IMG_7258Dernière étape du « Primeurs 2014 Tour » pour l’équipe iDealwine dans le Bordelais, la rive droite, où nous avons pu goûter une série de pomerols (dont La Conseillante) et l’ensemble des propriétés de Saint-Emilion conseillées par Hubert de Boüard, le propriétaire de Château Angélus (dont, bien entendu les vins de son domaine).

Si rive gauche, le millésime 2014 à Bordeaux ne nous a pas semblé « miraculeux » au sens fort du terme, c’est-à-dire extraordinaire, on peut clairement le qualifier de millésime « du miracle » tant l’été frais et humide pouvait laisser craindre le pire avant le fameux « miracle » d’un mois de septembre absolument parfait. Ce mois crucial n’a pas permis de récolter des raisins au niveau des 2009 ou 2010, mais il a permis de sauver l’essentiel. C’était le cas pour le cabernet sauvignon, cépage tardif qui a profité à plein du soleil de septembre. Mais qu’en est-il pour le merlot, cépage plus précoce qui a forcément moins bénéficié de ce petit « plus ? »

La réponse est un peu dans la question… Nos premières impressions, à prendre avec les réserves habituelles des dégustations en primeur, laissent transparaître plusieurs traits communs rive droite :

  • les vins de pur merlot semblent un ton en-dessous en terme d’éclat
  • les pomerols paraissent plus en difficulté que les vins de Saint-Emilion
  • les cabernets francs, souvent fortement présents à Saint-Emilion sont très réussis cette année, ceci expliquant sans doute en partie cela.

IMG_7257A Pomerol donc, nous avons été globalement peu enthousiasmés par les quelques vins présentés dans la dégustation de l’appellation. Notons au passage qu’il manquait quand même beaucoup de châteaux intéressants qui préfèrent proposer une dégustation privée sur rendez-vous, une pratique qui remet finalement en cause une bonne partie de l’intérêt de ce grand rendez-vous des Primeurs pour ceux qui n’y consacrent que peu de temps, comme nous… Les vins de Pomerol présents à cette dégustation manquaient globalement de chair et de densité, ce qui faisait ressortir du coup un élevage trop appuyé pour une matière peu intense. Un peu au-dessus du lot, on a remarqué Petit-Village (sérieux, un peu strict même, mais avec une matière assez dense) et Gazin (une rondeur séduisante). Au Château La Conseillante, la musique n’est pas tout à fait la même. On reste dans les tonalités délicates d’un orchestre de chambre, mais il y a ici nettement plus de fond, sans doute grâce à l’appoint non négligeable des très jolis cabernets francs que possède la propriété (20% dans le grand vin) et qui, cette année, sont un vrai plus. Duo, le second vin est délicat mais manque un peu de matière. Le grand vin par contre est nettement plus profond, avec de jolies notes de poivron rouge au nez (le cabernet franc) qui évoque les plus grands rouges de la Loire comme Clos Rougeard. La bouche est dense, suave, les tannins sont fins et soyeux. Un vin plus fin que puissant, bien dans le style habituel du château.

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Dégustation au Château Angélus

Au Château Angélus, c’est un show parfaitement huilé qui nous attend. Le maître des lieux a rassemblé ici autour de lui la totalité ou presque des très nombreux domaines qu’il conseille dans le monde entier, soit 70 au total ! Pièce centrale de l’ensemble de bâtiments récemment rénovés, la salle de dégustation et sa charpente en coque de bateau inversée évoque une nef de cathédrale au sein de laquelle les domaines sont regroupés le long de deux allées latérales. Au fond, en face de l’entrée, sur le grand autel surélevé on accède aux vins d’Angélus. Manquant de temps pour déguster quelques curiosités venues du Liban, d’Afrique du Sud ou même de Thaïlande, l’équipe iDealwine s’est concentrée sur les nombreux vins de Saint-Emilion présents ici, pour se faire une idée de 2014 sur cette vaste appellation. Parmi une trentaine de vins dégustés nous avons retenu : Château Haut-Sarpe (nez fin, bouche délicate, une certaine matière sapide), Château Jean Faure (style moderne mais bien construit sur un joli fruit et une matière soyeuse et séductrice), Château de Pressac (très joli nez de raisin mûr, dense et profond, bouche sapide aux tannins policés, grain très fin, finale fraîche et florale, un des vins qui nous a le plus séduit), Château Magnan La Gaffelière (simple et facile, beaucoup de charme), Château Grand Corbin (nez sur la finesse, bouche délicate, pas très puissante, mais du charme) et Château Laroze (en finesse, une belle densité, équilibré). Enfin, à tout seigneur, tout honneur, Château Angélus se présente avec beaucoup d’élégance et la noblesse des tannins bien nés. La proportion importante de cabernets francs mûrs (près de 50%, une orientation menée de longue date au domaine) explique sans doute le côté retenu et la classe de ce vin évidemment très bien fait et qui aura besoin de son élevage pour libérer tout son potentiel. Très réussi donc, plus classique et moins flamboyant que l’on aurait pu l’imaginer, compte tenu des récents développements et débats suscités par la récente promotion de Château Angélus.

Voilà donc bouclées nos pérégrinations bordelaises à la découverte du millésime 2014. Un millésime bien agréable à goûter dans son ensemble après les difficiles 2012 et surtout 2013, mais qui ne pourra à l’évidence pas revendiquer le qualificatif de « millésime du siècle ». Même si les profils sont différents, sur un plan purement qualitatif on se situera probablement au niveau de 2002 ou 2008, nettement au-dessus de 2013 ou 2007, mais assez loin de 2005, 2009 ou 2010. En gardant à l’esprit que l’ensemble de la rive gauche semble mieux réussi que la rive droite et que les merlots sont plus faibles que le cabernet sauvignon et surtout le cabernet franc. A retenir dans la perspective de vos futurs choix !

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L’équipe d’iDealwine devant le château Angélus : Philippe, Cyrille, Angélique et Arthur

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