Découvrez en détail les notes du millésime 2023, région par région.

  1. Les notes du millésime 2023 en Alsace
  2. Les notes du millésime 2023 dans le Beaujolais
  3. Les notes du millésime 2023 à Bordeaux
  4. Les notes du millésime 2023 en Bourgogne
  5. Les notes du millésime 2023 en Champagne
  6. Les notes du millésime 2023 dans le Languedoc
  7. Les notes du millésime 2023 dans le Jura et en Savoie
  8. Les notes du millésime 2023 en Provence et Corse
  9. Les notes du millésime 2023 dans le Roussillon
  10. Les notes du millésime 2023 dans la Vallée de la Loire
  11. Les notes du millésime 2023 dans la vallée du Rhône
  12. Les notes du millésime 2023 dans le Sud-Ouest

Les notes du millésime 2023 en Alsace

Blancs secs : 16/20
Blancs moelleux : 16/20
Rouges : 17/20

Dans la région, l’hiver avait initié un temps sec et doux, marqué par un déficit de pluviométrie. Cependant, une certaine fraîcheur s’est installée au mois de mars accompagnée par d’importantes pluies qui ont permis de recharger les nappes. Ces conditions ont conduit à retarder le début du cycle végétatif de la plante, plus tardif de près d’une dizaine de jours par rapport aux années précédentes. Le débourrement des ceps n’a ainsi été observé qu’au début du mois d’avril ce qui a permis de ne pas subir les conséquences d’épisodes de gel.

Dans un second temps, les conditions climatiques se sont totalement inversées avec une chaleur précoce observée dès le mois de mai et surtout en juin. Sans surprise, celle-ci a joué un rôle d’accélérateur de croissance pour le végétal, la floraison se passant globalement dans de bonnes conditions et rapidement. Les différents pinots, notamment le pinot gris, ont souvent impressionné par les rendements importants, alors que le riesling a inversement souffert de la chaleur qui a provoqué des phénomènes de coulure pendant la floraison et donc de plus faibles rendements potentiels.

La sécheresse et la chaleur se sont prolongées jusqu’à la mi-juillet avec des premiers signes de sécheresses sur les sols les plus filtrants. Mais, une nouvelle fois, les conditions générales ont alors changé drastiquement. Les températures ont durablement baissé, accompagnées par un ensoleillement moindre qui a contraint les vignerons à redoubler de vigilance au regard du risque sensible de maladie, notamment du mildiou. Une ambiance assez peu estivale qui va rester la norme jusqu’à la fin août où la canicule va refaire son retour. Les vendanges ont alors commencé, les premiers coups de sécateur ayant été donnés le 23 août pour les crémants, suivis dès le 4 septembre pour les vins tranquilles. Les nuits fraîches de septembre ont eu un impact favorable pour une bonne fin de maturation des baies, notamment de riesling.

Contrairement au millésime précédent, les vinifications se sont déroulées facilement. Les niveaux d’alcool sont globalement mesurés et l’on observe de beaux équilibres sur les différents vins, notamment grâce à des niveaux d’acidité satisfaisants. Si les crémants sont bien réussis, les vins tranquilles s’avèrent séducteurs, portés par des expressions fruitées précises et intensément aromatiques. Les rieslings charment par une intéressante tension et même de la salinité, quant aux pinots gris, leur matière souvent ample est contrebalancée, là aussi, par une fraîcheur bienvenue. Sylvaners et muscats sont généralement frais et aromatiques. Les pinots noirs sont très flatteurs avec de très belles couleurs, une matière concentrée et un fruité bien expressif. Enfin, la production de vendanges tardives aura été plus importante qu’en 2022, ce qui n’est pas le cas des rares sélections de grains nobles.

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Les notes du millésime 2023 dans le Beaujolais

Rouges : 16/20

L’année 2023 a commencé de manière relativement calme dans le Beaujolais, avec des conditions climatiques s’inscrivant dans la moyenne des observations des décennies précédentes, tant en matière de températures que d’hygrométrie. Le début du cycle végétatif dans les premiers jours d’avril s’est accompagné ensuite d’un climat plutôt doux et pluvieux jusqu’à la mi-mai avant que la sécheresse ne s’installe davantage. Celle-ci va perdurer et s’accompagner de chaleur au début du mois de juin ce qui a permis d’obtenir une floraison de qualité. Les vignes ont alors connu une période de croissance marquée, portées par des températures particulièrement élevées et un niveau d’ensoleillement rarement observé. La période estivale jouera les contrastes entre un mois de juillet chaud et un mois d’août plutôt frais, le tout marqué par des épisodes de grêle qui vont avoir un impact sur les rendements finaux. Ce fut notamment le cas dans plusieurs crus de la région parmi lesquels Morgon, Chiroubles, Régnié et Fleurie, ainsi que dans certaines zones des beaujolais-villages, par exemple Beaujeu et Lantignié.

La seconde moitié du mois d’août en revanche a été marquée par des chaleurs importantes et certains secteurs du vignoble ont souffert de la sécheresse, notamment s’agissant des jeunes vignes. Et si les vendanges ont commencé dans ce contexte dès le 28 août pour les chardonnays puis ensuite le 1er septembre du côté des gamays, la fraîcheur des nuits qui ont suivi a joué un rôle capital pour maintenir un fruité énergique ainsi que des acidités appréciables.

Globalement, les quantités sur le millésime 2023 sont parfois limitées selon les secteurs mais les vins ressortent avec un profil très intéressant. Le spectre aromatique rappelle davantage des millésimes classiques avec un gamay exprimant des notes ciselées de fruits rouges (notamment framboise et groseille) et offrant un profil en bouche associant une matière élégante bien équilibrée par une acidité préservée. Un vrai changement par rapport aux 2022 avec certainement davantage de gourmandise, des vins souvent friands et accessibles facilement. La jutosité et le croquant des vins s’accompagne également de belles notes épicées et florales qui offrent ainsi un bouquet aromatique complexe. Les structures acides combinées à des matières denses sur les meilleurs secteurs sont, pour leur part, gage d’un bon potentiel de vieillissement pour nombre de vins. Les beaujolais blancs régalent pour leur part de leur fruité intense.  

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Les notes du millésime 2023 à Bordeaux

Rouges de la rive gauche : 15,5 – 16,5/20
Rouges de la rive droite : 15 – 16/20
Blancs secs : 18,5-19/20
Blancs liquoreux : 18,5/20

Après le très précoce millésime 2022, on aurait pu s’attendre à un retour à la normale pour l’année 2023. Sans s’avérer aussi extrême, ce millésime s’est toutefois lui aussi distingué par sa précocité ainsi que par ses conditions climatiques complexes à gérer. Les premiers mois de l’année ont été ainsi marqués par une pluviométrie relativement importante et des températures globalement alignées sur les moyennes trentenaires. Ce retour à la normale a permis de ne pas voir le cycle végétatif initié trop tôt, limitant de fait très largement les risques inhérents au gel. Pourtant, les choses vont radicalement se gâter quelques semaines plus tard avec la mise en place d’un contexte quasiment tropical sur la région. Les niveaux de pluie observés en juin ont été presque 50% plus élevés qu’à l’accoutumée quand, dans le même temps, la moyenne des températures enregistrées présentait une surpondération de près de 3 degrés. Une véritable bombe climatique en somme, parfaite pour laisser le mildiou s’installer de manière galopante dans une large partie du vignoble, les merlots étant particulièrement touchés. Avec, concomitamment, des efforts très importants à la vigne pour ne pas perdre trop de récolte.

Par la suite, le mois de juillet peu marqué par les pluies a conservé des températures semblables à juin mais en accusant dans le même temps un déficit sensible d’ensoleillement. Ces conditions ont induit logiquement une période très longue de véraison laissant craindre une fin de maturation difficile des baies. Mais comme souvent, de bonnes fées se sont penchées sur la fin de ce millésime et des conditions absolument radieuses se sont installées à partir de la mi-août, combinant tout à la fois peu de pluie et une importante chaleur pendant environ un mois. Un contexte propice à une fin de maturation optimale notamment des cabernets sauvignons qui auront moins souffert que les merlots de ce temps atypique pour une fin de saison.

Les vendanges ont été initiées dès le 12 août pour les premiers sauvignons dans le Sauternais suivis dès le 14 août par les sémillons. Les conditions demeurées fraîches les semaines précédentes et sans excès d’ensoleillement ont permis de conserver de superbes trames aromatiques ainsi que des niveaux d’acidité de belle facture, donnant naissance à de grands vins qui séduisent par leur chair, leur complexité et offriront une bonne capacité au vieillissement.

Pour les raisins noirs, les premières baies de merlot ont été ramassées au tout début du mois de septembre, une majorité de cabernets sauvignons étant vendangés au-delà du 20 septembre, après les pluies importantes qui sont survenues. Cela a permis ensuite une fin de maturation optimale des raisins qui, dans les meilleurs secteurs, montrent de très beaux équilibres. Avec un potentiel en alcool un peu moins élevé que sur les millésimes précédents et des acidités préservées, les rouges de 2023 s’avèrent de belle constitution, offrant une couleur soutenue, même si l’hétérogénéité reste de mise selon le travail réalisé à la vigne tout au long de la saison. Les terroirs graveleux ont donné des vins avec beaucoup d’assise, les terroirs argileux des vins de belle ampleur. Sur terroirs argilo-calcaires, les vins révèlent une belle énergie minérale. Globalement, ils n’ont pas autant de puissance que certains 2020 ou 2022 mais s’affirment par leur précision aromatique et leur équilibre.

Enfin, si la production de vins liquoreux en 2022 s’était heurtée à des conditions difficiles, 2023 a, au contraire, déroulé un tapis rouge au développement du botrytis cinerea dans le vignoble avec des pluies abondantes dès le 11 septembre. Couplé à une longue période chaude et sèche de la fin septembre à mi-octobre, les baies ont alors pu se concentrer de manière impressionnante, faisant même craindre un surcroît de puissance. Les vendanges initiées relativement tôt ont cependant permis de conserver des niveaux d’acidité salvateurs pour maintenir de la tension face à une largeur aromatique confite très savoureuse. Les vins sont impressionnants et pourraient bien défier le temps.

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Les notes du millésime 2023 en Bourgogne

Rouges : 16/20
Blancs : 17/20

Le millésime 2023 en Bourgogne s’est joué comme un long numéro d’équilibriste, suspendu entre douceur précoce, sursauts de froid et emballements estivaux. Dès janvier, l’hiver donne l’illusion d’un printemps avant l’heure : la première quinzaine affiche des températures étonnamment douces, puis le thermomètre oscille sans cesse autour des normales. Il faudra attendre les derniers jours de mars pour voir la vigne réellement frémir, stimulée par un pic de chaleur tardif. Le Chardonnay montre les premiers points verts, suivi du Pinot Noir début avril, mais le débourrement avance au ralenti, freiné par ces incessants va-et-vient climatiques. Le stade mi-débourrement n’est atteint qu’entre le 9 et le 17 avril, selon secteurs et cépages.

Avril, globalement frais, finit pourtant sur une note plus clémente, prolongée jusqu’aux premiers jours de mai. Nouveau rafraîchissement, puis à partir du 19, les températures repartent franchir les normales. Les premières fleurs apparaissent lors du week-end de la Pentecôte, et la floraison s’emballe rapidement. Des phénomènes de coulure ont été observés en particulier sur le chardonnay, en lien notamment avec le manque d’eau récurrent du printemps.

L’été, lui, se montre contrasté, les épisodes orageux se multiplient, souvent violents, parfois accompagnés de grêle, avec des phénomènes rarement observés. Les dégâts, localisés, n’effacent pas une réalité plus large : les précipitations, très inégales, peinent à combler un déficit hydrique installé depuis le début de l’année. Un bref pic de chaleur survient début juillet, un autre — plus marquant — entre le 10 et le 25 août, avec des nuits tropicales flirtant avec les 20 °C. Septembre démarre dans une ambiance presque estivale.

La véraison débute timidement dès le 11 juillet mais ne s’installe réellement que fin juillet. Le stade mi-véraison, atteint entre le 9 et le 12 août, coïncide avec le cœur de la canicule et ralentit la coloration. En revanche, les raisins se concentrent rapidement en sucres et voient inversement leur acide malique se dégrader de manière conséquente. Un changement de temps le 24 août freine cette mécanique mais le retour progressif à des conditions plus chaudes début septembre a permis une belle fin de maturation des baies. Les vendanges pour les Crémants débutent dans ces premiers jours de septembre ; celles des vins tranquilles s’étalent ensuite tout au long du mois. Les rouges, en avance, entrent plus tôt en maturité, mais la charge généreuse du millésime impose parfois de patienter.

Côté sanitaire, les ravageurs restent en retrait, mais mildiou et oïdium obligent à une vigilance particulière. Leur pression, très variable selon les pluies et la qualité de protection, reste toutefois globalement maîtrisée. La flavescence dorée demeure contenue en Côte-d’Or, progresse en Saône-et-Loire et s’étend modérément dans l’Yonne. Les orages de fin août réveillent quelques foyers de botrytis et de pourriture acide, surtout sur pinot noir, sans oublier les baies flétries par l’échaudage d’août. Le tri sévère en cuverie permet toutefois de préserver l’essentiel.

Au final, la récolte s’est avérée abondante en 2023, parfois malmenée mais finalement bien aidée par un été généreux. Ce millésime contrasté, où la météo n’aura pas été de tout repos, offre pourtant un remarquable potentiel qualitatif. Les blancs présentent de très beaux niveaux de maturité, offrant une complexité aromatique intéressante guidée par des fruits blancs bien mûrs, tout en conservant une belle fraîcheur. Ce profil, à la fois souple et gourmand, n’est pas sans rappeler les chardonnays du millésime 2018. Côté rouge, les aromatiques sont là aussi très plaisantes avec des notes fruitées et florales bien expressives. Les textures sont denses et les tannins soyeux même si les concentrations ne sont pas les plus impressionnantes. 2023 s’inscrit ici comme un millésime de grande gourmandise qui, s’il n’aura pas un très grand potentiel de garde, n’en procurera pas moins beaucoup de plaisir dès à présent.

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Les notes du millésime 2023 en Champagne

Blancs de noirs : 16/20
Blancs de blancs : 17-18/20

Après une année 2022 très sèche, l’automne apporte un bref retour de la pluie, laissant espérer une bonne recharge des sols. Mais l’hiver 2022-2023 reste globalement sec, à l’exception de janvier, doux et humide, et de la Côte des Bar, davantage arrosée. Le printemps renoue réellement avec l’eau : mars est très pluvieux et doux, compliquant le travail du sol. Le débourrement, prévu début avril, est retardé par des incursions d’air froid jusqu’à fin avril. Malgré ces conditions contrastées, les dégâts de gel restent faibles (1,5 % de l’appellation). Les fortes pluies printanières, bien que contraignantes, compensent le déficit hivernal.

L’été 2023 se révèle très irrégulier. Après un début sec et chaud fin mai-début juin, des pluies fréquentes reviennent dès la mi-juin, parfois largement excédentaires selon les zones. Juillet et août alternent entre fraîcheur humide et pics de chaleur, créant des craintes sanitaires mais sans record historique de précipitations. Les températures oscillent fortement : canicule douce en juin, fraîcheur persistante jusqu’à début août, puis nouveau refroidissement fin août avec des minimales très basses.

Contre toute attente, le début du mois de septembre fut le plus chaud jamais enregistré, faisant de facto des vendanges 2023 les plus chaudes de l’histoire champenoise. L’ensoleillement suit cette variabilité. En dépit d’un été plutôt maussade, le soleil a été très généreux en juin et en septembre permettant à la moyenne des températures de s’afficher légèrement supérieures à la normale. Dans le même temps, la pluviométrie s’est avérée, elle, très importante et en large excédent.

Au global, le millésime 2023 a été marqué par le poids des grappes qui n’avait jamais été aussi important avec 220g en moyenne, du jamais vu dans la région, bien au-delà du précédent record observé en 2005. Cela a permis de réaliser des rendements importants et de pouvoir trier afin de ne conserver que la meilleure qualité en écartant notamment les baies flétries à la suite de l’apparition de quelques foyers de botrytis toutefois contenus. Au global, l’année s’est avérée particulièrement bénéfique pour les chardonnays qui sont superbes, offrant de très beaux niveaux de maturité, un profil aromatique complexe et des équilibres souverains. De leur côté, les pinots noirs, sans être majestueux, ont pu toutefois correctement mûrir grâce aux bonnes conditions de fin de campagne. Ils offrent des profils gourmands, plus aimables que les meuniers un peu moins aboutis.

Les notes du millésime 2023 dans le Languedoc

Les rouges : 16,5-17/20
Les blancs : 15,5-16/20

Le millésime 2023 présente un bilan contrasté : une qualité globalement élevée mais des volumes très hétérogènes selon les régions, particulièrement dans les zones sèches et non irriguées. La vigne a souffert d’un hiver peu pluvieux, d’un printemps sec et d’un été marqué par une canicule tardive, autant de facteurs déterminants dans la baisse des rendements. Le Languedoc-Roussillon accuse une baisse allant parfois jusqu’à 40 % dans certains secteurs.

Le débourrement s’est fait lentement, sous des températures fraîches et avec des réserves hydriques faibles, retardant le développement des vignes, sauf pour les parcelles irriguées. De fin mai à mi-juin, la sécheresse a persisté, freinant souvent la croissance des baies.

L’été s’est avéré dans un premier temps plus doux qu’en 2022 mais la donne va véritablement changer avec l’arrivée d’une importante vague de chaleur en août. Celle-ci a eu des incidences importantes sur l’accélération des maturités, les concentrations très importantes des baies, certaines allant même jusqu’à flétrir avec, au global, une baisse sensible des rendements. Les vendanges ont de facto commencé très tôt dans un contexte de chaleur et de sécheresse.

Ces conditions particulières ont donné naissance à des vins blancs et rosés aromatiques mais manquant parfois d’un peu de fraîcheur. Ils n’en demeurent pas moins nets, plaisants et très accessibles. Les rouges, de leur côté, affichent une très grande concentration qui peuvent être massives lorsque les extractions ont été trop importantes en cave. Leur niveau qualitatif s’avère toutefois très satisfaisants, souvent solaires et portés par des structures tanniques denses.

Les vins du Gard présentent des profils flatteurs, notamment sur les rouges. Sur l’appellation Pic Saint-Loup, la syrah a atteint de très beaux équilibres et une maturité optimale faisant de 2023 l’un des plus beaux millésimes observés depuis une décennie. Du côté de Faugères, la réussite est aussi là avec des rouges dotés d’un beau potentiel et des blancs éclatants.

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Les notes du millésime 2023 dans le Jura et en Savoie

Les rouges : 17/20
Les blancs : 17-18/20

Après avoir connu plusieurs années durement impactées par les aléas climatiques, le vignoble jurassien a connu en 2023 une campagne beaucoup plus sereine avec très peu de gel, de grêle et des quantités d’eau satisfaisantes. Les conditions météorologiques ont permis d’obtenir une maturation optimale et globalement homogène des raisins, ces derniers présentant un état sanitaire très satisfaisant. Que ce soit sur les secteurs d’Arbois, de Château-Chalon ou de Poligny, la qualité générale des vins est très satisfaisante, parfois enthousiasmante, tant en blanc qu’en rouge. Les savagnins qui donnent notamment naissance au vin jaune présentent de très belles qualités et s’avèrent particulièrement prometteurs pour l’avenir. Plus généralement, les vins blancs sont de très belle facture, même s’ils n’ont peut-être pas la même densité que sur le millésime précédent, affichant une belle fraîcheur ainsi que de très beaux équilibres. Les rouges ne sont pas en reste et si les Côtes du Jura régalent par leur fruité friand, trousseau, pinot noir et poulsard sont très réussis avec une profondeur de matière intéressante et une vraie complexité aromatique. Enfin, les crémants de la région ont eux aussi été particulièrement bien réussis.

De son côté et malgré un été capricieux, le millésime 2023 en Savoie s’annonce comme l’un des plus réussis de ces dernières années. Les vendanges 2023 ont été favorisées par un été généreusement ensoleillé et des pluies bienvenues en septembre. Si certaines parcelles ont souffert des intempéries au fil de l’année, l’ensemble des domaines a finalement bénéficié de conditions plus favorables en fin de campagne. Malgré un gel tardif, des épisodes de grêle et une canicule, les viticulteurs ont ainsi pu récolter au moment idéal, avec des raisins globalement sains, offrant un millésime 2023 savoyard sauvé de justesse et qualitatif. Les raisins ont atteint une maturité idéale, offrant un bel équilibre sucre-acidité, gage de vins aromatiques et structurés. Les terroirs savoyards se révèlent pleinement : les cépages locaux expriment leurs caractères typiques avec intensité et finesse. Les vins sont élégants et équilibrés.

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Les notes du millésime 2023 en Provence et Corse

Rouges : 14,5-15/20
Blancs : 15,5/20

En Corse, le millésime 2023 avait commencé par un printemps pluvieux avec des épisodes humides marqués en mai et juin dont la conséquence a été une pression importante du mildiou et de l’oÏdium mais dont les dégâts sont demeurés relativement marginaux. Les conditions plus favorables de juillet et août ont permis d’endiguer le phénomène. L’été a ainsi été ensoleillé et chaud, mais toutefois moins sec qu’en 2022. Pour autant, les épisodes caniculaires observés ont eu des conséquences importantes sur le développement des raisins, tout comme la pression de la cicadelle désormais régulière dans le vignoble. Des blocages de maturité ainsi que des grillures sur feuilles ont marqué sensiblement les vignes.

Si les premières vendanges destinées aux vins pétillants mais aussi des biancu gentile ont démarré dès la mi-août avec des raisins très sains, des taux d’alcool potentiels mesurés et des acidités préservées, la suite de la campagne s’est avérée moins enthousiasmante. Début septembre, les blocages de maturité ont été problématiques sur les rouges, en particulier dans le sud de l’île (Ajaccio et Sartène) ainsi que sur la côte orientale. Si le sciacarellu vendangé plus tôt s’en est bien sorti, avec des maturités satisfaisantes et des résultats intéressants en vinification en rouge et en rosé, le constat est beaucoup plus contrasté pour le niellucciu qui a souvent eu du mal à mûrir.

De manière générale, les quantités récoltées ont été particulièrement importantes, peut-être les plus importantes de ces 30 dernières années. Mais la qualité est très hétérogène, les degrés alcooliques étants souvent élevés et les acidités relativement basses. Les blancs et les rosés s’en sortent mieux avec des vins frais et aromatiques, les rouges étant corrects lorsqu’ils sont légers mais plus compliqués sur des profils plus structurés.

Du côté de la Provence, la campagne viticole 2023 fut exigeante mais qualitative. Après un hiver sec suivi d’un printemps pluvieux, le vignoble a dû faire face à une pression inédite de mildiou et à quelques épisodes de grêle, notamment dans le couloir de Flassans à Pignans. Les viticulteurs ont su rester vigilants et adapter leurs traitements pour préserver la santé des raisins.

L’été, chaud mais globalement régulé par l’influence maritime, a permis une bonne maturation des cépages. La vague de chaleur de mi-août a certes asséché certaines parcelles, mais des pluies ponctuelles et un fort mistral ont réhydraté les baies et maintenu un excellent état sanitaire, surtout sur les vieux coteaux et les secteurs littoraux. Les vendanges, étalées de fin août à mi-septembre, ont respecté les variations de maturité selon les terroirs et les cépages.

Au global, les blancs se révèlent frais et aromatiques, les rosés clairs et francs, et les rouges offrent de belles couleurs, du fruit et une structure harmonieuse. Les appellations de Sainte-Victoire, La Londe, Pierrefeu ou Cuers témoignent toutes d’un millésime aromatique et équilibré, où acidité et maturité sont préservées malgré les aléas climatiques. Le millésime 2023 s’affirme donc sa finesse, sa fraîcheur et une jolie expression aromatique.

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Les notes du millésime 2023 dans le Roussillon

Rouges : 16/20
Blancs : 16/20

Le millésime 2023 dans les Pyrénées-Orientales ne fut pas de tout repos compte tenu d’une sécheresse particulièrement intense. Après un printemps exceptionnellement sec, avec un débourrement retardé de quinze jours et des réserves hydriques hivernales quasi inexistantes, les vignerons ont dû adapter chaque geste pour protéger la vigne en limitant le stress hydrique qui menaçait.

Si l’été a été marqué par une sécheresse persistante, quelques orages en juillet et août ont offert aux raisins une maturation plus lente et une concentration optimale des sucres. L’absence quasi totale de tramontane, phénomène rare dans la région, a réduit l’évapotranspiration et favorisé un état sanitaire exceptionnel, limitant les traitements phytosanitaires. Les chaleurs d’août ont cependant précipité le démarrage des vendanges, obligeant les équipes à organiser finement la récolte pour cueillir les parcelles au moment idéal et éviter les excès solaires.

Les parcelles d’altitude ont bénéficié de nuits tempérées, préservant fraîcheur aromatique et acidité, tandis que le littoral de Banyuls et Collioure a profité des embruns marins, offrant aux cépages locaux comme le Grenache un équilibre parfait entre puissance solaire et élégance. Cette combinaison de vigilance, de techniques adaptées et de microclimats contrastés permet d’obtenir des vins soyeux, complexes et aromatiques.

Le millésime 2023 aura ainsi permis de faire éclore des rouges riches et équilibrés, des blancs frais et expressifs, et des rosés lumineux, fidèles à l’empreinte solaire et maritime du Roussillon.

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Les notes du millésime 2023 dans la Vallée de la Loire

Rouges : 15-16/20
Blancs : 16/20
Blancs moelleux : 15-16/20

Le millésime 2023 en Val de Loire a été marqué par des conditions climatiques contrastées, oscillant entre épisodes caniculaires et pluies ponctuelles, mettant véritablement à l’épreuve les vignerons. Malgré une forte pression fongique au début de l’été et une maturation accélérée par la chaleur, les vendanges, précoces par rapport à la décennie précédente, ont permis de récolter des raisins sains et équilibrés.

Les volumes observés selon les sous-régions ligériennes sont très contrastés. Certains terroirs ont engrangé de beaux volumes, tandis que d’autres ont subi les effets de la grêle, de la sécheresse ou du mildiou. La vigilance constante et la maîtrise des pratiques culturales ont été essentielles pour préserver l’équilibre des raisins et limiter les traitements phytosanitaires.

Dans le vignoble nantais, la combinaison d’ensoleillement et de pluie a favorisé un excellent état sanitaire. Les muscadets se distinguent par leur vivacité et leur fraîcheur, avec des arômes d’agrumes et de fruits à chair blanche. Les raisins, parfaitement équilibrés, offrent un potentiel de garde intéressant et reflètent la typicité ligérienne du melon de Bourgogne.

En Anjou, les sauvignons présentent une intensité fruitée et une minéralité marquée, tandis que les rouges surprennent par leur maturité homogène. Les cabernets et gamays révèlent des notes délicates de cerise, cassis et fraise, avec des tanins souples et une belle rondeur, résultant des deux vagues de chaleur qui ont rythmé la maturation. Les blancs bénéficient d’une tension remarquable grâce à une préservation de l’acide malique, offrant des vins frais et équilibrés.

En Touraine, les sauvignons et chardonnays affichent une belle fraîcheur et une typicité aromatique fidèle au terroir. Les rouges, majoritairement cabernet franc et gamay, présentent des profils fruités et élégants, aux degrés modérés, avec un équilibre subtil entre concentration et vivacité. Les rosés tirent parti de la canicule début septembre pour obtenir des arômes de fruits rouges frais, une bouche gourmande et une vivacité typique de la région.

Dans le Centre-Val de Loire, la météo plus tempérée a ralenti la maturation des raisins, mais a permis une récolte régulière et qualitative. En dépit de la pression du mildiou et du black-rot, un travail précis es vignerons à la vigne a permis de conserver in fine des jus équilibrés et aromatiques. Les blancs présentent une belle minéralité et une fraîcheur persistante, tandis que les rouges montrent des tanins souples et des notes fruitées éclatantes.

Les Crémants de Loire, élaborés à partir de chardonnays et de pinots noirs précocement récoltés, offrent élégance, finesse et acidité préservée. Ces effervescents, vifs et aromatiques, traduisent la maîtrise de la vinification même face à des conditions exigeantes.

Enfin, les aléas climatiques observés en 2023 n’ont pas été favorables aux vendanges tardives, limitant souvent drastiquement les volumes de vins moelleux et liquoreux produits avec des diminutions allant de 40% à 70%. Si les quantités sont très réduites, la qualité est appréciable, en particulier chez les producteurs renommés qui ont su pratiquer des tries très strictes donnant in fine naissance à des vins vins moelleux élégants, frais et aromatiques. Sans être légendaires, ils procureront toutefois rapidement un vrai plaisir de dégustation.

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Les notes du millésime 2023 dans la vallée du Rhône

  • Rhône nord

Rouges : 18/20
Blancs : 16/20

  • Rhône sud:

Rouges : 16,5-17/20
Blancs : 16/20

Le millésime 2023 dans la Vallée du Rhône se dessine comme un exercice d’équilibre, fruit d’une année météorologique particulièrement contrastée. Après un hiver exceptionnellement sec marqué par une longue période sans pluie en janvier et février, les vignes ont amorcé la saison avec des réserves hydriques limitées tant dans le nord que dans le sud de la région. Le printemps, à peine plus clément, a été caractérisé par des pluies importantes, surtout dans la partie septentrionale : orages localisés parfois accompagnés de grêle, mais aussi des averses généreuses. Ces dernières ont régénéré le sol et stimulé la croissance végétative. En dépit de ces conditions, la pression des maladies cryptogamiques est restée contenue. Avec l’arrivée de l’été, la chaleur s’est installée, mais la vigne a pu bénéficier de larges amplitudes thermiques diurnes et nocturnes, les nuits particulièrement fraîches permettant notamment de préserver la fraîcheur des raisins, même avec la canicule apparue tardivement.

Dans le nord, les vignerons ont dû s’adapter à des conditions relativement instables. À Saint-Péray, la saison a vu des réajustements constants, mais les jus récoltés reflètent la fraîcheur du terroir. Les Syrahs sur les appellations de Côte-Rôtie, Hermitage et Saint-Joseph, affichent des couleurs profondes, des tanins soyeux et une structure élégante. Malgré les chaleurs intenses observées à la fin du mois d’août, les vignerons ont globalement réussi à préserver des raisins équilibrés en quantité satisfaisante, offrant un millésime septentrional caractérisé par la finesse et la fraîcheur. À Crozes-Hermitage, le climat bouleversé par les orages a finalement donné des rouges équilibrés avec des tanins soyeux, et des blancs vifs et opulents.

Au sud, la météo a, là aussi, joué les trouble-fête mais le millésime s’avère in fine très réussi. Les Côtes du Rhône présentent des vins structurés, alliant à la fois une vraie puissance de matière mais en conservant un équilibre remarquable grâce au bon niveau d’acidité qui a pu être préservé dans les baies. Sur l’appellation Ventoux, la longue période de vendanges combinée à d’importantes amplitudes thermiques fin septembre offre une maturité phénolique idéale : les blancs sont frais et équilibrés, les rouges profonds et élégants. Autour des Dentelles de Montmirail, sur les appellations Gigondas ou bien encore Beaumes-de-Venise, les vignes n’ont pas trop souffert de la sécheresse et ont permis de produire des rouges aux tanins charnus et raffinés. Par ailleurs, des appellations comme Cairanne, Lirac, Costières-de-Nîmes et Grignan‑les‑Adhémar ont livré des vins fruités, structurés et très expressifs, avec des tanins fondus et une palette aromatique riche.

In fine, l’appellation Clairette de Die se distingue par des vins harmonieux associant une belle acidité et des arômes de pêche, de poire et de fruits exotiques.

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Les notes du millésime 2023 dans le Sud-Ouest

Rouges : 16/20
Blancs : 16/20

Le millésime 2023 dans les vignobles du Sud-Ouest restera dans les mémoires comme une année particulièrement contrastée. Après un printemps très humide, les vignerons ont dû faire face à une série d’aléas climatiques : un violent orage de grêle le 20 juin, suivi d’une vague de chaleur fin août avec des températures dépassant 40 °C et un vent d’Autan soutenu. Cette combinaison de stress hydrique, d’épisodes de mildiou et de chaleur a fortement impacté les volumes. Les récoltes sont globalement en recul de 21 % par rapport à la moyenne 2018‑2022, avec des pertes dramatiques à Madiran où certaines parcelles ont été presque anéanties, et des récoltes réduites de moitié à Fronton ou Cahors.

Pour autant, tous les vignobles ne sont pas touchés de la même manière. À Irouléguy, les parcelles situées en altitude ont conservé des rendements normaux, protégées par la brume et les nuages. Aux Côtes du Marmandais, les rouges ont souffert davantage que les blancs, préservés par leur exposition et leur résistance. À Gaillac, la diversité des cépages a produit des contrastes : le mauzac a été affecté par l’humidité et la chaleur, tandis que le fer servadou s’en est bien sorti. Marcillac, majoritairement planté là aussi en fer servadou, a enregistré une récolte supérieure à la moyenne, confirmant la robustesse de ce cépage face aux aléas.

Si les volumes ont globalement diminué, la qualité est toutefois très séduisante. Les raisins, sains et mûrs, ont produit des vins aromatiques, équilibrés et bien typés. Les blancs conservent fraîcheur et tension, les rouges offrent des tanins soyeux et des arômes de fruits croquants, et les terroirs les mieux exposés ont produit des vins d’une grande harmonie.

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