Château de Gevrey-Chambertin en Bourgogne

Après plusieurs mois de négociation, c’est finalement un investisseur chinois, propriétaire de plusieurs salles de jeu à Macao qui a raflé le Château de Gevrey-Chambertin et ses vignes pour la modique somme de 8 millions d’euros.

Le château de Gevrey-Chambertin est une forteresse médiévale datant du XIIIe siècle. Ce monument, inscrit à l’inventaire des Monuments historiques depuis 1993, est situé sur la célèbre route des Grands Crus en Côte d’Or. Entouré de deux hectares de vignes de la célèbre appellation bourguignonne Gevrey-Chambertin, dont 10 000 à 12 000 bouteilles sortaient chaque année, cette propriété est devenue un symbole de l’appellation.

C’est pourquoi, à l’annonce de sa mise en vente il y a un an, c’est toute une communauté de vignerons avec à sa tête Jean-Michel Guillon, président du syndicat des vignerons de Gevrey-Chambertin, qui s’est mobilisée pour racheter le château. Celui-ci avait été estimé à 3,5 millions d’euros et les viticulteurs avaient ainsi proposé 4 millions puis 5 millions d’euros, deux propositions qui leur ont été refusées.

D’après M. Guillon, les propriétaires en voulaient 7 millions et ont donc accepté la proposition de près de 8 millions d’euros d’un grand investisseur chinois, propriétaire de nombreuses salles de jeu à Macao.

Ce rachat fait écho à l’intérêt croissant des investisseurs étrangers pour la Bourgogne, comme en témoignent déjà le rachat en mai dernier du domaine Maume à Gevrey par le financier canadien Moray Tawse ou l’acquisition en février de deux hectares de Vosne-Romanée par l’homme d’affaire chinois Shi Yi.

Un intérêt dont les viticulteurs bourguignons se passeraient volontiers. M. Guillon parle même de « spoliation » et d’un « emblème qui disparait », soulignant en outre que la surenchère par les investisseurs étrangers sur les vignes françaises renforce la bulle spéculative et rend inaccessible l’achat de terres par les jeunes vignerons qui souhaiteraient se lancer.

Et la nouvelle suscite déjà de vives réactions. Au sein du Front National, Florian Philippot s’insurge qu’un tel élément du patrimoine ait pu être vendu. Il cite en outre la réaction du gouvernement en 1988, contre le rachat par un groupe japonais du domaine de la Romanée-Conti. Henri Nallet, Ministre de l’agriculture à l’époque avait dit : « Ce célèbre cru de Bourgogne est comme une cathédrale, il n’est pas question de laisser partir au Japon cet élément du patrimoine culturel français. » Dans un tout autre genre mais toujours à propos du rachat du Château de Gevrey-Chambertin, l’humoriste et amateur de vin Didier Porte twittait : « Si j'apprends qu'un Qatari s'est approché à plus de 50m du domaine de la Romanée Conti, je fous une bombe au Parc des Princes! ».

Une transaction qui promet encore bien des réactions… Une affaire à suivre !

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Cet article a 18 commentaires

  1. chabaud

    c’est tellement triste !! quelle honte de se vendre comme ça à n’importe qui … l’argent l’argent !!!
    il n’y a plus que ça qui compte…
    Honte à ceux qui ont vendu aux Chinois…

  2. chabaud

    c’est tellement triste !! quelle honte de se vendre comme ça à n’importe qui … l’argent l’argent !!!
    il n’y a plus que ça qui compte…
    Honte à ceux qui ont vendu aux Chinois…

  3. lmoronval

    encore un patrimoine viticole qui risque de perdre de sa valeur france

  4. lmoronval

    encore un patrimoine viticole qui risque de perdre de sa valeur france

  5. Claude C

    A contrario lorsque des investisseurs français achètent des vignes au Chili, en Argentine, USA, Afrique du Sud, etc… Personne ne trouve rien a y redire !
    Par ailleurs, peut être que cet investisseur étranger ajoutera de la qualité a cette propriété qui est aux abonnés absents des grands vins de cette appellation.

  6. Claude C

    A contrario lorsque des investisseurs français achètent des vignes au Chili, en Argentine, USA, Afrique du Sud, etc… Personne ne trouve rien a y redire !
    Par ailleurs, peut être que cet investisseur étranger ajoutera de la qualité a cette propriété qui est aux abonnés absents des grands vins de cette appellation.

  7. Claude C

    Sans les achats asiatiques en général, le commerce de la viticulture française serait moins flatteur. N’ayons pas d’oeilleres !!

  8. Claude C

    Sans les achats asiatiques en général, le commerce de la viticulture française serait moins flatteur. N’ayons pas d’oeilleres !!

  9. Paolo

    Évenément triste et déplorable.
    Malheureusement la décadence culturelle de la France est en marche…

  10. Paolo

    Évenément triste et déplorable.
    Malheureusement la décadence culturelle de la France est en marche…

  11. CLOVIS

    Totalement d’accord avec Claude C.

    chabaud veut nous faire croire que entre une offre a 5 million et une a 8, il prendrai celle a 5. (mon oeil!!)

  12. CLOVIS

    Totalement d’accord avec Claude C.

    chabaud veut nous faire croire que entre une offre a 5 million et une a 8, il prendrai celle a 5. (mon oeil!!)

  13. Pertuiset

    Juste une remarque : Le domaine de la RC n’a jamais été de loin ou de près acheté par des Japonais. Un ministre devrait toujours se renseigner soigneusement avant de faire une déclaration…la presse également !
    Et bravo à Claude C pour sa remarque.

  14. Pertuiset

    Juste une remarque : Le domaine de la RC n’a jamais été de loin ou de près acheté par des Japonais. Un ministre devrait toujours se renseigner soigneusement avant de faire une déclaration…la presse également !
    Et bravo à Claude C pour sa remarque.

  15. Deloup

    Exact ! Hors les investissements français de terroirs à l’étranger qui laissent de marbre les insatisfaits de cette vente ! Ce domaine n’est pas « déplacé » en Chine, à ce que je sache… Et encore ! si c’est pour le sauver…. Par ailleurs, peut-être aurons-nous le plaisir de retrouver à terme un vin sortant de ce domaine qui, enfin, soit digne de son nom…
    N’avez-vous donc pas compris, qu’inéluctablement, la mondialisation fait son œuvre…
    Tentez un pas à 50 ans d’ici… les frontières ne seront plus ce que nos vieilles barbes, j’en fais partie ! regrettent du passé… mais seulement celles de l’argent, du pouvoir…
    David ne vainquit Goliath que dans la légende !
    Vouloir y croire est légitime, mais parfaitement utopique…
    N’est-il pas plus sage de voir les côtés positifs à ces actions incontournables !

  16. Deloup

    Exact ! Hors les investissements français de terroirs à l’étranger qui laissent de marbre les insatisfaits de cette vente ! Ce domaine n’est pas « déplacé » en Chine, à ce que je sache… Et encore ! si c’est pour le sauver…. Par ailleurs, peut-être aurons-nous le plaisir de retrouver à terme un vin sortant de ce domaine qui, enfin, soit digne de son nom…
    N’avez-vous donc pas compris, qu’inéluctablement, la mondialisation fait son œuvre…
    Tentez un pas à 50 ans d’ici… les frontières ne seront plus ce que nos vieilles barbes, j’en fais partie ! regrettent du passé… mais seulement celles de l’argent, du pouvoir…
    David ne vainquit Goliath que dans la légende !
    Vouloir y croire est légitime, mais parfaitement utopique…
    N’est-il pas plus sage de voir les côtés positifs à ces actions incontournables !

  17. François

    Il y a un précédent : le château Lagrange en appellation Saint-Julien. Racheté en 82 par une entreprise japonaise (Suntory) dont ils sont toujours propriétaires Lagrange a régulièrement progressé jusqu’à devenir un vin très recherché par les amateurs. Parler de pillage du patrimoine ne correspond pas à la réalité : il faut quand même rappeler qu’un château ça ne s’exporte pas, les chinois n’ont pas d’autre choix que de l’exploiter sur place.
    Peut-être même qu’il sera mieux entretenu qu’il l’est qu’aujourd’hui, un peu la façon des anglais qui rachètent des fermes dans le sud-ouest.

  18. François

    Il y a un précédent : le château Lagrange en appellation Saint-Julien. Racheté en 82 par une entreprise japonaise (Suntory) dont ils sont toujours propriétaires Lagrange a régulièrement progressé jusqu’à devenir un vin très recherché par les amateurs. Parler de pillage du patrimoine ne correspond pas à la réalité : il faut quand même rappeler qu’un château ça ne s’exporte pas, les chinois n’ont pas d’autre choix que de l’exploiter sur place.
    Peut-être même qu’il sera mieux entretenu qu’il l’est qu’aujourd’hui, un peu la façon des anglais qui rachètent des fermes dans le sud-ouest.

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