Domaine-de-l-Ecu

Le vignoble du Muscadet a beaucoup gagné en renommée ces dernières années, grâce à des vignerons talentueux et engagés, produisant de grands vins de terroirs. Aujourd’hui, nous vous emmenons découvrir le domaine de l’Ecu, géré par Frédéric Niger Van Herck, un ex-citadin passionné de biodynamie, avec lequel nous avons eu la chance de discuter.

Le nom de Guy Bossard reste encore très lié au domaine de l’Ecu. Bien qu’il ait revendu le domaine en 2010, c’est lui qui a préservé son vignoble des produits chimiques dans les années 1970. A l’époque où ses voisins en abusaient sans grand scrupule, Guy avait déjà pour lui le bon sens. Descendant de plusieurs générations de vignerons, il obtient l’ancienne « certification bio » dès 1975, plus propice aux quolibets qu’aux louanges à l’époque. Il s’intéresse à la biodynamie dans les années 1998, et demande la certification Demeter qu’il obtient en 1998. Il est aujourd’hui fier du travail accompli et de la terre souple et vivante qu’il peut exhiber devant ses visiteurs.

Frédéric Niger Van Herck, lui, ne vient pas initialement du milieu agricole. Ses études de droit et son métier de juriste, ainsi que son environnement familial pas tellement œnophile ne le prédestinaient en rien à la vigne. Il vit une aventure de dix ans aux commandes d’une structure d’hébergement Internet. Puis, à la quarantaine vient la révélation : passionné de vin depuis son plus jeune âge, sa vie est à la vigne. « Je me souviens très précisément du déclic : c’était un soir vers minuit et je lisais un livre sur les fermentations malolactiques. C’est à ce moment-là que j’ai pris la décision de tout arrêter. », nous raconte-il. Il faut dire qu’il ne partait pas de rien, c’était au contraire un « wine geek », qui écrivait régulièrement sur le vin dans son blog, animait des ateliers de dégustations et se déplaçait beaucoup dans le vignoble, pour visiter, goûter et faire de nombreuses rencontres qui compteront beaucoup pour lui. Il s’était même constitué une cave impressionnante, de l’ordre de 8 000 bouteilles tout de même ! « Pour moi, c’est primordial d’aimer le vin et d’en avoir dégusté beaucoup pour pouvoir en faire. Il faut au moins avoir goûté une fois des vins d’Emmanuel Reynaud par exemple, ou d’Olivier Humbrecht – qui m’a beaucoup inspiré à titre personnel, par sa stature, ses connaissances et son humilité.- Il est nécessaire de goûter beaucoup pour en absorber la substantifique moelle. »

Il finit donc par vendre ses parts de société et entamer un BTS viti-oeno. A la même époque, Guy Bossard cherche un successeur pour le domaine de l’Ecu, qui se trouve justement tout près de chez Fred… Les grands esprits finissent toujours par se rencontrer…

Guy revend donc son domaine à Frédéric en 2010. Mais le maître restera aux côtés de l’apprenti encore plusieurs années. Il lui transmet le respect des pratiques chères aux Bossard depuis plusieurs générations : vignes issues de sélections massales et cultivées en bio et biodynamie (préparations, suivi du calendrier lunaire…), vendanges manuelles, levures indigènes, terres labourées, vinifications nature. Aujourd’hui Frédéric Niger Van Herck s’est fait un nom, et peut sans aucun doute se prétendre comme l’un des « maîtres » du Muscadet.

Bio, biodynamie, vinifications naturelles et en amphore, cosmo-culture… Une démarche globale, un engagement total

Le vignoble de 24 hectares est donc cultivé en bio et en biodynamie de longue date, mais Frédéric a poussé bien plus loin les méthodes de travail et en a transformé d’autres. Il n’utilise pas forcément les mêmes préparations biodynamiques que son prédécesseur et innove beaucoup avec les huiles essentielles, les teintures mères (extraits hydro-alcooliques obtenus par macération hydro-alcoolique de plantes fraiches et dilué selon les principes homéopathiques), la mémoire de l’eau (principe homéopathique) et se base également sur les taux vibratoires (taux bovis : fréquence d’énergie attribuée à chaque éléments), tout en conservant tout de même un peu de cuivre et de soufre, « car on est quand même dans un climat océanique ». Pour autant, il reconnaît l’importance du travail de son prédécesseur : « Si j’arrive à produire les vins que je fais aujourd’hui, c’est aussi grâce à lui, à son travail en bio en biodynamie. A l’époque il était en avance sur tout le monde. Même si depuis j’ai fait évoluer beaucoup de choses, avec le travail sur les énergies, les élevages en amphore… »

Bio, biodynamie, vinifications naturelles, vous voyez à peu près de quoi nous parlons… Mais qu’en est-il de la cosmo-culture ?! Il s’agit d’une méthode prônée par Alain et Philippe Viret, vignerons rhodaniens, depuis les années 1990, complémentaire aux principes bio et biodynamiques. Cette méthode se base sur les principes bioénergétiques, avec pour objectif de « rééquilibrer, réénergétiser et sauvegarder les équilibres vivants et les écosystèmes. » Il s’agit d’établir des échanges entre les énergies cosmiques et telluriques, avec par exemple l’utilisation de pierres levées. L’idée est par exemple d’étudier la géobiologie et notamment les cours des nappes phréatiques et les failles géologiques qui peuvent créer des zones d’interférences électromagnétiques sur l’environnement. Les connaître permet donc au vigneron d’identifier et de délimiter des zones nécessitant des rééquilibrages énergétiques. Sont également utilisés les principes de balisage planétaire, de radionique et de mémoire de l’eau. Il s’agit donc de jouer sur le champ magnétique. On peut en quelque sorte parler d’acupuncture à échelle d’un vignoble. Le vigneron nous précise d’ailleurs qu’il est également magnétiseur. C’est donc un vrai connaisseur des énergies ! Et il conclut comme tel : « Ma plus belle récompense, ce n’est pas un 99/100 Parker, c’est quand on m’a dit que mes vins agissaient comme un médicament. »

En cave, les vinifications sont donc naturelles, aux levures indigènes, et les doses totales de soufre se situent entre 0 et 30mg/L, exceptionnellement 40 lorsque nécessaire. « Si j’ai un doute et que je ne suis pas sûr, je préfère mettre un tout petit peu de soufre, lorsque je peux m’en passer, je le fais. » De plus, depuis 2010, le domaine s’est doté de très nombreuses amphores (110), de différentes sortes afin de produire différents types de vins, puisque chacune interagit différemment avec le vin et lui offre des énergies variées.  « Des contenants géniaux pour travailler sur les énergies, parce qu’ils absorbent tout. »

Mais la démarche va même encore plus loin que le travail dans les vignes et au chai, elle concerne aussi l’architecture, puisque les dimensions des nouveaux chais ont été calculées selon le nombre d’or. L’humain est évidemment lui aussi au centre de la démarche « Il s’agit évidemment de bien traiter les gens ! On demande aussi aux vendangeurs de travailler avec le sourire par exemple ! » Le bilan carbone est quant à lui compensé environ deux fois via la plantation d’arbres à Madagascar, l’installation de panneaux solaires… Attaché à une approche écologique, mais aussi sociale, le domaine sponsorise également des écoles dans des pays en développement.

Frédéric insiste vraiment sur la globalité de sa démarche. Il accentue le fait que chaque détail du processus de production joue son rôle, qu’il s’agit d’une somme de petits détails qui permettent d’obtenir de grands vins. « L’amphore prise isolément par exemple ne va pas faire un grand vin, ce n’est qu’un contenant, C’est comme au restaurant, ce qui importe ce n’est pas le turbot qui est dans l’assiette, c’est l’intention qu’il y a eu, la qualité du service, le sourire… autant d’éléments qui font qu’on passe ou non un bon moment. »

Un domaine engagé dans la promotion des vins du Muscadet

Le domaine de l’Ecu fait aujourd’hui partie du collectif « Renaissance des Appellations », créé par Nicolas Joly (Coulée de Serrant) qui regroupe près de 200 vignerons artisans et bio, dont Olivier Humbrecht ou Pierre Morey . Il est aussi l’un des membres fondateurs de l’association « Les vignes de Nantes », créée en 2011 et composée d’une dizaine de grands vignerons du Muscadet (Jo Landron, Luneau-Papin, Jérôme Bretaudeau) qui œuvrent pour la promotion des grands vins de terroir du Muscadet. « C’est malheureux qu’en France, pour la plupart des gens, le muscadet c’est du vin de supermarché à 3€, ils ont vraiment une image piteuse de l’appellation. Au contraire à New-York par exemple, nos vins se vendent beaucoup plus chers (avec les frais d’importation…) et nos vins sont très demandés.  Avec Les vignes de Nantes, on essaie justement de changer cette image du muscadet, de montrer qu’on peut faire de grands vins de terroirs. »

De grands vins de terroir, à forte personnalité

Tous les flacons du domaine, qu’il s’agisse des blancs cristallins en appellation Muscadet-Sèvre-et-Maine, ou des rouges vendus en Vin de France, sont élaborés en relation étroite avec les terroirs dont ils sont issus. Ces vins sont absents de la grande distribution, mais très présents sur les plus belles tables du monde : le Noma à Copenhague, le Bernardin à New York, ou encore l’Astrance à Paris. Nombreux sont les autres revendeurs passionnés et totalement fans de leurs vins… au premier rang desquels se trouve iDealwine.

Le domaine produit aussi quelques cuvées originales, avec par exemple des vins oranges aux très longues macérations (8-10 mois) et même des vins de macération rouges (très longues macérations, de l’ordre de 8-10 mois aussi), donnant des vins très digestes avec une aromatique particulière (notes de cacao, d thym).

Pour ne rien gâcher, les bouteilles sont habillées de superbes étiquettes, décorée avec les vitraux de célèbres cathédrales. Ces vins peuvent se déguster aussi bien dans leur jeunesse qu’après des années de garde.

Un accord mets et vins magique ?

« J’ai dégusté un homard au safran et aux kumquats avec la cuvée Faust et c’était parfait ! A essayer avec n’importe quel crustacé. »

Retrouvez les cuvées du domaine de l’Ecu en vente actuellement :

Muscadet-Sèvre-et-Maine Granite (Blanc) :

La cuvée Granite est cristalline, et possède de belles notes minérales et d’agrumes. Il se révèle très droit et pur en bouche, parfait sur des poissons légers comme des anguilles. Le taux de soufre total est limité à seulement 17 mg/L.

Muscadet-Sèvre-et-Maine Orthogneiss (Blanc) :

La complexité aromatique est étonnante, sur cette cuvée aux notes d’agrumes mûrs, et aux saveurs grillées, légèrement fumées. Un muscadet riche et persistant qui s’épanouira sur des plats épicés.

Vin de France (ex muscadet sèvre-et-maine) Taurus (Blanc) :

Cette magnifique et rare cuvée (3000 bouteilles) bénéficie d’un élevage de 16 mois sur lies, dont 10 mois en cuve souterraine et 6 mois en fûts de chêne. Sa fine acidité est contrebalancée par une vraie richesse en bouche. Un superbe muscadet, à déguster sur des plats de gastronomie comme un carpaccio de Saint-Jacques.

Vin de France Ange (Rouge) :

Ce pinot noir est rare (2000 bouteilles) et atypique puisque très peu de rouges sont produits dans la région du Muscadet. Il combine pourtant élégance et vigueur. Riche de ses saveurs de fruits noirs en bouche, la cuvée « Ange » est soyeuse et s’appréciera dès maintenant. L’élevage dure 10 mois en vieux fûts de chêne… et en amphores.

Vin de France Rednoz (Rouge) : 

Particulièrement expressif, ce vin s’ouvre sur des notes de petits fruits noirs, de poivre blanc et d’épices douces. En bouche son beau volume se caractérise par une certaine présence tannique, une belle tension et une finale marquée par des amers délicats et des fruits rouges.

Vin de France Méphisto (Rouge) :

La cuvée Méphisto est, elle, élaborée à partir du cépage cabernet franc qui lui donne une belle tension et une complexité d’arômes fruités et poivrés. Fermenté à 100% en levures indigènes, voilà un « vin de France » qui se montrera digne de vos plus beaux gibiers à plumes, sans hésitation.

Muscadet-Sèvre-et-Maine Gneiss (Blanc) :

Exposé nord-ouest sur des sols légers, Gneiss est une cuvée tout en finesse. L’élevage sur lie a lieu en cuve souterraine pendant 10 mois. La matière est suave, et la vivacité au rendez-vous. Un vin de plaisir, idéal sur du chèvre ou sur des lasagnes de thon.

Domaine-de-l-Ecu-vignes

Ce qu’en disent les guides :

Revue du Vin de France :

« En 2010, Guy Bossard a vendu son domaine à Frédéric Niger Van Herck, néophyte dans le vin mais passionné de muscadet. Le maître Bossard restera à ses côtés plusieurs années pour assurer la transition. Il est vrai que la famille Bossard a fait des choix radicaux, uniques en Loire et encore plus en Muscadet, depuis deux générations : terres travaillées, vignes issues de sélections massales – une passion chez les Bossard –, vendanges manuelles, levures indigènes. La pratique est, ici et depuis trente ans, à l’inverse des choix qui prévalent dans la région. Biodynamiste et pourtant très rationaliste, Guy Bossard a optimisé les facteurs de culture du sol et de la vigne, sans négliger la discipline précise des vinifications. Ses blancs d’expression de terroir, rigoureux, retrouvent en 2014 leur meilleur niveau. »

 Bettane & Desseauve :

« Guy Bossard a passé la main il y a trois ans à un passionné, Frédéric Niger Van Herck, ex-citadin appelé par la passion du vin. Poursuivant la voie de la biodynamie, pratiquée sur tout le domaine, Frédéric vinifie avec brio des cuvées de terroir, baptisées selon le type de sols sur lesquelles elles sont produites ».

Consultez les vins du domaine de l’Ecu en vente actuellement

Tous les vins de la Vallée de la Loire en vente

Laisser un commentaire