Château Pontet Canet Jean-Michel Comme
Château Pontet Canet Jean-Michel Comme

Aujourd’hui, Jean-Michel Comme s’est imposé parmi les figures les plus emblématiques de la biodynamie grâce à son travail au château Pontet-Canet. Nous avions quelques questions à lui poser sur son histoire avec la biodynamie et il a eu la gentillesse de nous y répondre, avec beaucoup de pédagogie.

Cela faisait bien longtemps que nous souhaitions interviewer Jean-Michel Comme, tant le vigneron nous semblait passionné et passionnant et puis bien sûr parce que nous souhaitions en apprendre davantage sur la biodynamie. Et nous n’avons pas été déçus ! Il nous parle en toute simplicité de son expérience, de l’évolution de sa démarche au château Pontet-Canet et de ses futurs projets.

iDealwine : Quel cheminement a conduit au passage en biodynamie ?

« Cela a été le fruit d’un long cheminement, qui a commencé bien avant le passage effectif de Pontet-Canet en biodynamie. Sauf qu’à l’époque, il n’y avait aucun exemple, pas de propriétés marquantes en biodynamie dans la région sur lesquelles nous aurions pu prendre exemple. Ça a été un long parcours intellectuel qui a progressivement mené à la biodynamie. Tout a commencé il y a plus de 20 ans, lorsqu’avec ma femme (Corinne), nous avons découvert le rôle central de l’alimentation dans la bonne santé des plantes, via les travaux de Francis Chaboussou, c’était une révélation. Cet ouvrage s’appelle « les plantes malades des pesticides ». Le chercheur mettait aussi en évidence le rôle des pesticides dans la physiologie des plantes. Aujourd’hui, il est beaucoup plus facile de concevoir le rôle de l’alimentation dans la bonne santé mais à l’époque, c’était assez novateur. Le réel passage à l’acte est arrivé plusieurs années après, à une époque où personne n’y croyait. Evidemment il y avait quand même certains grands domaines qui ont pu nous servir de caution, comme Humbrecht et Leflaive : on s’est dit que s’ils y arrivaient et faisaient de très beaux vins, c’est bien que la biodynamie devait avoir un intérêt réel. Et puis c’était une approche qui nous correspondait bien, car il y a une dimension globale que n’a pas le bio ; le bio, on ne s’est jamais vraiment reconnus dedans, car justement ça n’appréhende pas la maladie de manière globale. Donc la découverte de la biodynamie a répondue à une préoccupation que nous avions intuitivement que la démarche bio n’était pas suffisante ; qu’il fallait aller beaucoup plus loin et surtout adopter un point de vue plus large. Pour moi, la biodynamie est quelque chose de totalement différent du bio, c’est un autre raisonnement. On pourrait faire l’analogie avec la médecine chinoise et la médecine occidentale. Dans la médecine occidentale comme dans la viticulture conventionnelle ou bio, on essaie d’éradiquer la maladie ; la « maladie » étant considérée comme la cause du problème. Evidemment, en bio on utilise un « arsenal naturel », mais d’une certaine façon, l’idée reste la même ; détruire son ennemi avant qu’il ne nous détruise.

Vignes Château Pontet Canet
© Instagram chateaupontetcanet

Alors qu’en médecine chinoise, comme en biodynamie, on appréhende la maladie comme la réponse à un problème auquel est confronté l’organisme à soigner, la maladie est la réponse à un déséquilibre de l’organisme (/la plante). C’est ce déséquilibre qui est la source du problème. Ne s’attaquer qu’à la maladie est une simple gestion de crise sans s’attaquer aux racines du problème, on ne traite pas la cause, seulement ses effets. »

iDealwine : Comment vous êtes-vous formé à la biodynamie ?

« Par une longue réflexion et beaucoup de lecture. Ce n’était pas simple car à l’époque, on trouvait beaucoup d’info un peu décalées sur ce sujet, il fallait picorer des informations intéressantes par-ci par-là puis synthétiser tout ça. Durant les premières années, on s’est fait aider par François Bouchet qui faisait du conseil en biodynamie. On a commencé d’abord chez nous, au Champ des Treilles puis à Pontet-Canet (2004), sur une quatorze hectares.
A Pontet-Canet, on a eu des soucis en 2007, avec une grosse attaque de mildiou qui a conduit Alfred Tesseron à prendre la décision – qui lui semblait juste à l’époque – de traiter la vigne avec un pesticide, ce qui a anéantie les trois années de conversion à la biodynamie et a obligé à repartir de zéro. A posteriori, il reconnait que c’était une erreur, mais ça a aussi été un mal pour un bien, puisqu’à l’époque, nous n’étions pas prêts, pas assez « professionnels » dans notre démarche biodynamie, pas assez formés ni armés. Ça a été un gros apprentissage, douloureux, mais finalement bénéfique, puisque depuis, nous n’avons plus été pris en défaut (et pourvu que ça dure !). Il faut rester humble, je ne dis pas que ça ne pourra plus jamais arriver, mais du moins, nous avons mis toutes les chances de notre côté. Nous avons développé une approche beaucoup plus large et profonde de la biodynamie, c’est devenu l’articulation centrale de notre travail et je pense que nous avons développé un véritable savoir-faire en la matière. Depuis, la qualité des vins a progressé, la réputation du domaine aussi et la proportion de grands vins a également beaucoup augmenté. »

iDealwine : Que répondez-vous à ceux qui vous disent que la biodynamie n’est que croyance et folklore ?

« Je ne suis pas prosélyte, je n’essaie pas de convaincre des gens qui n’ont pas envie de comprendre cette démarche. Je peux juste l’expliquer lorsqu’on me le demande. Je pense qu’une grande partie du problème vient justement des personnes qui parlent de la biodynamie et qui n’ont pas toujours un discours accessible.
Moi-même au début de ma carrière, je n’ai pas vraiment adhéré aux principes de la biodynamie, car je les considérais comme trop décalés – et je regrette d’ailleurs aujourd’hui de ne pas m’y être mis plus tôt ! Je suis de formation scientifique, ingénieur et œnologue et je suis quelqu’un de pragmatique… Il y a un véritable travail à faire pour expliquer la biodynamie au grand public, présenter les choses progressivement, sans aller directement vers les choses compliquées. Finalement la biodynamie c’est surtout beaucoup d’observation et de la réflexion sur des choses subtiles du vivant. C’est du bon sens et des choses relativement simples mais que nos sociétés modernes ont oubliés ; aujourd’hui on considère les choses de manière mécanique. La biodynamie permet de se rapprocher du vivant, d’être plus en osmose avec lui. Il y a toute une pédagogie à travailler, il faut présenter les choses positivement et progressivement. En réalité, il n’y a rien de décalé, de magique ou d’ésotérique lorsqu’on explique bien les choses. Les mauvaises perceptions de la biodynamie proviennent souvent de mauvaises explications, de raccourcis et de déformations, alors qu’il y a bien une logique derrière la biodynamie. En fait, on pourrait même dire que la biodynamie n’est que la partie émergée de l’iceberg, mais il y a dessous un ensemble beaucoup plus large. La biodynamie ne sort pas de nulle part, c’est au contraire quelque chose de très profond et ancré dans l’histoire du vivant et l’histoire de l’humanité. Depuis son origine, l’humanité a cherché à comprendre son environnement. Aujourd’hui, notre connaissance du vivant s’est en partie perdue et la biodynamie tente d’y remédier, sans pour autant tomber dans la sorcellerie et le folklore. La biodynamie touche à des choses très simples, mais subtiles du vivant. C’est un peu la même histoire qu’avec l’homéopathie : pour le moment on ne parvient pas à prouver scientifiquement son efficacité, probablement parce qu’il s’agit de choses trop subtiles pour être mesurées, d’actions et d’interactions infimes. Pourtant, il doit bien y avoir la moitié de la population qui utilise l’homéopathie alors que certains nient totalement son existence. Quel paradoxe ! »

Château Pontet Canet biodynamie
Preparation 501 © Instagram chateaupontetcanet

« Travailler en biodynamie, c’est œuvrer pour que la plante soit la plus équilibrée possible et en bonne santé. On participe donc à rendre les plantes plus résistantes, en étant en permanence à l’écoute de la nature, en l’observant et en étant prêt à recevoir toutes les informations qu’elle peut nous donner. Il faut dire qu’à ce sujet, l’homme moderne est devenu en quelque sorte un handicapé des sens ! Il faut réapprendre à écouter et comprendre le vivant. Il y a notamment une étude multimillénaire et efficace du vivant, basée sur les quatre éléments (terre, air, eau et feu), qui constitue un outil intéressant et une grande justesse d’analyse. Et en plus, pas besoin d’analyses, de drones ou de satellites, c’est gratuit !
De toute façon, l’expérience m’a montré que la biodynamie était le bon choix : cela fait 29 ans que je travaille à Pontet-Canet et le résultat après 15 ans de biodynamie, c’est que les vins sont reconnus comme étant meilleurs qu’avant ! Et je suis bien plus convaincu par la biodynamie aujourd’hui que je ne l’étais lorsque je me suis lancé. Pour autant, comme je le disais je ne suis pas prosélyte, je ne cherche pas à convaincre tous les domaines à passer en biodynamie ! Chacun mène sa vie comme il veut. »

iDealwine : Qu’est ce qui a été le plus compliqué dans la conversion à la biodynamie ?

« Il n’y a rien eu de vraiment difficile dans l’application de la biodynamie, c’était plutôt sur le plan moral que ça a été dur, le manque de soutien et la nécessité d’avoir confiance en ce projet un peu seul contre tous, n’était pas évident. Il a fallu une grande énergie intérieure et une détermination forte. Aujourd’hui, la viticulture biodynamique, ce n’est pas juste mon travail, c’est aussi un chemin intellectuel presque un « parcours mystique » personnel, ce n’est pas quelque chose d’anodin que l’on fait uniquement pour le salaire, c’est un engagement et une démarche personnelle aussi ! La vigne est ma seule passion sur terre ; donc, je lui dédie ma vie… »

iDealwine : Les animaux ont une place centrale dans votre démarche, pouvez-vous vous parler de l’importance de leur rôle ?

Château Pontet Canet biodynamie
Tic et Tac, les ânes du château © Instagram chateaupontetcanet

« En effet, ils ont un rôle fondamental sur la propriété, que ce soit pour faire nos préparats biodynamique (élaborés sur place, ce qui leur donne un lien encore plus fort avec le terroir) mais aussi pour tout ce qu’ils apportent par ailleurs. La vache nourrit les gens et vivifie les sols. Chaque animal a sa propre personnalité et ses propres qualités, son utilité dans le cycle de la vigne. Les chevaux sont importants pour la traction animale, mais ils ont aussi une énergie qui leur est propre et qu’ils « diffusent » autour d’eux. Nous avons aussi deux ânes qui apportent leur énergie à la vigne quand le moment est approprié pour qu’elle en profite au maximum. »

iDealwine : Parallèlement à la conversion en biodynamie, quelle a été l’évolution de votre travail au chai ? Quelle a été l’évolution la plus importante selon-vous ?

« L’élevage en amphore (en béton), débuté pour le millésime 2012, n’a pas de lien direct avec la biodynamie. C’est surtout une conséquence de notre volonté de produire des vins épurés de tout artifice (pas de rognage, pas d’effeuillage, pas de vendanges vertes, pas d’ébourgeonnage pour une petite récolte basée sur les équilibres naturels du cep de vigne), de transmettre dans le raisin, puis dans le vin, l’âme de chaque terroir sans maquillage. L’évolution vers l’élevage en amphores s’est faite dans la continuité au fur et à mesure que la philosophie appliquée au vignoble se créait et prenait racine. Les années de recul montrent que l’on pourrait aller encore plus loin, mais pour l’instant il y a d’autres projets en cours. La prochaine étape pour les amphores pourrait être de passer à 50% (contre 35% aujourd’hui) et 50% de bois neuf. Par contre, au-delà de 50% d’amphores, cela changerait de style de vin. Je ne suis pas sûr que le « monde du vin » (marchands, journalistes, consommateurs) soient prêts à l’idée d’un grand vin moderne sans bois ; quoi qu’en disent les gens. Mais les choses évoluent et la vie nous guidera dans la bonne direction !

Chateau Pontet Canet amphores vinifications
Cuves de vinifications de 40hl

La dernière nouveauté est notre nouveau cuvier de vinification, mis en service en 2017 et qui intègre la philosophie biodynamique au sens large : le bâtiment est unique en son genre car il n’y a quasiment pas d’électricité, à l’exception de l’éclairage LED en 12V, avec des câbles électriques blindés pour réduire au maximum le champ magnétique. Il n’y a donc pas de prise de courant pour que le raisin et le vin ne rentrent pas en contact avec ces champs magnétiques ou électromagnétiques.

L’absence d’électricité implique que tout doit se faire à la main : réception de la vendange, égrappage, … La vendange reste dans sa cuve et on fait juste quelques petits pigeages pour mouiller le marc ; il n’y a plus de remontage et plus aucun bruit ! Les cuves sont arrondies, ce qui permet à la vendange d’être en mouvement, sans contrainte, c’est un peu une sorte de « Fen Shui » appliqué au vin ! Concernant ces amphores de vinification, on s’est inspiré d’une amphore romaine du IIe siècle, dont on a modifié la forme pour la faire correspondre aux proportions du nombre d’or. C’est la grave de la cour extraite pour réaliser les fondations du bâtiment qui a servi à la fois à la construction des murs et des cuves. Les cuves sont aussi colorées grâce à l’argile contenue dans cette même grave. Cuves et bâtiment sont donc une extrapolation du terroir de Pontet-Canet.  L’isolation du bâtiment est faite en chanvre naturel afin de permettre une bonne respiration du lieu. Ce nouveau cuvier accueille 32 cuves de 40 hl, ce qui représente environ 1/3 de la récolte. Chaque bâtiment a été pensé dans une logique globale, afin de bien s’intégrer dans l’ensemble.

Nous avons aussi mis en place un projet géothermique, afin d’avoir une exigence énergétique en cohérence avec notre engagement biodynamique. Nous avons creusé 67 puits à 100m de profondeur pour alimenter l’ensemble de la propriété, en récupérant la température naturelle du sol qui est autour de 15°C toute l’année. Ça a permis de diviser de manière drastique nos besoins extérieurs en énergie. Il y a aussi des logements pour les salariés permanents, des hébergements pour les vendangeurs…

Chateau Pontet Canet biodynamie
Dolia de 9hl

Progressivement, la biodynamie à Pontet-Canet est « chapeautée » par une dimension beaucoup plus large que l’on pourrait appeler « démarche éthique ». La biodynamie en est une composante mais aussi l’artisan qui va permettre d’améliorer la qualité des vins et donc financer les efforts en tous genres réalisés sur le domaine. »

iDealwine : Pensez-vous que votre démarche va faire des émules à Bordeaux et encourager le passage à la biodynamie d’autres domaines, notamment des grands crus classés ?

« Oui, je pense que nous avons pas mal débroussaillé le chemin et que la biodynamie est en train de devenir un objectif pour un certain nombre de propriétés, à Bordeaux aussi. D’autres ont d’ailleurs déjà franchi le pas, certains s’y essaient. Si j’ai pu servir à quelque chose dans ma vie, c’est bien à ça. »

iDealwine : Comment réagissent les autres domaines bordelais face à votre succès et votre conversion à la biodynamie ?

« Le regard sur la biodynamie a énormément changé. Il y a 15 ans, c’était souvent un regard incrédule voire agressif, alors qu’aujourd’hui, il y a beaucoup moins de personnes pour dire que c’est impossible, et il s’agit surtout de gens de mauvaise foi. Désormais, beaucoup de domaines sont intéressés par la biodynamie et aimeraient s’y mettre, les choses évoluent beaucoup. D’ailleurs, Bordeaux n’est pas forcément beaucoup plus en retard que les autres régions. Si on regarde le verre à moitié plein, c’est-à-dire le bon côté des choses, on peut dire par exemple qu’à Pauillac, il a déjà 3 propriétés en bio (certifiées ou en cours) ; c’est encourageant. Et puis dans les grands domaines bordelais, il y a quand même de difficultés du fait de la structure des exploitations qui sont souvent dirigées par des gens comme moi, c’est-à-dire des salariés. C’est un peu différent quand on cultive soi-même sa vigne.

Ce n’est pas une question d’actionnaires ou de propriétaires « physiques », c’est juste une question « d’humain » et de volonté ou pas de s’engager dans cette voie ambitieuse mais exigeante.

Mais vraiment, la dynamique est lancée. Il n’y a pas de recette simple puisque la biodynamie est un raisonnement global. D’ailleurs, à Pontet-Canet, il n’y a pas une biodynamie, mais une bonne dizaine de biodynamies différentes, selon l’endroit, le cépage et aussi le moment. Il y a toujours des ajustements à prévoir selon les terroirs et les situations. Il faut y aller sans a priori et essayer de comprendre les environnements particuliers pour apporter les soins adaptés.

Il y a aussi bien sûr une question de budget. Ce qui est agréable à Pontet-Canet, c’est que les propriétaires acceptent en général de faire l’effort supplémentaire pour pousser un peu plus loin le raisonnement. Ce fut le cas avec la géothermie pour laquelle nous avons vu que la présence est due à une préoccupation éthique. Un exemple parmi des milliers d’autres directement lié à la biodynamie : un jour on a souhaité avoir nos propres vaches sur le domaine pour que les préparâts soient réalisés avec des bouses « locales » issues de vaches ayant mangé de l’herbe ou du foin du domaine ; des espèces d’herbe de notre terroir et de notre climat. Cette herbe est aussi biodynamique car elle reçoit les préparâts biodynamiques ; pour boucler la boucle, si l’on peut dire.

Par contre, dans mon domaine familial, nous ne possédons pas nos propres vaches, nous faisons donc nos préparâts sur place mais avec les bouses des vaches de la voisine !  C’est presque parfait, mais un peu moins qu’à Pontet-Canet. »

Encore merci à Jean-Michel Comme pour sa gentillesse et le temps qu’il nous a accordé. Et nous n’avons qu’une hâte : c’est de retourner au château Pontet-Canet (que plusieurs membres de l’équipe ont déjà visité), qui est à nos yeux l’un des plus grands vins de Bordeaux, grâce au travail exceptionnel de son directeur… et du soutien que lui apporte le propriétaire, Alfred Tesseron, dans cette entreprise !

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Cette publication a un commentaire

  1. joseph machado

    I LOVE LE BLOG IDEALWINE

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