
Le vignoble alsacien est décidemment plein de surprises. Et iDealwine vous en propose une de plus : celle du domaine Julien Klein à Kintzheim que nous avons eu la joie d’avoir interviewé. Partez à sa découverte !
Un domaine « petit à petit »
Il faut dire que Julien Klein n’est pas né de la dernière vendange et qu’il est tombé très vite dans la barrique. Ses grands-parents et ses parents avaient déjà les pieds dans la vigne. Jeanne et Albert Koffel avaient quelques vignes, entre autres vaches, poules et cochons. Puis ses parents, Bernadette et Jean-Luc, se sont ensuite spécialisés dans la vigne, en tant que coopérateurs chez Wolfberger. Enfant du cru, Julien Klein a donc grandi les pieds dans la vigne. Travailler entre les rangs a donc toujours été dans ses projets : « Mon rêve de gamin, c’était faire du vin, et quitte à en faire peu, bien le faire et être heureux. » Un beau projet donc qui commence, assez paradoxalement en Bourogne, au sein des domaines Leflaive et Sylvain Pataille, mais aussi dans le Roussillon à La Tour Vieille. Puis, en 2017, affaibli par une maladie touchant ses articulations, il décide d’enfin se lancer, pour faire « quelque chose pour le plaisir ».

Les débuts sont pour le moins sportifs. S’il avait déjà un hectare de vigne à son nom, en le sortant de la coopérative, Julien Klein ne possède ni cuve, ni pressoir, ni fût… absolument rien pour commencer. Il s’installe alors dans un coin de la grange de son grand-père, en face des étables. Sa cave à cette époque mesure seulement six mètres carré (imaginez une chambre sous les toits à Paris et vous y êtes !). Il achète même des bâches en aluminium dans un grand magasin de bricolage pour s’abriter. Peu de vignerons peuvent affirmer avoir commencé de cette manière ! D’autant que Julien Klein le dit lui-même, il n’est à cette époque, pas un habitué du travail en cave. Le premier jour de ses premières vendanges, il se demande même ce qu’il peut bien faire de ses raisins ! Et une fois vinifiés, même question pour ses bouteilles ! Il se dit toutefois que « ça va rouler, et ça a roulé ». Hier à la tête d’un hectare et demi, aujourd’hui, il bichonne cinq hectares de vignes, entre les siennes et celles de ses parents. 2025 sera donc son plus gros millésime en termes de quantité de raisins.

« S’amuser dans les vignes »
Travailler dans les vignes était donc un rêve d’enfant. Mais pour Julien Klein, l’idée est de vraiment y travailler et même s’y amuser. Certains sont enfermés dans des bureaux, lui, préfère ses vignes, à deux kilomètres de ses caves, avec vue sur la Montagne des Singes, la Volerie des Aigles et Koenigsbourg en prime. Mais alors, comment s’amuse-t-on dans les vignes ? Eh bien, Julien Klein y va d’abord à pied ou à vélo, son sécateur à la main. Il faut dire qu’il voyage léger. Regrettant que pour certains, le vin soit devenu une question de coût et de mécanisation à outrance, il n’aime pas le travail au tracteur et lui préfère les tâches manuelles. Concrètement, il laisse la vigne s’exprimer, ne travaille le sol qu’une à deux fois par an pour le laisser enherbé. Les parcelles sont plantées densément (jusqu’à 10 000 pieds) et les vignes rigoureusement taillées pour que les baies mûrissent bien sans rien perdre de leur acidité. Les pieds ont donc été choisis avec soin avec l’aide de son frère, pépiniériste de renom. Ils sont donc parfaitement adaptés à leur terroir, aux parcelles, et capables de s’enraciner profondément dans les sols pour stocker le carbone. Julien Klein n’a donc pas hésité à repartir de zéro et à arracher des vignes inadaptées. Cette approche plus naturelle témoigne d’un véritable attachement à sa vigne et à ses terroirs.

Pour des vins « fins et élégants »
Le travail dans les vignes est avant et surtout une manière de préparer les tâches menées à la cave. En travaillant au mieux ses vignes, Julien Klein évite ainsi de « trop toucher au vin et donc de faire de la bidouille ». Aussi, il privilégie une approche peu interventionniste : levures indigènes, peu de soufre, seulement un gramme au moment de la vinification pour éviter la prolifération des bactéries, et un autre au moment de la mise en bouteille pour la conservation. Les vinifications sont soignées et plus longues que la moyenne : les vins passent un an en fût de chêne (avec une faible proportion de fûts neufs) puis un autre en cuve inox. La fermentation malolactique s’effectue alors nécessairement pendant cette seconde année, au cours de l’été. Aujourd’hui, s’il ne se limite plus à une cave exiguë de six mètres carrés, mais dispose de 50 mètres carrés, il se dit déjà à l’étroit.
Pour « des vins de terroir »
Résultat des courses, Julien Klein sort de ses caves des vins frais, élégants et fins. Des vins de terroirs, au sens propre du terme. Vins de terroir, car respectueux de leurs particularités et de leurs besoins. Car, Julien Klein, s’inscrit dans une vraie démarche durable, ce qui, dans un contexte de changement climatique, prend tout son sens : « j’ai des enfants, je veux leur donner quelque chose de vivant. On n’est pas tout seul sur Terre, alors il faut savoir partager. » Et il tient cet engagement de la vigne à la bouteille, assez littéralement. Il ne plante que des pieds de vigne adaptés aux parcelles et aux terroirs, pour leur assurer une longue vie. Et, il a même réfléchi, avec un groupe de vignerons à un système de consigne pour les bouteilles. Mais en attendant que ses clients adaptent leur consommation, il privilégie des bouteilles plus légères (200 à 300grammes de moins par rapport aux bouteilles classiques) et en verre recyclé.
Après avoir parlé de verre, parlons maintenant vers, car les vins de Julien Klein sont décidemment tout en poésie. Il appose ses quelques mots sur la contre-étiquette de ses bouteilles :
« Enfant, je gambadais à travers les rangs
Adolescent, j’apprenais le travail des vignes avec mes parents
A présent, je vis mon rêve passionnément
Mes raisins sont cueillis à maturité pour que le terroir,
Le terroir puisse s’exprimer ;
C’est ma philosophie, mon état d’esprit ».
N’est-ce pas là une définition du bonheur et du bon vin ?

Julien Klein, ce qu’en disent les guides
Julien Klein a fait une entrée par la grande porte de La Revue du vin de France 2025, qui le classe d’office, avec 13 autres, parmi les vignerons à suivre : « producteurs de vin d’émotion et interprètes de leur terroir ». Alors voici ce qu’elle a à dire :
Nous sommes tombés sous le charme de ces vins intègres et éclatants, et c’est logiquement que le domaine fait cette année une entrée remarquée dans notre guide.
La Revue du vin de France : une étoile sur quatre
Les vins de Julien Klein en vente sur iDealwine
- Gewurztraminer Kreuzweg : Voilà comment Julien Klein interprète son terroir avec un joli vin expressif et onctueux.
- Pinot Gris Hahnenberg : Le domaine interprète ici finement le pinot gris avec cette cuvée réalisée avec les soins de l’agriculture biologique.
- Pinot noir Eichgass : Passons ici au pinot noir avec ce nectar généreux fleurant bon les fruits mûrs, la cerise… et aux tannins souples.
- Pinot noir Hahnenberg Cuvée Olympe : Car l’art de prendre le temps, c’est aussi prendre le temps d’attendre pour déguster, comme avec cette cuvée de garde tendre et harmonieuse.
- Riesling Funden Weg : Cette cuvée charnue et généreuse dévoile des notes citronnées. Tirée à seulement 690 bouteilles, c’est une vraie cuvée confidentielle.
- Rielsing Glaser : Julien Klein a soigné sa vigne et sa vinification pour livrer ce vin aux notes salivantes d’agrumes et de bergamote, délicieusement équilibré.
- Riesling Grand Cru Frankstein : C’est LE coup de cœur de la RVF qui salue sa profondeur, sa précision, sa pureté et son intensité.
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