dégustation eric rodez ambonnay grand cru

En avril dernier, nous nous sommes rendus en Champagne pour rendre visite à nos domaines partenaires. A cette occasion, nous sommes passés à Ambonnay pour rencontrer un nouveau talent qui rejoint notre réseau : Éric Rodez. Récit.

Une famille présente à Ambonnay depuis 1757

Le domaine Éric Rodez s’étend sur 6,2 hectares de vignes, réparties en 35 parcelles, plantées sur le grand cru Ambonnay. Au cœur de la Montagne de Reims, les vignes du domaine se composent de pinot noir, chardonnay (2 hectares) et d’une pointe de pinot meunier.

La famille Rodez est solidement installée dans le village d’Ambonnay puisqu’en 1757 déjà, les aïeuls d’Eric produisaient du vin. Le village est planté à 83% de pinot et 17% de chardonnay, avec un ensoleillement Sud – Sud Est. On y trouve 15cm de sol en plus (avant la craie) que chez ses voisins de la Côte des Blancs, qui vient tempérer l’acidité des vins.

L’engagement bio et biodynamique : un long chemin de conversion

Eric Rodez arrive à la tête de ce domaine familial en 1984. Son premier millésime est une épreuve, et l’amène à se questionner d’entrée de jeu sur les pratiques culturales à mener. Au fil des rencontres et des conseils glanés, il débute le travail des sols en 1989. En 2002, la conversion vers le bio commence, pour une certification en 2012. Naturellement, vient la biodynamie, entamée en 2008 et certifiée en 2015 par Demeter.

Dans une véritable quête vers des pratiques plus durables, la famille Rodez obtient en juin 2012 la certification HVE. C’est d’ailleurs la première exploitation agricole française à être certifiée « Haute Valeur Environnementale » ! Depuis 2014, le domaine développe des espaces de biodiversité et travaille avec des huiles essentielles (l’aromathérapie permettant de parer certaines attaques de mildiou et d’oïdium). Un travail de tous les instants qui paie, puisqu’en 2024 – une année climatique compliquée – le domaine n’a perdu que 10 à 15% de sa récolte !

« Tous les jours il faut aller dans les vignes et s’adapter à elles » nous dit Eric Rodez. L’un des plus beaux exemples que nous donne Eric sur son travail des sols est le fait qu’en 1989, toutes les racines des vignes atteignaient 25-30cm de profondeur. Aujourd’hui, 60% des racines vont au-delà.

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eric rodez cave

En cave, trois approches : vin d’auteur, de parcelle ou de terroir

Après de vendanges manuelles (obligatoires en Champagne), les raisins se retrouvent en cave et trois expressions se dessinent alors :

  • Vin d’auteur : un assemblage, une nouvelle musique chaque année
  • Vin parcellaire : un soliste qui exprime la longueur du vin
  • Vin de terroir : la musique d’Ambonnay

La particularité du vin d’auteur est qu’il présente 70% de vin de réserve (ce qui est très rare dans un brut non-millésimé) et seulement 30% de vin de l’année. La fermentation et l’élevage sur lies fines sont menés en cuve, et la dernière année entre six et douze mois sous bois (dans de nombreux fûts de chêne – non neufs – afin d’apporter de la complexité à l’assemblage) avant la mise en bouteille.

« On ne fait pas de vin. Notre boulot n’est pas d’emmener le vin dans une direction. C’est le vin qui nous emmène. » voilà qui résume bien l’approche à la cave d’Eric Rodez. Ce-dernier vinifie avec son fils Mickaël près de 65.000 bouteilles par an. L’activité de négoce a été arrêtée en 2020. Place à la dégustation !

La dégustation des champagnes d’Eric Rodez

Véritables vins de Champagne, ils se prêtent bien à la gastronomie. Voici un aperçu de notre magnifique dégustation, menée avril 2025.

Cuvée des crayères 38ème édition, tirage 2022 – millésime 2021 : Composé de 40% de chardonnay et 60% de pinot noir, ce grand cru d’Ambonnay à la fine bulle a été dosé très légèrement (2g/L). Il dévoile des arômes complexes de pomme, biscuit, amande…

Blanc de noirs 35ème édition, millésime 2018 : Après six ans de bouteille, ce grand cru (Ambonnay) se révèle tout en puissance et délicatesse. Il présente une salinité exceptionnelle, des notes d’amande, une pointe de fruits rouges, dans un ensemble étiré, d’une grande longueur.

Blanc de noirs 31ème édition, millésime 2014 : Avec quelques années de plus en bouteille ce grand cru se montre tout en gourmandise et complexité, avec des débuts de notes d’évolution (figue, biscuit, noix). C’est un vin magnifique !

Blanc de noirs 27ème édition, millésime 2010 : Un blanc ce noirs désormais évolué, aux arômes de fruits confits, champignon blanc, pâte de coing… Tout cela ne l’empêche pas de présenter encore une jolie fraîcheur. Un vin à apprécier à table assurément.

Grand vintage 35ème édition, millésime 2018 : Un grand cru composé de 30% de chardonnay et 70% de pinot noir. Brillant, de grande classe, fin, long… les superlatifs ne manquent pas.

La Pierre aux Larrons, millésime 2018 : Ce blanc de blancs d’Ambonnay se dévoile tout en délicatesse avec une sensation crayeuse en bouche, des notes florales, de pomme et une grande salinité.

Les GenettesMacération, millésime 2018 : Un grand cru pinot noir rosé, dévoilant des notes de petits fruits rouges et d’orange sanguine. C’est une explosion de saveurs !

Emprunte noire, millésime 2012 : La quintessence du pinot noir, après 11 ans d’autolyse (la consommation totale des lies par le champagne lorsqu’il est conservé longuement sur lattes, donnant des arômes de biscuit notamment). Il est d’une jeunesse exceptionnelle, avec des notes citronnées, soulignant la salinité de ce vin de gastronomie.

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