L’épopée des moines vignerons | Un partenariat avec iDealwine

Pendant un mois, du 12 août au 17 septembre, se tenait à Saumur, au sein de la chapelle Saint-Jean une exposition consacrée à l’épopée des moines vignerons, reprise du livre Les Vignerons du Ciel du Général Marc Paitier, qui a reçu le prix du Clos de Vougeot 2022. Une exposition riche qui s’achevait par une dégustation des vins de l’Abbaye du Barroux que les visiteurs pouvaient et peuvent encore retrouver en vente sur iDealwine. Retour sur ce partenariat estival.

L’épopée des moines vignerons : iDealwine partenaire de l’exposition saumuroise

A l’origine de cette exposition montée par la société Vinenvol, le Général Marc Paitier qui, passionné par le vin en tant que produit de terroir, a consacré un ouvrage qui lie le vin et la chrétienté, de sa symbolique biblique à son lien avec la viticulture monastique, au fil des siècles. Pendant plus d’un mois, du 12 août au 17 septembre, la chapelle Saint-Jean de Saumur accueillait les visiteurs dans une ambiance studieuse et picturale au sein de laquelle il était possible de découvrir en profondeur les recherches du Général. Et ce, en prenant le temps de lire les panneaux couverts d’informations, entourés des œuvres de la jeune peintre Marie-Pia Binet, ancienne élève des cours Martenot.

A l’issue de cette exposition, un éventail de cuvées réalisées par les moines de l’Abbaye du Barroux en partenariat avec la coopérative vigneronne locale (projet Via Caritatis) attendait d’être dégusté. Les visiteurs pouvaient ensuite les acheter sur iDealwine en scannant le QR code à la vue de tous.

Les vins Via Caritatis à retrouver sur iDealwine

Fondée dans les années 1970 par Dom Gérard Calvet, un Bordelais issu d’une célèbre famille de négociants en vin, l’abbaye des moines du Barroux s’intéresse rapidement à l’univers du vin. Une dizaine d’années plus tard, voici que les moniales, installées tout près, reprennent une dizaine d’hectares de vignes idéalement situées pour réaliser leur propre vin. En 2011, moines et moniales se lancent dans le projet Via Caritatis en s’associant à la cave coopérative locale de Beaumont. L’idée est de soutenir les vignerons locaux en leur achetant les raisins trois fois le prix du marché. Conseillée par des œnologues pointus, l’abbaye signe rapidement de très jolis cuvées grâce à des méthodes de culture biologique et parcellaire.

Constance, rédactrice d’iDealwine, s’est rendue à l’exposition et a pu goûter les vins à retrouver en vente sur iDealwine.

• Ventoux Vox Hilaris 2022 (rosé) : Un assemblage de deux cépages : le grenache qui apporte générosité et aromatique, et la syrah qui offre fraîcheur et élégance.
• Ventoux Vox Turturis 2022 (blanc) : La bouche, suave et élégante, présente une texture ample équilibrée par une belle acidité.
• Ventoux Lux de Caelo 2022 (blanc) : Ce vin, empreint de lumière, est composé de clairette, aux propriétés fraîches et élégantes, et de roussanne, qui apporte générosité et aptitude au vieillissement.
• Ventoux Vox Angelorum 2022 (rouge) : Un peu de générosité apportée par le grenache, du pep’s avec la syrah et de l’authenticité avec le carignan.
• Ventoux Lux Aeterna 2022 (rouge) : La grande cuvée en rouge de ce projet qui mêle moines, moniales et vignerons. Un joli nectar !

Un cycle de conférences pour découvrir l’œuvre vitivinicoles des moniales au cours des siècles

Ce mois d’exposition a également été rythmé par un cycle de conférences passionnantes animées par l’auteur. Une façon de rendre plus concrète le fruit d’un long travail. Une fois de plus, Constance s’y est rendu et a pris quelques notes pour vous donner envie d’en savoir plus sur le sujet et, qui sait, d’acheter l’ouvrage tout en dégustant les vins de Via Caritatis achetés sur iDealwine ? 

Laissez-vous conter l’histoire monastique du vin

Vous n’êtes pas sans savoir que la viticulture débute dans le Caucase, qui comprenait ce qui est, notamment, aujourd’hui l’Arménie et la Géorgie. C’est d’ailleurs en Géorgie que l’on retrouve les plus vieilles traces de viticulture. La relation avec la Bible ? On y vient ! Noé aurait échoué son arche en Arménie et serait le premier homme biblique à y planter de la vigne, à faire son vin… et à en découvrir les effets !

Au fil du temps, les hommes se sédentarisent et cultivent cette plante qui s’enracine pour des années, des décennies, des siècles… Le vin devient rapidement une grande source de richesse qui fait avancer de nombreuses disciplines comme les transports. Les Grecs diffusent ainsi les vignes autour du bassin septentrional. Rome, elle, la fait parvenir dans les terres. Le symbole du centurion Romain n’est-il pas le cep de vigne, symbole de force et de paix romaine ? Cet Empire vient malheureusement à s’effondrer entre le 5^ème et le 10^ème siècle à cause des peuples barbares qui en profitent pour détruire les vignes de cette civilisation devenue chrétienne depuis la conversion de l’Empereur Constantin.

Entre temps, les premiers moines (du mot « monos » qui veut dire « seul ») font leur apparition – par milliers – en Egypte et Tunisie actuelles. Ils s’isolent au désert quand certains fervents finissent par se réunir en communautés. Pour vivre, ils deviennent agriculteurs… et cultivent la vigne. Arrive Saint Benoît, grand moine réputé pour sa règle monastique rapidement adoptée un peu partout : le moine, homme intellectuel, doit vivre de ses mains. Une vision du monde totalement révolutionnaire pour l’époque !

Mais alors, pourquoi cultiver la vigne autour d’un monastère ?

• Le vin servait à la liturgie, lors de la Consécration pendant la messe (phénomène de transsubstantiation au cours duquel le vin se transforme en sang du Christ) ;
• Le moine buvait du vin à table (de façon raisonnée et limitée) ;
• Le vin symbolisait le devoir de charité. En effet, le Moyen-Âge est une période de voyages qui nécessitaient de trouver des gîtes-étapes. Les monastères s’avéraient être les seuls endroits où l’on pouvait dormir. Pour vous donner un ordre d’idée : 2 000 personnes étaient accueillies quotidiennement à l’abbaye de Cluny, un nombre qui pouvait monter à 12 000 les jours de fête.
• Le vin servait également au service des plus pauvres.

N’oublions pas que le vin était, à l’époque, la seule boisson saine… tout en étant une source de réjouissance !

Rapidement, les pères abbés deviennent des autorités politiques et sociales, les chefs d’une entreprise riche et prospère. Ces richesses provenaient notamment de dons effectués au crépuscule de la vie des Seigneurs pensant gagner leur Ciel. D’autres, au départ des Croisades et pensant en revenir, confiaient une partie de leurs terres aux abbayes. Face à une telle luxuriance, il n’est pas étonnant de constater quelques déviances dans l’application de la règle bénédictine. En réaction est créée l’Abbaye de Cluny qui joua un rôle non négligeable dans le succès du Pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle en fondant tout au long de l’itinéraire des prieurés clunisiens. Grâce à ce pèlerinage fleurit l’échange de techniques viticoles et de boutures de vignes.

Et le vin en tant que tel dans tout cela ?

A partir du XIIème siècle, la terre cuite est remplacée par les tonneaux et les foudres pour lutter contre l’oxydation rapide. Pendant l’Antiquité, le vin est une sorte de mixture, de pâte, à laquelle étaient ajoutées des fleurs, de la résine ou de l’eau de mer pour être conservée. Imbuvable en l’état, elle était allongée de beaucoup d’eau. Au Moyen-Âge, le vin n’est pas celui que l’on connaît aujourd’hui. Il se gâte très vite et est surtout blanc car les cépages rouges sont pressés rapidement. Quand la technique de macération commence à être étendue, le clairet devient très prisé par les Seigneurs.

Vers un nouveau visage de la viticulture

Le temps passe et, si la culture de la vigne a ainsi connu son apogée entre les 10^e et 12^e siècles, son lent déclin se joue. Epidémie de la peste, refroidissement du climat au 18^ème siècle, Révolution Française, ascension de la bourgeoisie qui commence à posséder ses propres vignes (symboles de richesse) sont autant d’éléments qui ne jouent pas en la faveur du vin monastique.

Reconnaissons aujourd’hui que si les moines ne sont pas ceux qui ont établi de relation directe entre le terroir et le vin, ces derniers ont été suffisamment observateurs et persévérants dans le développent de la longue culture de la vigne. Et, aujourd’hui, nombreux sont les vignerons conscients des origines de leur patrimoine…