Comparer les millésimes 2016 et 2017 en Bourgogne revient presque à conter la fable de la cigale et la fourmi. Autant sur la qualité, les deux millésimes se défendent bien, autant sur la quantité… 2016 est l’année de la disette, 20% inférieure à la moyenne en volume de la région ; là où 2017 est au-dessus de la moyenne, +23% de volume en plus par rapport à 2016.
2016 : année de disette
Le vin de Bourgogne est rare, ce n’est pas nouveau. Rare par la superficie de ses vignobles, rare par la taille de ses climats et de ses appellations… Mais lorsque les conditions climatiques s’y frottent, les volumes se font encore plus maigres. C’est ainsi que le millésime 2016 a pu être qualifié de « disette » sur toute la Bourgogne : de fortes gelées en avril ont laissé la place à la grêle, avant qu’un été sec ne s’installe. Dans le vignoble de Chablis, ces phénomènes de gelées ne sont pas rares, c’est pourquoi les vignerons étaient déjà équipés de braseros pour réchauffer leurs bougeons. Une toute autre histoire pour la Côte de Beaune et la Côte de Nuits, qui n’avaient pas vu ces phénomènes depuis des années… Le gel a alors touché les vignes sans que la plupart des vignerons n’aient le temps de réagir. Les anciens, sillonnant les vignes, constataient, la mine triste : « On n’a jamais vu cela ! ». Le BIVB, Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne, s’en alarmait alors « les événements climatiques du printemps ont amputé la récolte, qui sera sans doute parmi les plus petites de ces vingt dernières années ». Heureusement, les secteurs épargnés par les événements présentent de beaux rendements qui ont pu profiter d’un été clément, ce qui permet à Louis-Fabrice Latour, président du BIVB d’ajouter « c’est le miracle bourguignon : faire un vin de qualité après un printemps aussi catastrophique ! Est-ce un grand millésime ? Non. Est-ce un beau millésime ? Oui. Ce qu’on sait, c’est que ce sera un millésime cher ». Au total, la Bourgogne a réussi à produire 1,25 million d’hectolitres, un volume 20% inférieur à la moyenne. La qualité est bien là, homogène. Le mâconnais présente des pouilly-fuissé d’une très belle fraîcheur. En Côte chalonnaise, les rouges sont particulièrement matures. En Côte de Beaune et de Nuits, les blancs présentent une belle palette aromatique et les rouges sont particulièrement intenses. A Chablis, les vins aux notes de fruits à chair blanche sont tendres et fins. Les vins subissent une hausse des prix due, bien entendu, à des quantités bien basses… C’est ainsi que le vigneron bourguignon, au terme de son année 2016, …
« […] alla crier famine
Chez la Fourmi sa voisine,
La priant de lui prêter
Quelque grain pour subsister »
2017 : un volume généreux
N’allons tout de même pas dire que 2017 a été une année exceptionnelle en volume, ce serait plutôt le cas de 2018 (qui a comptabilisé 1,8 million d’hectolitres, bien au-delà de la moyenne bourguignonne). Nous dirons plutôt que 2017 a été un millésime généreux qui a permis aux viticulteurs de remplir les fûts vides qu’ils avaient pu commander en 2016 sans avoir eu besoin de les utiliser. Sauf quelques exceptions, les conditions climatiques ont été bonnes, sans heurts particuliers. Le printemps a été précoce, ce qui a mené certains viticulteurs à vendanger dès fin aout. N’oublions pas les secteurs qui ont tout de même connu le gel et la grêle : Chablis, certaines parties du vignoble du mâconnais, ou de la Côte de Beaune. Cela devient presque une habitude pour le chablisien, là où les viticulteurs de Côte de Beaune n’ont pas attendu un seul jour avant de réagir au gel. De véritables escadrons de vignerons et leurs familles se rassemblèrent avant le lever du jour pour faire des feux dans les vignes, l’objectif étant de créer un nuage de fumée qui protège les bourgeons gelés des rayons brûlants du soleil. Finalement, le millésime atteint un très bon niveau de qualité. A Mâcon, les vins sont savoureux et offrent une belle acidité. En Côte chalonnaise, les tanins sont gras, presque sucrés, les vins livrent une réelle fraîcheur et les rouges sont particulièrement exceptionnels. Les blancs de Côte de Beaune sont délicieux, là où les rouges de Côte de Nuits nous ont séduit, avec des rendements singulièrement massifs. A Chablis, nous pouvons parler de grandes cuvées, très aromatiques, en particulier les grands et premiers crus.
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