
Léoville Barton, la simple évocation de ce nom suffit aux amateurs de vin du Bordelais (et amateurs de vin tout court !) pour savoir de quelle grande propriété bordelaise nous parlons.
Une longue histoire de famille
Nous pourrions croire que l’histoire de Léoville Barton débute en 1826, lorsque le domaine Léoville est mis en vente et que l’une des trois parcelles est achetées par Hugh Barton, qui la renomme de son nom. Les deux autres parcelles vendues, vous les connaissez également, puisqu’elles ont donné naissance aux domaines de Léoville Las Cases et Léoville Poyferré.

Mais revenons à Léoville Barton : l’histoire de cette famille, d’origine irlandaise début quelques décennies plus tôt, lorsque Thomas Barton, né en 1695, quitte l’Irlande et rejoint la France à l’âge de 27 ans. C’est aux côtés de ses oncles qu’il apprend le métier de marchand, il est envoyé en France mais c’est en 1725 qu’il s’installe à Bordeaux et devient négociant en vin. C’est ainsi que s’écrit le récit de la famille Barton à Bordeaux.
L’héritage sera transmis à l’un de ses petits-fils : Hugh Barton, qui débute sa carrière en 1786 alors à peine âgé de 20 ans. Les affaires sont florissantes jusqu’à la Révolution française qui freine leurs activités : Hugh Barton quitte alors Bordeaux mais y maintient ses activités, il achète ainsi le Château Langoa en 1821. C’est la première acquisition de la famille, suivra la parcelle de Léoville, à laquelle il y ajoute son nom, en 1826.
D’autres personnalités de la famille s’intéresseront aux domaines, comme Ronald Barton, qui aura la tâche de reconstruire le vignoble aux sorties de la seconde guerre mondiale, suivi d’Anthony, Lilian, et les dernières générations : Mélanie : la première œnologue de la famille et Damien.
Cette longue lignée est l’une des propriétés familiales les plus anciennes de Bordeaux, et même la plus ancienne de tous les grands crus classés en 1855 !
Lorsque deux propriétés se rencontrent
La propriété, elle aussi, a une belle histoire et croise celle de Langoa, grâce à la famille Barton. La seconde est construite en 1758, lorsque de son achat par Hugh Barton, des chais de vieillissement dans une crypte voûté se trouve sous le Château. Lorsque Hugh rachète alors quelques années plus tard des parcelles de Léoville qui jouxtent sa nouvelle propriété, il n’a pas la nécessité d’installations viticoles : possédant déjà celle de Langoa Barton. Langoa Barton et Léoville Barton sont donc élevés et vinifiés au même endroit, c’est pour cette raison que le Second vin du domaine mélange des vignes issues des deux propriétés. C’est ici également que se trouve également de beaux jardins à la française et à l’anglaise, ainsi qu’une orangeraie.

Grand cru classé et grand terroir
Si Léoville Barton est jugée dès 1855 Second Cru Classé lors du classement demandé par Napoléon III, c’est grâce à la qualité de son terroir, qui, comme de nombreuses autres propriétés classées, a fait sa réputation. Les vignes sont réparties sur 50 hectares au cœur de Saint Julien, font face à la Gironde. Plusieurs couches de graves composent le sol. Les sous-sols argilo-graveleux, d’origine alluviale, sont profonds et maigres. Ils permettent l’enracinement et la fertilisation nécessaires aux ceps pour leur bon développement. Ces sols sont un véritable atout lors des années difficiles ou précoces : les vignes peuvent ainsi éviter une maturation trop rapide grâce à leur terroir.
Les vignes ont en moyenne une quarantaine d’années : certaines plus jeunes vignes sont éduquées mais de vieilles vignes lors de l’élevage. L’encépagement, assez traditionnel de la rive gauche de Bordeaux, est composé de 77% de cabernet sauvignon, 20% de merlot et 3% de cabernet franc.

La vigne dans son environnement
Qu’il s’agisse des vignes de Langoa ou Léoville Barton, les deux domaines sont traités de le même esprit, il faut dire que les vignes sont voisines : il suffit de traverser une route ! La propriété n’est pas plantée uniquement de vignes mais aussi de prairies et de bois, l’agroforesterie apporte aux vignes un écosystème qui lui est bénéfique : elle prélève notamment des nutriments et est davantage protégée des maladies cryptogamiques (mildiou, oïdium). Les vignes sont vendangées à la main avant d’être éraflées et déposées sur les cuves bois thermorégulées.

Comme dans les grandes propriétés bordelaises, le travail aux chais est important : une fois les vins dans les cuves bois, les tanins, les arômes et la couleur sont extraits par des remontages qui ont lieu deux fois par jour. La macération dure quelques jours avant que le vin soit mis en barrique de chêne français dont 60% sont neufs pour y être élevés 18 mois. Le soutirage est pratiqué tous les trois mois dont la méthode à l’esquive (avec une bougie) est la même depuis des générations afin de séparer les lies du vin clair. Enfin, les vins sont collés au blanc d’œuf pour retirer les particules en suspension dans le vin.

Les vins vendus chez iDealwine :
Château Léoville Barton 2ème Grand Cru Classé : sûrement l’un des crus les plus fins de tout le médoc !
Château Langoa Barton 3ème Grand Cru Classé : un vin avec une grande amplitude en bouche et une belle complexité sublimée par un joli fruit.
Ce qu’en disent les guides :
« Le vin est pur, toujours très digeste et équilibré, acquérant avec le temps une fantastique complexité »
Revue des vins de France 3* / 4
« Propriété exemplaire par la constance de ses vins et de leur style et par une politique de prix intelligente et non spéculative »
Bettane + Desseauve 4* / 5