La 13ème édition du SPIT (Sciences-Po International Tasting) se déroulait chez Bollinger il y a quelques jours. Récit d’un concours étudiant de haute volée.
Ça n’était pas un poisson d’avril ! Le 1er avril dernier, les étudiants de Sciences Po avaient donné rendez-vous à 45 étudiants venus de 15 grandes écoles et universités pour croiser le fer (et surtout le verre) le temps d’un week-end, autour de belles bouteilles de vin. Le SPIT, acronyme bien trouvé du Sciences Po International Tasting, est en effet l’un des concours de dégustation les plus courus. iDealwine en est l’un des partenaires fidèles aux côtés de la maison Bollinger, qui ouvre ses portes au SPIT depuis l’origine, 2023 représentant la 13ème édition de l’évènement.
Si les étudiants sont nombreux à postuler pour participer au concours, seules 15 équipes sont retenues. Aux côtés des équipes françaises (Agro Montpellier, Agro Paris Tech, Assas, Edhec, EM Lyon, ENS, ENSTA, ESSEC, HEC, Polytechnique), le SPIT accueillait aussi les étudiants de Cambridge, du MIT et d’Oxford. Deux équipes de Sc Po (dont trois alumni) venait compléter cette brochette de compétiteurs, tous déterminés à gagner, devant un jury composé de Charles-Armand de Belenay et Denis Bunner, respectivement Président et Responsable des vins de la maison Bollinger, Martin Jean, Chef Sommelier des Crayères, à Reims, et Angélique de Lencquesaing pour iDealwine.
L’équipe du SPIT avait composé une série d’épreuves alternant les questions techniques, historiques et économiques. Quelle technique a été expérimentée en Bourgogne par Jules Guyot pour améliorer la qualité des vins blancs au XIXème siècle ? Qui a déclaré « Dans la victoire, vous méritez du champagne, dans la défaite, vous en avez besoin » ? Que décide l’édit de l’empereur Doclétien en 92 après J.C sur les vignes de l’empire romain ? Connaître les bonnes réponses ne suffira pas à vous qualifier pour les épreuves finales, il faut d’abord en passer par la dégustation à l’aveugle, redoutable étape sur laquelle les plus calés se fourvoient régulièrement (à commencer par les membres du jury, et particulièrement l’auteur de ces lignes).
Parmi les trois séries de vins (effervescents, blancs, puis rouges), outre l’identification des cépages dominant dans chaque vin, la difficulté va crescendo car les participants sont invités à déterminer l’appellation, et même, pourquoi pas, à donner le nom et le millésime de chacun des crus… La maison Bollinger se montre toujours généreuse en beaux flacons, cette année les compétiteurs ont pu goûter deux millésimes de Grande Année (2004 et 2008) ainsi que la cuvée R.D. 2004. Un intrus ? Le délicieux Triple Zéro de Jacky Blot, au domaine de la Taille aux loups. Les blancs secs nous donnent du fil à retordre, entre un sancerre d’Alphonse Mellot (le Paradis 2021), un savagnin ouillé 2018 du domaine du Pélican, un saint-joseph 2021 de Pierre-Jean Villa et le grand cru Mambourg 2019 du domaine Deiss. Les iDealwiners auraient pourtant sûrement identifié les vins en question, puisque tous les domaines sont partenaires du site…
Pour finir, les vins rouges mettaient à l’honneur l’étincelant marsannay Clos du Roy 2019 de Sylvain Pataille, un déroutant représentant du Douro, Niepoport Vinhos Charme 2018 (issu du cépage Tinta Roriz notamment… pas simple), le puissant ermitage Ex-Voto de Guigal (2012) ou encore, à Saint-Emilion, le superbe 2019 du Château Croix de Labrie, qui se distingue par la rondeur épanouie du merlot, majoritaire dans l’assemblage (complété par 3% de cabernet sauvignon).
Le MIT et Normale Sup en finale
Deux équipes se détachent à l’issue de ces premières épreuves, l’ENS de la rue d’Ulm, à Paris et les étudiants MIT, fraîchement débarqués de Boston pour le concours. Nouveauté du SPIT, cette année, pas moins de quatre vins sont servis à l’aveugle aux finalistes, qui ne disposent que de 20 minutes pour se préparer… Au programme, quatre crus somptueux : ma maison Bollinger a extrait de ses caves un magnum de la cuvée R.D., dans le millésime 1970. La société Prestige Cellar avait également fait parvenir un superbe vin jaune du domaine Ganevat, la Cuvée du Pépé 2008. Le Château Lafite Rothschild est représenté par le splendide 2001. Un clos-de-tart 2015 vient parachever cet éblouissante série. Si l’équipe du MIT impressionne par la précision de ses réponses, ouvrant l’appétit de l’assemblée à l’évocation savoureuse d’un accord de BBQ ribs pour accompagner le clos-de-tart, l’ENS l’emporte d’un cheveu, transportant le jury décidément affamé par l’éloquence de ses descriptions de chacun des vins, et surtout ses propositions gastronomiques. Comment résister à l’évocation d’un gravlax de saumon, accompagné de son petit pain perdu à l’aneth pour sublimer le R.D. 1970 où pointent des saveurs de truffe blanche ? A un vin jaune marié une volaille de Bresse accompagnée de la fameuse purée de Georges Blanc ? A un agneau de Pauillac pour accompagner le grand bordeaux pleinement épanoui ? Le jury doit trancher. Les épreuves s’achèvent, les équipes se retrouvent autour d’un déjeuner arrosé du Special Cuvée, en blanc et en rosé, et l’équipe de Normale Sup repart les bras chargés de cadeaux. Bravo à Gauthier Jacquemin, Abel Hishinuma et Louis Soria-Binois !
Nous sommes heureux d’adresser nos félicitations aux étudiants qui portent haut l’étendard du vin, ils sont les ambassadeurs du vin pour en diffuser la culture auprès des générations à venir, c’est d’ailleurs en cela qu’iDealwine est heureux de les accompagner dans cette démarche ! Mention spéciale pour les équipes organisatrices du SPIT qui ont su réunir des vins exceptionnels auprès des vignerons et des domaines, et qui ont su minutieusement gérer l’emploi du temps de cette journée – au point de me redéposer à la gare dix secondes avant le départ du train -. Un grand merci à la maison Bollinger d’ouvrir toujours si chaleureusement ses portes pour l’évènement. Avec une telle assemblée, l’avenir du vin est entre de bonnes mains.
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