C’est encore un nouveau partenaire de haut vol qui vient rejoindre le réseau iDealwine ! La Ferme des 7 Lunes est l’un des domaines particulièrement en vogue à Saint-Joseph. Ce vignoble historique produit en effet de délicieux vins bio et nature, très équilibrés et élégants. Nous vous le présentons.
La Ferme des 7 Lunes est un domaine familial ardéchois, situé entre Vienne et Valence et qui produit des vins au sein de l’appellation Saint-Joseph. Jean Delobre est à la tête de cette exploitation depuis 1984, représentant ainsi la 3e génération de sa famille sur ces terres. Au départ, ce domaine en polyculture (arbres fruitiers, céréales, prairies) livrait ses raisins à une coopérative, puis, en 2001, Jean Delobre décide de la quitter pour gagner en liberté et se lance ainsi dans ses premières vinifications. Il installe des cuves dans une ancienne étable et c’est parti !
Jean part de la coopérative en même temps qu’un ami vigneron, tous deux se soutiennent mutuellement dans ce choix alors que les débuts ne sont pas si simples. En effet, s’il a bien une formation viti-oeno en poche – pendant laquelle il a appris « tout ce qu’il ne fallait pas faire, comme souvent dans ce genre de formation », ironise-t-il -, Jean n’a encore jamais vraiment vinifié de vin (autrement que de manière amateure et pour s’amuser). En 2017, Jean s’associe avec son ami Jacques Maurice et ensemble, ils créent une SARL commune pour vinifier et commercialiser leurs vins.
Un travail qui se fait avant tout au vignoble, en bio
Le vignoble, qui couvre une dizaine d’hectares, se trouve notamment sur de beaux coteaux en terrasse surplombant le Rhône. L’encépagement est composé pour environ moitié de syrah, complété par du gamay, du viognier, de la marsanne et de la roussanne. Les vignes sont plantées en échalas comme le veut la tradition locale (chaque pied de vigne a son tuteur – un piquet -), mais elles ne sont pas rognées, chaque pied est attaché à son voisin, formant une sorte de chaîne. Ce mode de culture a notamment l’avantage de faciliter la circulation entre les pieds de vignes.
Le vignoble est certifié en bio depuis 1997, puisque déjà à cette époque, le domaine avait rejoint le groupement de vignerons bio de la coopérative. Le travail est plutôt classique et les seuls produits utilisés sont le soufre et le cuivre, en quantités très modérées puisque le climat – le vent et les sols bien filtrants – permet d’avoir une faible pression des maladies comme le mildiou. Pour vous donner une idée, une année de forte pression des maladies comme l’an dernier, le domaine était à une moyenne de 1,9Kg de cuivre utilisé par hectare (la dose maximale de cuivre autorisée étant de 4 kg par hectare et par an, lissée sur 5 ans).
La biodynamie qui passionne les deux vignerons inspire également leur travail, même si ceux-ci n’ont jusque-là pas pu pousser la démarche autant qu’ils l’auraient aimé. « Chez nous, la biodynamie est un peu en pointillé » nous résume Jean. Fort d’une formation suivie avec un biodynamiste lors de son travail à la cave coopérative, ce dernier s’en inspire encore aujourd’hui, usant notamment des décoctions d’orties, de prêle ou d’osier dans ses vignes. L’approche est plus poussée en cave, où les principales étapes des vinifications se font selon le calendrier lunaire, mais ils aimeraient aller plus loin encore à l’avenir.
De manière générale, l’essentiel du travail est effectué à la vigne. « On passe quand même beaucoup de temps dans les vignes pour tous les travaux et notamment pour maîtriser la production (taille en vert…). On fait notre vin beaucoup plus à la vigne qu’en cave, le but est d’avoir de beaux raisins, sains, permettant ensuite de ne pas trop intervenir durant les vinifications. ». Les vendanges se font à juste maturité, le domaine évitant à tout prix la sur-maturité pour préserver la fraîcheur des vins.
Les sols sont très peu travaillés et c’est volontaire. En effet, dans la lignée de nombreux vignerons qui reviennent en arrière sur les questions du labour, la Ferme des 7 Lunes limite également ces opérations, à l’exception d’un travail sous le cep pour contrôler l’enherbement et d’un léger griffage du sol, réalisé au cheval par un prestataire pour les vignes en terrasses (environ deux hectares), trois fois par an, ou de manière mécanisée sur le reste du domaine. Plusieurs raisons à cela, d’ordre écologique, économique et organisationnel : « On s’aperçoit que le labour n’est pas la meilleure chose à faire pour la fixation du carbone dans le sol, ni pour l’économie des passages du tracteur (tassement des sols et rejet de CO2). Enfin moins labourer, c’est aussi un gain de temps de travail important » nous précise le vigneron.
Enfin, le domaine accorde aussi de l’importance à l’agroforesterie, se lançant notamment dans la plantation de haies, afin de stimuler la biodiversité.
Des vinifications naturelles et délicates
Au chai, les vinifications se font dans des cuves béton de différentes formes (carrées, œuf, boule), des cuves inox – plus polyvalentes et dont la neutralité convient très bien par exemple aux vins d’entrée de gamme, des vins de cépages vinifiés sur le fruit -, mais aussi en barriques – (non-neuves) et en demi-muids pour les saint-joseph et même en qvevris (amphores).
Les vinifications sont classiques, avec pour les blancs, un pressurage, un débourbage statique et des fermentations en cuves ou en barriques selon les cuvées. Du côté des rouges, les vins de cépages alternent entre vendanges entières et éraflées et les cuvaisons sont plutôt courtes, entre une semaine et 10 jours, avant un élevage en cuves inox ; pour les saint-joseph, la majorité de la récolte est égrappée et les cuvaisons sont plus longues, environ trois semaines, avant l’élevage qui se fait en barriques et demi-muids pour les cuvées parcellaires.
Globalement, les extractions sont fines et ne sont pas trop poussées, de type infusion. Jean nous explique : « On a la chance d’avoir la syrah qui se prête aussi bien à des vins travaillés sur la légèreté et le fruit qu’à des vins plus structurés, de garde. On cherche justement à avoir ces deux approches. On aime le côté vins de plaisir et même si les vins sont de garde, on conserve pas mal de fruit et de fraîcheur, c’est la signature du domaine. Pour les saint-joseph, on souhaite un peu plus de matière, mais les vinifications restent très douces, on ne cherche jamais à extraire à outrance, on fait des remontages légers, des macérations douces. On ne veut surtout pas forcer les choses, à extraire des tanins à tout prix, mais au contraire obtenir une matière noble. Dans leur jeunesse les vins sont plus sur le fruit que sur la structure, mais ils n’en n’ont pas moins de bonnes capacités de garde. »
Des intrants ? Très peu pour eux, merci ! De nombreuses cuvées ne voient pas l’ombre d’un gramme de soufre ajouté, tandis que d’autres ne bénéficient que de doses vraiment minimes, à tel point que quelques mois après la mise en bouteille, elles ne sont même plus détectables dans les analyses. Les vins ne sont ni collés, ni filtrés.
Le domaine ne vinifie pas tout à fait tous ses raisins, il en vend une partie à des amis vignerons.
Les vins de la Ferme des 7 Lunes
Vous l’aurez compris, le style des vins de ce domaine sont résolument orientés vers la finesse, même si certaines cuvées peuvent également être plus structurées. Les vins blancs sont particulièrement bien équilibrés, ni trop exubérants ni trop riches ; des nectars sont souvent dotés d’une belle salinité. On retrouve la même trame d’élégance dans les vins rouges, souples et fluides, très digestes, mais aussi certaines cuvées plus puissantes comme Halo Sur Le Baudet.
Vin de France “Underground Orange Velvet” (macération )