Fine Spirits Auction confirme son succès au sein de la sphère des amateurs – pardon des amoureux – de spiritueux. Sa troisième vente qui s’est achevée le 9 avril dernier a montré la richesse et la diversité de leurs goûts entraînant de véritables bagarres d’enchères et plaçant certaines signatures de whisky et de rhum au plus haut.
Voici une introduction qui s’illustre à merveille à travers les adjudications suivantes. Parfaitement préservé, le flacon d’un vieux Macallan 1938 Red Ruban s’est envolé au niveau de sa haute estimation, à 14 160€. Une édition talonnée par un nectar japonais, Yamazaki 1993 « The Elephant », qui a atteint les 11 800€, une somme que cette signature n’avait encore jamais gravie. Force est de constater que le pays du Soleil Levant connaît un véritable âge d’or : « Ama The Fisher Girl », une version millésimée 1977 de Karuizawa, aujourd’hui très rare à dénicher, a creusé l’écart.
D’autres performances notables ? Celle du Glenury Royal 1953 qui a longtemps suivi de près notre Macallan 1938 Red Ruban et qui, cette fois-ci, s’est envolé à 7 788€. Glendronach 1972, Sherry Butt 713 ainsi que des Port Ellen Annual Release ont aussi dépassé nos espérances… Ainsi que leur estimation haute.
Rare malts & The Stillman’s dram : le vrai match
La diversité de l’offre de cette vente a connu son petit succès et mis en exergue deux gammes de whiskies différentes : The Stillman’s Dram ainsi que les Rare Malts Selection. La première a vu ses whiskeys irlandais susciter les convoitises comme le confirment les 66 enchères réparties sur quatre versions, dont une vingtaine sur Siobhán 27 years 1989 The Stillman’s partis à 401€. La seconde se dessinait à travers une trentaine de flacons et s’est illustrée grâce à Brora 20 ans 1982, envolé à 1 475€, et grâce à Royal Lochnagar 30 ans 1974 qui totalisait 13 enchères.
Whisky Japonais, une réputation qui ne se dément pas
Nous n’aurons de cesse de vous le dire, le Japon est un pays au savoir-faire récent mais prestigieux, recherché pour son sérieux et son authenticité. Certes, son style diffère de celui des îles britanniques favorisant une certaine délicatesse, voire une légère floralité, au détriment de la tourbe. Notons toutefois que breuvages japonais comme écossais sont minutieusement sélectionnés par les amateurs et les collectionneurs dont les critères de choix oscillent entre les éditions limitées, les single casks (whiskies provenant d’un seul fût) âgés ou, du moins millésimés, un profil gustatif marqué par un affinage particulier, une belle tourbe ou le sherry (certains whiskies sont élevés en anciens fûts de sherry) ainsi que les single malts issus d’une même distillerie.
En ce qui concerne les whiskies japonais, cette troisième vente aux enchères a creusé un écart entre, d’une part, les single malts et les blends, et, d’autre part, les pure malts. Les single malts, d’abord. Voilà une dizaine d’années que ceux-ci se valorisent considérablement. En témoigne d’ailleurs l’adjudication d’un Karuizawa 1983 White Warrior à 6 962€, et d’un Yamazaki 18 ans qui a atteint les 700€ et poursuit encore sa belle lancée. A noter que de jeunes distilleries comme Chichibu ont dépassé le seuil des 850€ et demeurent des valeurs sûres grâce à leur valorisation progressive.
Quant aux pure malts et aux blends, leur valorisation est plus aléatoire et réclame de distinguer d’un côté Nikka Whisky et Suntory, deux géants de cette industrie, et de l’autre, des producteurs plus confidentiels qui se dessinent à travers des marques comme Koshu, Kamiki et Kaiji.
Bon à savoir ! Whisky japonais : une nouvelle appellation depuis le 1er avril
Les amateurs ont certainement suivi cette affaire attentivement : l’appellation « whisky japonais » est applicable depuis le 1er avril 2021. L’éclosion de marques de pure malts et de blends au cours des cinq dernières années a encouragé sa création qui éclaire alors certaines pratiques traditionnelles et instaure un cadre aux producteurs. Certaines étiquettes produites selon des méthodes soit révolues soit non conformes aux carcans de l’appellation ne peuvent donc la réclamer. La question est de savoir si ces noms prendront alors de la valeur… ! Une chose est sûre, le regard des amateurs et des enchérisseurs est amené à évoluer.
Rhum, le nectar qui monte
Outre le whisky, le rhum est LE nectar du moment qui, au cours de cette troisième vente aux enchères, a confirmé son succès et dévoilé quelques emblèmes. Au sommet ? Un Caroni 1991 « Carnival Edition » (2 478€) suivi d’un Chantal Comte 1980 Of. Brut de Fût qui, grâce à ses 19 enchères, a atteint les 1 050€ d’adjudication. Et puis, bien sûr, retenons les Blairmont, Albion, Uitvlugt, Enmore, Demereara Rum, des signatures parties à plus de 500€ !
Retrouvez les spiritueux en vente
Retrouvez le rapport d’enchères de cette 3ème vente Fine Spirits Auction