On peut lire sur le site des Grands Jours de Bourgogne que le millésime 2022 est « ce que la Bourgogne sait faire de mieux ». Nous avons voulu en avoir le cœur net et constater de nous même ce que vaut ce millésime, lors de cette semaine immanquable de mars, qui est l’occasion de déguster dans tous les vignobles bourguignons. Si 2022 a eu son lot d’aléas climatiques, la vigne a su y faire face et les vignerons œuvrer pour sortir des vins accessibles dès leur jeunesse, équilibrés et relativement frais, aptes à une belle garde.
Les Grands Jours de Bourgogne, rdv immanquable dans le vignoble
Amicie, acheteuse Bourgogne, et Laure, chargée de communication, y étaient.
- Lundi : Chablis et Grand Auxerrois
- Mardi : Côte de Beaune
- Mercredi : Mâconnais
- Jeudi : Côte Chalonnaise
- Vendredi : Côte de Nuits
Voici le sacré programme des Grands Jours de Bourgogne, une semaine de dégustation qui a eu lieu entre le 18 et le 22 mars. Chaque jour, des dégustations officielles autour des appellations ont lieu dans les villages, tonnelleries, domaines et lieux emblématiques du vignoble (notamment dans le cadre du très fameux Château du Clos de Vougeot), ainsi que des « off » pendant lesquels d’autres vignerons se réunissent autour de thématiques diverses (nous avons notamment assisté au off des Tontons Trinqueurs, sous les Halles des Hospices de Beaune).
Un millésime 2022 non sans aléas mais aux volumes généreux
Ce millésime met tout le monde d’accord, oui, mais on ne peut pas dire pour autant qu’il ait été de tout repos. 2022 suit trois années déjà marquées par les aléas climatiques, qui avaient réduit voire vidé les stocks de la plupart des domaines. Entre janvier et mars, très peu d’eau, à hauteur d’un déficit de pluviométrie de 50 %. Les vignerons ont pris l’habitude de travailler leurs vignes de façon à ce que le débourrement arrive au plus tard, ce qui a permis de faire face au gel d’avril. L’été a été chaud, on compte 1 mois et demi sans une seule goutte d’eau. Peu avant les vendanges, quelques pluies salvatrices permettent aux maturités phénoliques de se mettre en place. A quelques exceptions près, on ne constate ni blocages de maturités ni stress hydrique. En clair, la vigne a essuyé à nouveau un sacré nombre d’aléas, mais y a bien résisté.
Le résultat en volume ? Une récolte qui dépasse parfois même celle de 2018, qui a déjà sa réputation.
Le travail minutieux des vignerons
Taille tardive, choix de la date de vendange (qui se sont étendues entre le 20 aout et mi-septembre), récolte rapide car toutes les maturités arrivaient en même temps, plus de vendange entière pour préserver la fraicheur des vins… Les vignerons ont réussi pour la plupart à composer avec les inconvénients climatiques.
Des vins équilibrés, accessibles jeunes et promesse d’une belle garde
Vous l’aurez compris, 2022 est un millésime chaud. Mais ce soleil et cette concentration ne se ressentent pas de trop dans les vins. Les degrés alcooliques ne sont pas trop élevés, et les vins sont équilibrés, à la fois frais, ronds, fruités, vifs et concentrés, spécialement dans la Côte de Beaune.
Du côté des blancs, nous avons apprécié leur gourmandise, leur rondeur, leur élégance et leur tension.
Les rouges sont pleins de fruités (fruits rouges et noirs, frais et non compotés), séduisants, aux tanins souples et concentrés tout à la fois.
Nous apprécions la grande buvabilité de ces nectars, accessibles dès leur jeunesse et « faciles à comprendre » pour reprendre les termes de Étienne Chaix du domaine Joseph Voillot, auprès duquel nous avons dégusté au Palais des Congrès de Beaune mardi. Et malgré l’immédiate buvabilité, 2022 semble très apte pour la grande garde.
Décidément, 2022 met tout le monde d’accord : généreux dans ses volumes et dans ses arômes, frais et équilibré, à boire jeune ou à attendre pour en apprécier la garde…