Hermitage ou Ermitage Guide iDealwine d'une appellation de la vallee du Rhone nord

Dans la prestigieuse vallée du Rhône septentrionale se trouve une appellation tout aussi prestigieuse qui fait l’objet des recherches les plus frénétiques par les amateurs de vins puissants mais fins, complexes et taillés pour la longue garde. Il s’agit bien sûr du vignoble d’Hermitage, également connu sous l’orthographe d’Ermitage, que nous mettons en lumière à travers un article détaillé.

Au sommaire de cet article consacré aux vins d’Hermitage

Origine et histoire du vignoble rhodanien de l’Hermitage

Le vignoble de l’Hermitage, en vallée du Rhône, peut se prévaloir d’un passé historique riche. Les Romains appréciaient déjà ces vins sous le nom de « vins de Vienne » (avec ceux de Côte-Rôtie) qui prirent ensuite le nom de « vins du coteau de Saint-Christophe », en raison de la présence d’une chapelle dédiée à ce saint homme. Il semble que c’est au XVIIème siècle que le nom d’Hermitage apparut, en souvenir du chevalier Henri Gaspard de  Sterimberg. qui, , au retour des croisades et las de guerroyer, aurait vécu en ermite au XIII° siècle (1224) sur cette colline cédée par Blanche de Castille, reine d’Espagne. Il y aurait réimplanté un vignoble qui, depuis, a successivement pris le nom d’Ermitage, puis d’ »Hermitage ».

Aujourd’hui, cette appellation qui a officiellement vu le jour en 1937 peut se targuer d’une liste d’amateurs aussi illustre qu’incomparable : Henri IV, Boileau, Louis XIII et surtout Louis XIV, Nicolas II, Alexandre Dumas, etc.

Ermitage ou Hermitage : quelle orthographe ?

Ermitage sans « h » est le nom historique de l’appellation. Mais au 19e siècle, les échanges commerciaux avec le Royaume-Uni s’intensifiant, son nom devint difficile à prononcer pour nos bretons cousins. Un « h » fut accordé aux sujets de sa Majesté, et entériné dans les décrets de l’appellation, pour enterrer toute revendication linguistique. Certains domaines ont conservé l’orthographe originale du mot, pour les cuvées les plus prestigieuses dans la plupart des cas.

Hermitage, un terroir d’exception à l’origine de grands vins

Peuplé de cépages rouges et blancs, le vignoble d’Hermitage déploie ses vignes sur 135 hectares, au sein des communes de Tain-l’Hermitage, Crozes-Hermitages et Larnage, dans le département de la Drôme, sur la rive gauche du fleuve rhodanien. Ces vignes bénéficient d’une influence des sols différentes en fonction de la géographie. En effet, les pentes douces sont marquées par l’argile idéale à la culture de cépages blancs (roussane et marsanne). Pour autant, l’ouest est surtout marqué par des terrains granitiques escarpés idéaux à la plantation de la syrah (cépage rouge) quand le centre permet de produire des vins plus solaires. En effet, les roches calcaires et siliceuses sont recouvertes de galets roulés. Ainsi, comme à Châteauneuf-du-Pape (vallée du Rhône méridionale) où ils sont présents, ces derniers emmagasinent la chaleur de la journée pour la restituer aux vignes la nuit et permettre aux raisins d’atteindre de bons niveaux de maturité. Et, pour cause, si le vignoble est marqué par des influences méditerranéennes et un bon ensoleillement, le Mistral y souffle fortement et (très) froidement, avec un peu moins de puissance dans le Sud où les vins signés se montrent alors taillés pour une garde exceptionnelle.

Les cépages cultivés, nous les avons rapidement évoqués. Majoritaires à près de 70%, les rouges sont ainsi produits avec de la syrah et, parfois, une proportion de variétés blanches ne pouvant excéder les 15%. Ces derniers sont la marsanne et la roussane et sont évidemment utilisés pour les blancs.

Les vins rouges d’Hermitage, corsés et charnus présentent en rouge une robe rubis profonde et soutenue, et développent une incroyable richesse d’arômes caractérisée par des notes de violette, d’épices et de cassis. Dotés d’une grande capacité de vieillissement, les meilleurs millésimes gagnent en finesse et en harmonie au fil du temps. Issus des cépages marsanne et roussane, les Hermitage blancs développent des arômes crémeux et mielleux de noisette, de pêche et d’abricot d’une rare onctuosité. Leur potentiel de garde se compte en dizaines années.

Les coteaux de l’Hermitage classés au patrimoine national

Les coteaux viticoles de l’Hermitage sont classés depuis le 5 juin 2013 au patrimoine national et sont donc protégés en tant que « site classé pittoresque et historique ». Dans la vallée du Rhône, la colline de l’Hermitage est connue mondialement pour son vignoble. Pendant un temps, une menace de dénaturation du paysage pesait sur les coteaux : la construction d’une antenne de réseau téléphonique de 18 mètres de haut. Soulagement : ce projet n’a jamais abouti et n’aura pas eu pour effet de dénaturer cette splendide colline, un des trésors de nos régions.

Repère visuel très fort, le vignoble occupe la totalité de cette colline exposée plutôt au sud et à l’est, dont les lignes se découpent très lisiblement dans le paysage, et au pied de laquelle, de part et d’autre du fleuve, se sont implantées la ville de Tain-l’Hermitage sur la rive gauche et celle de Tournon sur la rive droite. Outre cette situation géographique très singulière, la colline de l’Hermitage présente un vif intérêt paysager et historique par son organisation en terrasses, visibles depuis la voie ferrée et depuis la route, et dont le spectacle géométrique, au-delà de leur vocation agricole, sollicite aussi le regard et l’attention du voyageur.

Hermitage, un nom d’appellation protégé

Après le scandale provoqué par le service d’un « champagne » Californien lors du déjeuner d’investiture de Barack Obama, les vignerons de l’Hermitage ont dû à leur tour faire entendre leur voix en 2013, décidant de saisir les autorités compétentes pour mettre fin à l’utilisation de la marque « Ermitage » sur les sparkling wines californiens. Pour eux, « avec ou sans H », cette appellation est « toujours sans bulles »

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