iDealwine lit entre les lignes et décrypte les – gros – mots du vin. Un vocabulaire truffé d’embûches que les connaisseurs s’ingénient à brocarder mais que le commun des mortels a parfois du mal à interpréter. Pour remettre les pendules à l’heure, voici de quoi pavoiser. Le BA-ba de l’amateur, c’est parti !

Sécaillage : En hiver, on procède à l’entretien des vignes. Il est alors nécessaire de changer tous les piquets et de remplacer les fils cassés, puis de les retendre. Ces opérations d’entretien s’appellent le sécaillage (ou carassonnage).
Ne dites pas : « Cette grosse feignasse de Durand n’a rien sécaillé du tout, cette vigne est un vrai champ de ruine. »
Dites plutôt : « Ce vigneron a bigrement bien carassonné ses vignes, quel talent ! »

Javelles : On appelle ainsi les sarments tombés à terre et regroupés en tas lorsque l’on taille les vignes.
Ne dites pas : « Pour aller aux Invalides en passant par l’Alma, il faut que tu changes à Javel. »
Dites plutôt : « On a mis le feu aux javelles, depuis cette vigne est un vrai champ de ruine. »

Pigeage : Le pigeage est l’opération qui consiste à enfoncer le chapeau de marc dans le moût de raisin afin d’extraire en douceur les constituants du fruit (arômes et couleur notamment).
Ne dites pas : « Je n’ai rien compris. »
Dites plutôt : « J’ai tout pigé. »

Taille : Ce terme revêt en champagne une signification particulière et désigne les jus des secondes presses. Car en Champagne, 160 kg de raisins ne peuvent donner plus de 102 litres de moût. Les premiers jus pressés, les plus qualitatifs, servent à élaborer la cuvée. Les jus issus de la fin du pressurage, de moindre qualité car ils sont plus amers, sont appelés « taille ». Vinifiés séparément dans la plupart des maisons puis rejetés, ils sont revendus à d’autres négociants.
Ne dites pas : « Dans ce champagne, le chardonnay se taille la part du lion. »
Dites plutôt : « L’élégance et les arômes de cette cuvée me plaisent particulièrement. »

Cocktail :
l’étymologie du mot est hésitante. Plusieurs hypothèses plus ou moins tangibles attestent de son origine. Littéralement « queue de coq » dans la langue de Shakespeare (cock’s tail in the text), le mot évoque l’apparat multicolore du volatile. Et par extension, le mélange des couleurs et des saveurs. Un peu tiré par les plumes, mais pourquoi pas. De ce coté-ci de la Manche, on avance une autre explication : au 16e siècle, dans le Bordelais et en Charente, on trouve la trace d’une boisson à base de vin, appelée « coquetel », et la reine de France Marie de Médicis aimait alors préparer des boissons résultant de savants mélanges. La première mention officielle d’un cocktail à base d’alcool date de 1806.
Ne dites pas : « Je prendrais bien un whisky-coca. »
Dites plutôt : « La dextérité de ce mixologiste est incroyable ; ses cocktails sont tout bonnement fabuleux. »

Mildiou : Le mildou est une maladie du vignoble causée par des parasites microscopiques qui attaquent les feuilles en formant de petites taches jaunes ou des moisissures. Elle s’étend ensuite à la rafle et aux grains de raisins qui se couvrent par temps humide de fructifications blanches ou brunes. Enfin, les rameaux ne sont pas épargnés : les symptômes les plus graves sont l’apparition de crevasses. Cette maladie est très préjudiciable et réduit d’autant la production qu’un nombre de pieds importants sont touchés. La solution la plus efficace reste la prévention et un nettoyage précoce.
Ne dites pas : « Sa vigne a été attaquée par le mildiou, c’est vraiment pas de chance. »
Dites plutôt : « Son vin est imbuvable, mais vu l’état de ses vignes ça ne m’étonne guère. »

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