Dans certains pays où le thermomètre peut plonger très bas, les raisins donnent ce qu’on appelle du vin de glace, un vin naturellement riche en sucres résiduels puisque concentré par des vendanges très tardives (entre début décembre et fin février).
Cette tradition est courante au Canada (premier producteur en volume), en Autriche, en Allemagne, en Slovénie mais aussi en France, notamment en Alsace ou dans le Gers, lors des vendanges de la Saint-Sylvestre. On le connaît aussi sous les noms de icewine ou Eiswein.
Les origines
Le vin de glace du Canada (Ontario, Québec, Niagara) est un peu différent de celui qu’on produit en Europe. Il a vu le jour en 1973, à partir du cépage vidal. Ses origines historiques se trouvent en Moselle allemande ; on en produit aussi en Autriche et dans toute la vallée du Rhin, à partir du riesling, pinot gris, gewurztraminer. Il développe alors de beaux arômes de fruits exotiques et d’épices.
Cryoextraction
Les raisins attendent vaillamment sur pieds l’arrivée du gel. Lorsque celui-là survient et que la température descend (au minimum) à -6° (l’idéal est -13°), la récolte peut avoir lieu ; elle se déroule souvent la nuit. Les raisins sont ensuite pressés lentement directement. Le jus est très concentré en sucres puisque l’eau contenue dans les baies y reste emprisonnée à l’état de cristaux. Ensuite on vinifie normalement comme pour un vin liquoreux. Au final, le vin compte au minimum 125 grammes de résiduels et dépasse rarement les 10° d’alcool.
Rareté
Bien sûr ces vins restent rares, car ils demandent beaucoup de travail, coûtent cher à produire et ne peuvent se faire que sous un climat sibérien ; en général les conditions sont réunies deux à trois fois tous les dix ans. De plus, la surmaturité sur souche concentre les raisins mais fait perdre une grande quantité de jus, donc les rendements sont très faibles et les quantités produites infimes.
Une bouteille coûte entre 20 et 300 euros.