Ce millésime 2024 reflète à merveille les travaux des différents vignerons répondant parfaitement aux attentes des consommateurs actuels sur l’accessibilité des vins. Effectivement avec cette année, certains breuvages pourront être attendus des années comme bus dans leur jeunesse. Une manière de redessiner le bordeaux bashing ! Quels sont les vins à déguster dès que vous aurez reçu vos primeurs ?
Une année froide et pluvieuse, signe de fraîcheur dans les vins
Les conditions météorologiques difficiles de ce millésime 2024 offrent à Bordeaux une chance de se réinventer face aux différentes régions françaises et internationales. En effet, les pluies diluviennes n’ont pas permis à la totalité des raisins d’atteindre une pleine maturité. Dans les propriétés, les tris sont drastiques et les rendements sont revus à la baisse. Les baies acheminées au chai sont parfaites, marquées par de la vivacité et de la fraicheur. Nous sommes à l’aube de la fin d’une ère du « trop boisé » apprécié par un certain Robert Parker avec désormais des vins structurés, harmonieux et bénéficiant davantage de finesse. De nombreux vignerons prennent ce virage à contre sens en créant des vins hors de la standardisation bordelaise.
De nouveaux amateurs pressés
Les nouvelles générations de dégustateurs ne s’embêtent plus à garder des bouteilles pendant 10 ans par faute de temps et de place. D’ailleurs, chez les jeunes, la plupart des bouteilles sont ouvertes dans les 24 heures après leur achat. Ce millésime est donc une aubaine pour le vignoble bordelais pour redorer son image auprès d’un nouveau public adepte de vins soyeux.
Une nouvelle image de Bordeaux : finesse et harmonie
Outre des vins fins, les degrés alcooliques sont en baisse cette année avec une moyenne d’environ 13°. De quoi ravir les plus jeunes palais avec des jus charmeurs, fruités et à boire en guise d’apéritif pour certains !
Lors de la semaine de dégustation des primeurs, notre équipe a été surprise par des vins à boire dans leur jeunesse. Voici ceux qui se sont distingués :
- Château Durfort-Vivens, Margaux
Ce deuxième grand cru classé 1855 se distingue comme étant l’un des pionniers de la biodynamie dans le Médoc. La propriété est le porte étendard du renouveau bordelais. Ce millésime 2024 offre un breuvage harmonieux marqué par des parfums de fruits rouges et une grande minéralité en bouche. Depuis quelques années, la propriété envisage des élevages en amphores permettant aux vins de gagner en profondeur. Pari réussi.
Notes de la presse : vinous 92-94, JS 94-95, F.vin 95-97
- Château Branaire-Ducru, Saint-Julien
4ème grand cru classé 1855, ce domaine est un incontournable de l’appellation Saint-Julien. La vinification parcellaire par gravité permet à la propriété d’offrir un liquide souple et délicat. Lors de notre dégustation, nous y avons apprécié un bel équilibre entre vivacité et structure tannique. Voilà un millésime qui introduit parfaitement le savoir-faire du Château Branaire-Ducru.
Notes de la presse : vinous 92-94, JS 93-94, RVF 92-93
- Château Larcis Ducasse, Saint-Emilion
Coup de cœur collectif, Larcis Ducasse 2024 est l’une des grandes réussites de l’appellation Saint-Emilion. La définition parfaite du vin accessible dans sa jeunesse profitant d’un ensemble délicat et élégant. Nous apprécions un palais jouxtant vivacité et gourmandise aux saveurs de cerise, de mûre et de groseille.
Notes de la presse : vinous 94-97, JS 96-97, RVF 93-95
- Château Clinet, Pomerol
Voici aussi une belle réussite du millésime 2024. Cette propriété figure aujourd’hui par les emblèmes de Pomerol et elle le montre de nouveau avec un nectar précis et délicat partageant des notes de fraise, de rose et de groseille.
Notes de la presse : JS 95-96, F.vin 91-94, vinous 91-93
- Château Poujeaux, Moulis-en-Médoc
Poujeaux est véritablement un outsider médocain. Ce cru bourgeois, fort de ses 70 hectares, offre constamment des breuvages charmeurs et ronds. Après 12 mois en barriques, le vin dévoile des arômes de fruits rouges et de fleurs. Au palais, l’attaque est souple, onctueuse et pleine de finesse. Une bouteille de plaisir à partager entre copains.
Notes de la presse : JS 91-92
- Château Haut-Bergey, Pessac-Léognan
Nous avons visité cet avant-gardiste de Pessac-Léognan récemment et avons été séduits par la finesse et la buvabilité des vins en question. Paul Garcin opte pour une vinification biodynamique pointue et expérimente des vinifications en amphore et en œuf béton. Coup de cœur unanime pour ce vin fruité, pur et délicat. Une bouteille dans le respect du style du domaine.
- Château Laroque, Saint-Emilion
Laroque est l’un des plus vastes domaines de l’appellation avec ses 60 hectares. Les vignes d’une quarantaine d’années se plaisent sur un sol d’argile et de calcaire. Cette année, le merlot fait cavalier seul occupant 98 % de l’assemblage. Le breuvage offre donc des arômes de fruits noirs et de chocolat. En bouche, il est onctueux, gourmand et dense.
Notes de la presse : JS 93-94, F.vin 92-95, RVF 91-93
- Esprit de Chevalier blanc, Pessac-Leognan
Le second vin blanc du Domaine de Chevalier est issu de sept hectares de vignes dédiés à cette couleur. Le sol caillouteux composé d’argiles et de graves offre un vin d’une grande délicatesse alliant équilibre et longueur. Grâce à un élevage de 10 mois en fûts de chêne, la finale est ronde.
Notes de la presse : JS 93-94, vinous 90-92
- Château de Fieuzal blanc, Pessac-Leognan
Le château de Fieuzal se démarque comme étant un fleuron de l’appellation Pessac-Leognan. Le vin blanc est souvent reconnu comme étant l’un des meilleurs de l’appellation. Le nez est complexe avec des notes d’agrumes, de litchi, de miel et de cire. Nous apprécions une bouche salivante, pleine de fraîche qui se termine avec une légère salinité.
Notes de la presse : JS 92-93, vinous 92-94, RVF 92-94
En résumé, ce millésime 2024 offre de belles surprises avec de nombreux vins à boire dès leur arrivée chez vous dans un an et demi et au potentiel de garde correct. Une manière de se renouveler pour la région, comme un second souffle.
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