auvenay leroy

Leroy, d’Auvenay … derrière ces signatures iconiques, une figure, Lalou Bize-Leroy. Ses vins étaient présents dans les enchères d’avril. Analyse.

Le mois dernier, les grands noms de Bourgogne ont effectué un retour remarqué sur iDealwine. Les domaines Leroy et d’Auvenay, plus discrets aux enchères en 2024, sont revenus en force et ce, pour le plus grand bonheur des amateurs. En effet, près de 150 flacons produits de la main de Lalou Bize-Leroy ont été adjugés aux enchères (dont 122 signés Leroy et 22 d’Auvenay). Autant dire, un volume exceptionnel, compte tenu de la difficulté à trouver les vins de ces domaines iconiques, d’une part, et, d’autre part, du volume total adjugé l’année précédente, qui plafonnait à 133 flacons pour le domaine d’Auvenay et 299 pour les vins signés Leroy.

Depuis le début des années 1970, Lalou Bize-Leroy règne sur un trésor, le domaine viticole constitué en 1868 et qu’elle a d’ailleurs contribué à agrandir par le rachat des domaines Noëllat et Philippe Rémy dans les années 1980 (en association avec son distributeur nippon Takashyama). Parallèlement à la gestion du domaine Leroy, qui coure sur un peu plus de 22 hectares, cette figure visionnaire et dégustatrice hors pair a racheté des vignes entourant la ferme qu’elle habite pour créer le minuscule domaine d’Auvenay (3,87ha), autre pépite dont les amateurs s’arrachent les vins. Il faut dire que Lalou Bize-Leroy est l’une des pionnières de la biodynamie en Bourgogne, une philosophie qu’elle a introduite dans ses domaines à la fin des années 1980. Ses vins, vinifiés en vendange entière, sont renommés pour leur finesse et leur énergie particulière. Quant à leur rareté, elle est proverbiale, car aujourd’hui le monde entier les recherche.

Corton-Charlemagne, Corton-Renardes, Richebourg, Romanée-Saint-Vivant, Clos de Vougeot, Musigny, Clos de la Roche, Latricières-Chambertin, Chambertin : le domaine Leroy compte à son actif pas moins de neuf grands crus, auxquels viennent s’ajouter huit premiers crus et huit autres, en appellation villages. Quant au domaine d’Auvenay, il peut certes s’enorgueillir de posséder deux parcelles en grand cru dans la Côte de Nuits (Mazis Chambertin et Bonnes-Mares), mais c’est surtout pour ses extraordinaires chardonnays qu’il est renommé, produits à Meursault, Puligny, Chevalier et Criôts Bâtard Montrachet.  

Si tous les crus produits dans les deux domaines n’étaient pas représentés aux enchères le mois dernier sur iDealwine, leur rareté a suscité de belles enchères, et même de significatives envolées de prix, tant en rouge qu’en blanc.

La quintessence du pinot noir

Parmi les pinots noirs, les grands crus maintiennent leurs cours pour la plupart, surtout dans des millésimes matures. C’est ainsi qu’une romanée-saint-vivant 2003 a plus que doublé sa mise à prix, atteignant 6 385€ (+111%). Le clos-vougeot quant à lui, a été adjugé 4 382€ dans le millésime 2005 (+84%). Le richebourg 2000, dans le même temps, a été vendu 5 133€ (+8%). Seul le mazis-chambertin 2014 du domaine d’Auvenay a enregistré un repli – tout relatif – de son cours, vendu 7 825€ (-9%). Si les grands crus se placent logiquement sur le haut du podium, la rareté de certains flacons les rend tout aussi désirables : c’est ainsi que le « simple » chambolle-musigny 2004 (Leroy) a atteint 5 071€, pour une mise à prix de… 1 452€. La bataille d’enchères a donc été intense, offrant la victoire à un amateur italien. Les acquéreurs sont de fait européens (France, Suisse, Autriche, Espagne…), mais également américains et asiatiques (Hong-Kong, Corée et Japon principalement). 

Le bourgogne 2004 du domaine Leroy a également connu une folle bataille d’enchères, avec une mise à prix à 150€… pour être adjugé 3005€ à un amateur italien. Mais comment se fait-il qu’un bourgogne générique atteigne un tel niveau de prix ? En 2004, Lalou Bize-Leroy a déclassé tous ses vins. En réalité le bourgogne 2004 est donc composé de très grands terroirs : Clos de Vougeot, Clos de la Roche, Corton-Renardes, Volnay 1er cru Les Santenots, Savigny 1er cru Les Narbantons, Pommard Les Vignots. Les amateurs ne s’y sont pas trompés !

Introuvables chardonnays signés Lalou Bize-Leroy

A tout seigneur… en blanc, le grand cru beaunois de Corton-Charlemagne s’est imposé : dans le millésime 2004 il culminait le mois dernier à 6 385€ (+53€). Tout aussi rare, et prisé au sein de l’appellation Meursault, le 1er cru les Gouttes d’Or 2004 s’établissait à 4 758€ (+10%). Non classés mais issus de la même appellation, les Narvaux 2009 atteignaient 3 881€ (un cours stable). Les puligny-montrachet du domaine n’étaient pas en reste, la cuvée Les Enseignères 2014 partant pour 4 132€ en direction de Hong-Kong. A noter que les grands chardonnays du domaine sont particulièrement prisés des amateurs asiatiques qui ont acquis plus du tiers des flacons disponibles (Hong Kong, Taïwan et Singapour) aux côtés des acheteurs américains (10%), les européens restant toutefois d’ardents défenseurs des grands vins blancs produits par l’incomparable Lalou Bize-Leroy (50% des flacons disponibles).

La difficulté à acquérir les vins directement à la source, et les tarifs pratiqués lors de leur mise sur le marché ont indéniablement incité les amoureux des vins de Lalou Bize-Leroy à se tourner vers le marché secondaire des enchères ; compte tenu de la demande planétaire, nul doute que l’engouement qu’ils suscitent n’est pas près de s’essouffler.

Voir le rapport complet des enchères de vin sur iDealwine en avril

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