baudelaire, l'ame du vinCharles Baudelaire en son temps était déjà souvent censuré. Les vers du poète français étaient alors considérés comme un appel à la débauche. Le voila qui se trouve à l’origine d’un nouveau scandale, 150 ans plus tard. Il semblerait que l’administration américaine ATF (Bureau of Alcohol, Tobacco, Firearms and Explosives) n’ait pas apprécié l’idée de Guillaume de Tastes, vigneron et négociant bordelais.

Objet du délit : ces quelques vers –qui ne figurent pourtant pas parmi les plus subversifs composés par le poète – apposés sur l’étiquette de son Château Haut Gay :

« Un soir, l’âme du vin chantait dans les bouteilles
Homme vers toi je pousse, ô cher déshérité
Sous ma prison de verre et mes cires vermeilles
Un chant plein de lumière et de fraternité.

Puis, en toi je tomberai, végétale ambroisie
Grain précieux jeté par l’éternel Semeur
Pour que de notre amour naisse la poésie
Qui jaillira vers Dieu comme une rare fleur. »

(Extrait de L’Ame du Vin de Charles Baudelaire)
mouton rothschild 1993
Pourtant conquérant, Guillaume de Tastes se voit donc obligé d’oublier ses projets d’expansion au marché américain avec un vin qui se différenciait justement par son étiquette. L’ATF estime que ces quelques strophes constituent … « une incitation à la débauche » !

Une histoire qui n’est pas sans rappeler le sort subi par le Château Mouton-Rothschild en 1993. L’étiquette, dessinée par Balthus dans ce millésime, représentait alors une adolescente nue.
(Source : Sud-Ouest)

En savoir plus sur le Château Mouton-Rothschild

Le baron Nathaniel de Rothschild acquiert le château en 1853 mais la légende « Mouton » commence véritablement en 1922, avec le baron Philippe de Rothschild. A 21 ans et mû par des ambitions pleines d’originalité, il décide de consacrer sa vie à forger pour le cru une identité et une renommée mondiale, laquelle, dès ses premières heures, a rayonné sur l’image du bordelais dans son ensemble. En 1924, face aux nombreuses déviances ayant cours chez les négociants de Bordeaux, le propriétaire inaugure la « mise en bouteilles intégrale au château ». En 1945, pour célébrer la Libération, le « V » de la Victoire vient couronner l’étiquette du millésime, initiative qui marquera le début d’une série d’œuvres originales créées chaque année par des peintres célèbres. En 1973, alors qu’aucune modification n’a jamais été accordée dans le classement de 1855, le Baron Philippe en obtient – non sans mal – la révision et Mouton rejoint officiellement l’élite des Premiers Grands Crus Classés de Bordeaux. A son décès en 1988, sa fille Philippine reprend les rênes, aidée d’une équipe technique hors pair, et entretient encore aujourd’hui avec succès les projets de son père. La plupart des millésimes offrent opulence, richesse et profondeur, agrémentées d’une remarquable complexité aromatique allant du cassis au café torréfié, en passant par la menthe et le cuir fin.


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Cet article a 4 commentaires

  1. Patricia

    Pauvre Charles, vivant ou mort, éternellement censuré, un poète maudit.

  2. Patricia

    Pauvre Charles, vivant ou mort, éternellement censuré, un poète maudit.

  3. Chris92

    Pour ceux qui aurait oublié les vers de ce magnifique poême L’äme du vin issu des Fleurs du Mal voici le texte dans son intégralité :

    Un soir, l’âme du vin chantait dans les bouteilles :
     » Homme, vers toi je pousse, ô cher déshérité,
    Sous ma prison de verre et mes cires vermeilles,
    Un chant plein de lumière et de fraternité !

    Je sais combien il faut, sur la colline en flamme,
    De peine, de sueur et de soleil cuisant
    Pour engendrer ma vie et pour me donner l’âme ;
    Mais je ne serai point ingrat ni malfaisant,

    Car j’éprouve une joie immense quand je tombe
    Dans le gosier d’un homme usé par ses travaux,
    Et sa chaude poitrine est une douce tombe
    Où je me plais bien mieux que dans mes froids caveaux.

    Entends-tu retentir les refrains des dimanches
    Et l’espoir qui gazouille en mon sein palpitant ?
    Les coudes sur la table et retroussant tes manches,
    Tu me glorifieras et tu seras content ;

    J’allumerai les yeux de ta femme ravie ;
    A ton fils je rendrai sa force et ses couleurs
    Et serai pour ce frêle athlète de la vie
    L’huile qui raffermit les muscles des lutteurs.

    En toi je tomberai, végétale ambroisie,
    Grain précieux jeté par l’éternel Semeur,
    Pour que de notre amour naisse la poésie
    Qui jaillira vers Dieu comme une rare fleur ! « 

  4. Chris92

    Pour ceux qui aurait oublié les vers de ce magnifique poême L’äme du vin issu des Fleurs du Mal voici le texte dans son intégralité :

    Un soir, l’âme du vin chantait dans les bouteilles :
     » Homme, vers toi je pousse, ô cher déshérité,
    Sous ma prison de verre et mes cires vermeilles,
    Un chant plein de lumière et de fraternité !

    Je sais combien il faut, sur la colline en flamme,
    De peine, de sueur et de soleil cuisant
    Pour engendrer ma vie et pour me donner l’âme ;
    Mais je ne serai point ingrat ni malfaisant,

    Car j’éprouve une joie immense quand je tombe
    Dans le gosier d’un homme usé par ses travaux,
    Et sa chaude poitrine est une douce tombe
    Où je me plais bien mieux que dans mes froids caveaux.

    Entends-tu retentir les refrains des dimanches
    Et l’espoir qui gazouille en mon sein palpitant ?
    Les coudes sur la table et retroussant tes manches,
    Tu me glorifieras et tu seras content ;

    J’allumerai les yeux de ta femme ravie ;
    A ton fils je rendrai sa force et ses couleurs
    Et serai pour ce frêle athlète de la vie
    L’huile qui raffermit les muscles des lutteurs.

    En toi je tomberai, végétale ambroisie,
    Grain précieux jeté par l’éternel Semeur,
    Pour que de notre amour naisse la poésie
    Qui jaillira vers Dieu comme une rare fleur ! « 

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