C’est un domaine bel et bien unique en son genre que nous sommes fiers de présenter ici. Porté par une histoire riche, c’est une véritable leçon sur la compréhension de la nature que les familles Guillemot et Michel nous enseignent. 30 ans d’agriculture biodynamique sur le sol bourguignon, et un savoir-faire qui s’est développé en famille, voici les secrets de vins auxquels est attribué d’année en année un prestige croissant.
Les racines d’une épopée viticole pionnière
C’est en 1982 que commence l’histoire de ce domaine atypique, situé discrètement à « Quintaine », au cœur de l’appellation Viré-Clessé, entre les deux villages éponymes. Marc Guillemot et Pierrette Michel, alors récemment diplômés de leurs études en viticulture et œnologie, décident de revenir sur le domaine familial. Trois années plus tard, ils décident de quitter la cave coopérative dont ils font partie, et embouteillent cette même année leur premier millésime sous le nom « Guillemot-Michel », signant le début d’une nouvelle aventure pour le couple, qui cultive ses vignes depuis plus de 30 ans.
Si le domaine s’est imposé comme pionnier de la pratique biologique et biodynamique, ce n’est pas dû au hasard. C’est lorsque Marc Guillemot grimpe sur le tracteur pour administrer le tout premier traitement sur les plantations que l’évidence s’impose. Une fois les produits appliqués, il est immédiatement malade et en déduit ne pas supporter l’exposition à de tels produits. La conclusion est claire : le modèle conventionnel n’est sain ni pour le vigneron, ni pour l’environnement dans lequel il évolue. La conversion des vignes en biologique est alors immédiatement entamée dès les premières cuvées.
Suite logique de l’approche adoptée par Marc et Pierrette, la biodynamie vient rapidement compléter les méthodes déjà rigoureusement appliquées dans les vignes. La certification est obtenue pour la première fois en 1991, et les pratiques n’ont cessé de s’affiner au fil des ans et des millésimes. Elles sont aujourd’hui unanimement saluées pour leur régularité et leur précision.
Une cohérence familiale et écologique innée
En 2013, le savoir-faire familial s’enrichit grâce à Sophie, fille du couple, venue reprendre la gestion de la propriété. Agronome, œnologue de formation (c’est presque une tradition dans la famille) et profonde amoureuse de la vigne, elle orchestre d’une main de maître l’ensemble des opérations techniques sur les parcelles. Son époux, Gautier, se joint également à l’aventure quelques années plus tard pour aider à l’administration d’une activité qui gagne en ampleur.
Cette histoire marquée par le souci d’un travail effectué en synergie avec la nature se traduit par une cohérence à tous les niveaux. La famille apporte le plus grand soin aux sols et végétaux, employant huit personnes pour 6,5 hectares de vigne, soit 5 fois la moyenne actuelle (une personne pour 4 hectares). Les constructions sont isolées et chauffées au bois, qui lui-même est récolté au sein de l’écosystème du domaine. Autre particularité, la distillation du marc, fine et eau-de-vie dans les alambics du domaine. Alors que les vignerons Bourguignon délèguent traditionnellement cette étape à des distillateur ambulants, Sophie distille elle-même, expertise développée lors d’un passage formateur chez Hennessy.
D’une cuvée historique à un vignoble qui se diversifie
Toute cette énergie mise en œuvre par la famille Guillemot-Michel se concentre dans les cinq parcelles de chardonnay de l’exploitation. Disposées sur les coteaux de Quintaine et bien exposées au soleil levant, les cultures bénéficient du profil climatique de la Saône et de la densité orageuse due au relief. Autant d’influences qui opèrent à différentes échelles sur le style des vins : aussi bien sur l’acidité par l’apport d’eau durant l’été, que la structure grâce à un faible taux de calcaire actif favorisant l’implantation des vignes. Par ailleurs, elles se partagent l’espace avec d’autres plantes, cultivées pour la phytothérapie, enrichissant la diversité d’espèce de l’écosystème.
La taille suit la méthode Guyot-Poussard, qui se veut plus respectueuse des flux de sève et permet de prolonger l’espérance de vie des pieds en limitant les risques de maladie du bois. Récoltés manuellement et pressés en douceur, les raisins présentent une qualité qui conduit à une intervention minime en cave.
Pendant de nombreuses années, le domaine s’est concentré uniquement sur sa cuvée Quintaine comme figure de proue historique. C’est plus récemment que les caves de la propriété se sont étoffées de nouvelles cuvées, comme la cuvée Retour à la Terre, bénéficiant du microcosme particulier de chacun des sols, et permettant d’exprimer avec plus de diversité la richesse du terroir et du talent cultivé par la famille Guillemot-Michel.
Guillemot – Michel, Ce qu’en disent les guides
Guide Vert de la Revue du vin de France – 2* sur 3
Les vins : le vin mousseux Une Bulle éclate délicatement au palais, fruité, désaltérant, avec volontairement un léger sucre résiduel dans la bouteille pour la gourmandise. Un vin de boudoir ou de biscuit rose épatant. Quintaine allie maturité parfaite du chardonnay et fraîcheur insufflée par la minéralité. La sécheresse a réduit les rendements. Ne vous précipitez pas à le boire, c’est une bouteille qui traversera la décennie. Retour à la Terre, vinifié et élevé en jarre de terre cuite, nous sourit avec une trame acidulée, suave et croquante à la fois. Vinifié et élevé en demi-muids, Charleston brille par sa pureté et de fines notes de tarte bourdaloue. Le jus de cette vigne centenaire impressionne par sa densité. Un duo mûr et frais, qui digère lentement son élevage.