime. Mais certains producteurs (plutôt que certaines appellations) ont tout de même produit des vins trop puissants, trop alcooleux et un peu “durs” en tanins. Dans les meilleurs cas, ce millésime rappelle beaucoup le profil de 2009 par ses robes profondes, ses arômes intenses de fruits noirs, ses bouches mûres et voluptueuses, ses tanins parfaitement enrobés, que ce soit rive gauche où les cabernets peuvent être superbes, que rive droite où les merlots les mieux nés sont resté suaves et voluptueux et, toujours rive droite, les domaines où la part de cabernet franc (ou sauvignon) est importante, sont sans doute ceux où les vins sont les plus équilibrés. 2018 sera sans doute en rouge plus un millésime de grande garde alors que 2019, plus hédoniste, devrait procurer un plaisir plus immédiat.

Pour les blancs secs, Bordeaux nous gratifie en 2019 d’un vraisemblablement très grand millésime après un 2018 déjà très bon. L’excellent état sanitaire et une belle acidité préservée malgré les épisodes de forte chaleur, ont permis la production de vins à l’équilibre magistral, alliant la fraîcheur à une densité de matière supérieure à celle des millésimes précédents.

La production des liquoreux n’a pas été facile et les quantités seront une fois de plus très faibles. La plupart des châteaux ont ramassé l’essentiel du millésime 2019 en une seule trie (situation assez rare dans le Bordelais) entre le 8 et le 13 octobre. À partir du 14 octobre un long épisode pluvieux a définitivement dilué les raisins restés sur pied. Les vins sont nets, frais, harmonieux, intenses mais sans lourdeur, rappelant le style des 2015 en plus épuré.

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Le millésime 2019 en Bourgogne

Les notes :
Rouges : 17/20
Blancs : 16/20

En Bourgogne, l’année 2019 n’a pas été de tout repos pour la grande majorité des vignerons. La faute, une fois de plus, à une année climatique capricieuse, voire parfois hostile. Du gel, de la sécheresse, une chaleur souvent excessive, bref, il fallait être un vigneron exigeant (et avoir un peu de chance !) pour réussir ses cuvées cette année-là. Par bonheur, même si la récolte a été moins abondante que la moyenne, les vendanges ont pu se dérouler dans de très bonnes conditions climatiques et, globalement, la qualité des raisins récoltés était de haut niveau et très saine. Ce qui a surpris en particulier les vignerons (et les dégustateurs) sur ce millésime plutôt solaire, c’est le bon niveau d’acidité des jus, particulièrement dans les pinots. Cela est sans doute dû à la fraîcheur des nuits et à des rosées abondantes en fin de mûrissement. S’y ajoute les qualités d’une viticulture de plus exigeante et attentive, en particulier chez les vignerons en bio et surtout en biodynamie, dont les pratiques permettent d’obtenir de plus belles acidités naturelles dans leurs raisins.

Dans leur globalité, les rouges semblent légèrement supérieurs aux blancs. Un peu moins “joufflus” que les 2018 qui pouvaient parfois pêcher par un léger manque de tension, les pinots noirs de 2019 proposent de jolis jus frais et concentrés, très fruités, plus séduisants sans doute dans leur jeunesse que les 2018. Mais leur acidité naturelle les promet à une belle garde. On ne note pas de différences qualitatives marquées entre la Côte de Nuits, la Côte de Beaune ou la Côte Chalonnaise dont les vins possèdent les mêmes qualités avec des tannins souples et ce fruit frais et séduisant qui semble être une marque générale sur les pinots de ce millésime.

Dans ce type de millésime solaire, les blancs sont toujours plus en danger de déséquilibre que les rouges. Une fois de plus il fallait être exigeant à la vigne et en cave pour éviter (comme en 2018) l’écueil de blancs manquant de tension par une acidité trop en retrait. Chez les meilleurs producteurs, les chardonnays restent d’un très bon niveau, avec de jolies matières denses et fruitées et suffisamment de fraîcheur pour préserver une belle buvabilité.

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Le millésime 2019 en Champagne

Les notes :
Blanc de noirs : 17/20
Blanc de blancs : 17/20

Pour commencer, notre petit rappel traditionnel : il est important de se rappeler des deux particularités champenoises qui relativisent toujours un peu l’appréciation du dernier millésime dans ce vignoble. La première, c’est que la très grande majorité des bouteilles de champagne consommées… ne sont pas millésimées, mais résultent d’un assemblage de plusieurs millésimes dont la combinaison, en fonction de leurs qualités respectives, est censée apporter un équilibre gustatif quasi constant. Les qualités (ou les insuffisances) d’un seul millésime ne sont donc pas déterminantes. La seconde raison est qu’un champagne est un vin “transformé” et que, pour juger de la qualité réelle d’un millésime, on n’a que deux solutions : soit goûter au bout de quelques mois de vinification les “vins clairs” de l’année, avant leur champagnisation (mais ce ne sera qu’une impression incomplète), soit attendre la fin du cycle de production d’un champagne millésimé, c’est-à-dire plusieurs années plus tard…

Comme en Bourgogne, le millésime 2019 en Champagne a été exigeant pour les vignerons, la nature alternant les excès au cours de l’année… Après un hiver plutôt doux, le printemps a été marqué par plusieurs épisodes gélifs. Ensuite, comme dans toute la France, le début de l’été a connu des périodes de très forte chaleur (avec, parfois, des phénomènes de grillures des raisins), puis une longue période de sécheresse. Par bonheur de bonnes pluies fin juillet et début août ont permis à la vigne d’éviter (à quelques exceptions près) un trop fort stress hydrique. La fin de la maturation s’est déroulée dans de très bonnes conditions, les nuits fraîches permettant une maturation lente et la préservation de belles acidités. Le tout dans d’excellentes conditions sanitaires. Et, selon les premières dégustations des vins clairs de 2019, il semble que le pinot (noir et meunier), comme le chardonnay se situent à un même niveau qualitatif élevé.

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Le millésime 2019 dans le Languedoc

Les notes
Rouges : 16/20
Blancs : 15/20

Marqué, comme dans la plupart des vignobles français, par une année climatique un peu chaotique (gel, grêle, canicule en juin qui a “grillé” des vignes, longue sécheresse…), le Languedoc a connu une récolte 2019 en baisse par rapport à la moyenne des années précédentes. Par contre, les conditions clémentes précédant les vendanges ont permis de récolter en général de beaux raisins sains et à bonne maturité.

Malgré la sécheresse particulièrement sensible sur les coteaux des différents crus (Terrasses du Larzac, Faugères, Saint-Chinian, Corbières, Minervois…), les cépages traditionnels (grenache, carignan, mourvèdre, cinsault…) semblent avoir bien résisté et conservé un équilibre satisfaisant surtout dans les domaines dont les vignes se situent à une certaine altitude.

Les rouges sont plutôt aromatiques et ont gardé une belle tension, particulièrement à Saint-Chinian et Faugères, grâce aux journées sèches et aux nuits fraîches dans les semaines précédant les vendanges, début septembre. Quelques petites pluies bienvenues à mi/fin septembre ont également permis de débloquer les maturités des cépages les plus tardifs comme le mourvèdre. La syrah semble avoir un peu plus souffert, présentant parfois des notes un peu confites sans pour autant avoir atteint une pleine maturité.

Les caractéristiques climatiques de 2019 sont légèrement moins favorables aux blancs dans le Languedoc. Il faudra privilégier les vignerons en biodynamie (qui favorise l’acidité) et dont les vignobles sont plantés plutôt en altitude.

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Le millésime 2019 dans le Jura et en Savoie

Les notes :
Rouges: 17/20
Blancs : 17/20

Face aux aléas climatiques, Jura et Savoie bénéficient d’un atout commun : une bonne proportion de vignerons extrêmement exigeants (en bio ou en biodynamie), aussi bien à la vigne qu’en cave, ce qui leur permet de surmonter bien des obstacles et de proposer, année après année, de très belles bouteilles.

Une fois de plus, le vignoble du Jura a été impacté par de forts épisodes gélifs qui ont réduit sensiblement la production. Ce phénomène a particulièrement touché les parcelles en plaine, un peu moins les vignes en coteaux. De plus, comme dans de nombreuses régions françaises, les très fortes chaleurs du mois de juin ont “grillé” certaines vignes… Le poulsard a été semble-t-il le plus affecté par ces aléas.

D’une façon générale, les cépages tardifs (trousseau et savagnin) s’en sont très bien sortis et le temps clément avant et pendant les vendanges a permis de rentrer des raisins sains et à bonne maturité, tous cépages confondus. La qualité des vins, blancs comme rouges, est au moins au niveau des 2018, peut-être légèrement supérieur même pour les rouges, surtout les vins de trousseau. Idem pour les blancs, avec peut-être un cran de mieux pour les savagnins par rapport aux chardonnays.

La Savoie a un peu moins souffert que le Jura sur le plan climatique et elle a produit un millésime relativement classique avec, une fois de plus de très jolis blancs très variés, tout comme les cépages qui les composent : jacquère, roussette ou roussanne (bergeron). Les rouges sont peut-être un peu moins riches que la moyenne des millésimes précédents. Aromatiques et faciles à boire ils se garderont sans doute un peu moins longtemps.

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Le millésime 2019 en Provence et Corse

Les notes :
Rouges : 16/20
Blancs : 15/20

En Provence on passera rapidement sur la qualité des vins rosés (90 % de la production locale…) qui sont peu sensibles aux effets millésime, essentiellement pour deux raisons : d’une part le rosé est un vin plus “technique” que les blancs ou les rouges, et il est plus facile d’en produire d’une qualité “standard” et, d’autre part, les variations climatiques sont ici moins sensibles que dans bien d’autres vignobles. Pour les rouges, compte tenu d’une nouvelle année très chaude, voire même brûlante, la plupart s’en sortent honorablement grâce à une fin de cycle apaisante, avant et pendant les vendanges. Ce ne sera néanmoins pas un très grand millésime, sauf par bonheur à Bandol où sont toujours produits les meilleurs rouges de la région. Les premières dégustations de bandols rouges proposent en effet des vins très juteux, aux tannins souples, des matières aromatiques et déjà faciles à boire. Un millésime de garde et qui sera sans doute bon du début à sa fin de vie !

L’environnement magique et la beauté de ses paysages n’ont malheureusement pas empêché la Corse de subir de nombreux aléas climatiques qui ont largement altéré les volumes de production (-25 %). Un printemps plutôt frais, venteux et pluvieux a considérablement ralenti la pousse de la vigne et défavorisé la floraison (coulure et millerandage). La forte sécheresse estivale n’a pas arrangé la situation, le sciaccarellu et le vermentino étant les cépages les plus touchés. Géographiquement, le sud de l’île avec les appellations Ajaccio, Figari, Sartène ou Porto-Vecchio a été plus impacté par la baisse des rendements que le nord, en particulier Patrimonio qui produira cette année encore de très bons blancs et surtout des rouges remarquables.

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Le millésime 2019 dans le Roussillon

Les notes
Rouges : 17/20
Blancs : 16/20

La surprise de ce millésime 2019 en Roussillon vient de l’opposition entre les données météorologiques extrêmes et les vins qui sont tout en équilibre avec des tannins soyeux. L’hiver s’est révélé particulièrement doux et sec suivi d’un printemps particulièrement froid pour la région, jusqu’aux premiers jours de juin. Très rapidement on est passé d’un extrême à l’autre puisqu’à partir de la mi-juin c’est la canicule qui s’est installée, un véritable choc thermique pour la vigne ! Le reste de l’été a été normalement chaud et marqué par de petites pluies bienvenues qui ont permis d’éviter tout blocage de maturité.

La fraîcheur du printemps a retardé la période des vendanges qui ont pu se dérouler après une nouvelle pluie bienfaitrice à la mi-septembre. La maturation s’est donc parfaitement passée et les vignerons ont pu ainsi récolter de très beaux raisins sains. Les rouges sont aromatiques, équilibrés par une belle fraîcheur, avec beaucoup de concentration. Des vins de garde, assurément. Les blancs sont également d’un très bon niveau, peut-être un petit cran en-dessous des rouges car ils ont un peu plus souffert de la sécheresse.

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Le millésime 2019 dans la vallée de la Loire

Les notes :
Rouges : 17/20
Blancs: 16/20
Blancs moelleux : 16/20

Dans la vallée de la Loire, après deux millésimes très impactés par des phénomènes climatiques violents (gel et grêle) en 2016 et 2017 et un millésime plus facile, mais pas vraiment simple en 2018 (mildiou et un petit manque d’acidité), les vignerons retenaient leur souffle en 2019… Leurs souhaits n’ont malheureusement pas été exaucés sur la quantité puisqu’entre quelques aléas climatiques et la sécheresse, la récolte a encore été très inférieure à la moyenne. Par bonheur, la qualité semble au rendez-vous, grâce à de très bonnes conditions climatiques en fin de cycle de la vigne et jusqu’aux vendanges.

En effet, la vallée de la Loire n’a pas été épargnée par les incidents météorologiques : fortement impactée par le gel au printemps et par la canicule en juin, la région enregistre de nombreuses parcelles touchées par le phénomène de “grillure”. Après un été encore très sec, les pluies de septembre ont eu un impact positif sur les baies en permettant une belle maturité phénolique et en préservant l’acidité.

Les vins rouges n’auront peut-être pas la séduction immédiate des 2018, mais ils auront sans doute un peu plus de “fond” et, grâce à de meilleures acidités, ils permettront une plus longue garde. On leur trouve souvent ce fameux style ligérien qui mêle fraîcheur et profondeur avec beaucoup d’arômes fruités et floraux.

Il faudra sans doute être un peu plus attentif pour les blancs secs qui souffrent toujours un peu plus dans ces conditions climatiques très chaudes et très sèches. Les baies réduites en taille faute d’apport hydrique donnent des jus plus concentrés et denses qui manquent parfois un peu de “légèreté”. Cela devrait être un peu plus sensible en Muscadet ou à Sancerre que dans les appellations de chenin. Des phénomènes micro climatiques peuvent aussi avoir joué dans le bon sens au sein d’une appellation. Enfin, côté moelleux et liquoreux, les vignerons les plus méticuleux ont produit quelques belles cuvées, l’ensemble du millésime étant de bonne qualité sans égaler les plus grands.

Voir les vins de Loire du millésime 2019

Le millésime 2019 dans la vallée du Rhône nord

Les notes
Rouges : 17/20
Blancs : 16/20

Le Rhône nord est, lui aussi, abonné à la qualité des années “en 9”. 2019 ne fera donc pas exception à la règle, même s’il faut apporter quelques nuances, en raison notamment de plusieurs accidents climatiques. De plus, contrairement à la plupart des vignobles français, la région a eu droit à des rendements dans la norme, à part l’appellation Crozes-Hermitage, très fortement impactée par la grêle en juin.

Des pluies bienvenues en août ont permis de contrer le stress hydrique qui se profilait en raison d’un nouvel été très chaud et très sec. Les vins rouges des appellations septentrionales du Rhône sont donc très prometteurs, avec de belles trames tanniques raffinées, des jus concentrés et de belles acidités. L’appellation Côte-Rôtie en particulier semble avoir produit de très belles cuvées avec plus de tension que les 2018 et une aromatique très riche.

Pour les blancs, qui se vendangent plus tôt, il fallait récolter assez tôt en septembre afin d’éviter un nouvel épisode de grosse chaleur qui aurait sans doute amené de la mollesse dans les futurs vins. Les cuvées de Condrieu offrent de belles acidités et de la buvabilité malgré leurs 14 degrés d’alcool.

Voir les vins du Rhône du millésime 2019

Le millésime 2019 dans la vallée du Rhône sud

Les notes
Rouges : 18/20
Blancs : 16/20

Les millésimes difficiles sont rares dans ce vignoble où les conditions climatiques sont facilement favorables, sauf déluge au moment des vendanges comme c’est arrivé par exemple en 2002. 2019 est donc un très beau millésime, légèrement supérieur à 2018 avec des vins rouges qui possèdent plus d’étoffe, de fruit, de volume, de maturité, de sapidité et de densité. Des curseurs élevés qui permettent de compenser ce qui aurait pu être sinon un léger excès de richesse dû à une nouvelle année très solaire et sèche. Ils seront faciles à apprécier jeunes et ils seront assurément de belle garde pour les crus. Il y aura en particulier de très grandes cuvées à Châteauneuf.

Les blancs sont réussis, eux aussi, avec du fruit et une fraîcheur généralement préservée quand les vendanges n’ont pas été trop tardives.

Voir les vins du Rhône du millésime 2019

Le millésime 2019 dans le Sud-Ouest

Les notes
Rouges: 17/20
Blancs : 17/20
Blancs moelleux : 16/20

Une bonne partie des vignes de cette région un peu hétérogène ont subi les aléas climatiques “classiques” de 2019, à savoir un gel important en avril, une floraison imparfaite lors d’un printemps frais qui a causé de la coulure, un épisode de canicule au début de l’été (le tout additionné faisant perdre parfois jusqu’à 50 % de la récolte), mais la fin de cycle a été sauvée par des pluies en août et septembre et de bonnes conditions climatiques pour les vendanges. Les raisins ont donc atteint de belles maturités, surtout en rouge, en gardant un bel équilibre dans les jus. Il y aura de jolies cuvées à Cahors à Gaillac ou à Madiran. Les plus beaux terroirs à blancs, comme Jurançon, Irouléguy et Gaillac ont également produits de très beaux vins, tant en sec qu’en liquoreux (à Jurançon).

Voir les vins du Sud-Ouest du millésime 2019

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