On le sait : la Loire propose, en rouge comme en blanc des vins au rapport plaisir/prix exceptionnel. Parmi eux, Philippe Vatan, au Château du Hureau est une véritable référence pour les amateurs.
Le tuffeau, une roche-mère idéale
Le vignoble du Château du Hureau s’étend sur les meilleures parcelles de la rive sud de la Loire. Environ vingt hectares répartis en vingt parcelles sur les communes de Dampierre-sur-Loire, Souzay-Champigny et Saumur. 18,5 hectares sont plantés en cabernet franc pour produire les différentes cuvées de rouge en appellation Saumur-Champigny et quatre parcelles de chenin sur 1,5 ha pour produire un Saumur blanc ou un Coteau de Saumur.
Ce qui caractérise le terroir du domaine, c’est que, sous toutes les parcelles, on trouve le tuffeau, cette roche calcaire du Crétacé avec laquelle sont bâtis les châteaux de la Loire et de nombreuses habitations de la région. Outre ses qualités esthétiques et mécaniques pour la construction de bâtiments, le tuffeau s’est aussi révélé être une roche mère idéale pour les sols viticoles : elle se réchauffe facilement et régule à merveille l’alimentation en eau de la vigne. Les sols sur ce tuffeau filtrant ne sont jamais en excès d’eau et, durant les chaleurs estivales, les racines des ceps peuvent toujours y trouver le peu d’humidité nécessaire à une maturation continue des raisins.
Les différences de texture des sols, d’épaisseur au dessus du tuffeau, d’exposition, de distance par rapport à la Loire, l’origine des plants, et bien sûr aussi l’âge des vignes donnent des potentiels différents pour chaque parcelle et des cuvées différentes pour les vins du Château du Hureau.
Le passage au bio
L’actualité récente de ces dernières années (et le grand projet de Philippe Vatan) est de passer progressivement le domaine en bio. Pas facile pour un ingénieur agronome forcément formé à l’école des traitements préventifs et curatifs dans toutes les formes d’agriculture. Ce fut pour lui un long cheminement, comme pour de nombreux vignerons de sa génération !
Un chemin qui a commencé par la maîtrise des rendements (alors que l’agriculture moderne a toujours mis en avant le culte du rendement élevé, signe d’un “bon” agriculteur). Taille courte, ébourgeonnages, enherbement, la fin des années 1980 marque le début du passage à une viticulture plus naturelle. Les résultats sont déjà sensibles dans la progression spectaculaire de la qualité des raisins. Pourtant Philippe Vatan est encore freiné pour passer en bio. En particulier parce qu’il a peur que cela change le goût de ses vins, en particulier les rouges, dont il craignait qu’ils deviennent trop acides et trop minéraux, en s’éloignant de leur rondeur habituelle qu’il aimait tant…
Mais les choses progressent quand même. Les traitements anti botrytis sont abandonnés en 2001 et en 2004 les parcelles de chenin commencent à être menées en bio. Et la généralisation de la culture bio a débuté en 2007 avec un lancement de la certification “A.B.” en 2011.
Philippe Vatan est évidemment très satisfait des résultats obtenus. Au-delà de la satisfaction de voir s’installer une vraie biodiversité dans le vignoble, tout ce cheminement et tout ce travail semblent trouver leur récompense dans la qualité croissante des vins du domaine : plus de netteté, plus de précision aromatique, plus de caractère aussi. Ils ont peut-être perdu un peu en rondeur, en facilité (les vins ont un peu plus besoin de temps et d’élevage), mais il est indéniable qu’ils ont beaucoup gagné en race, en finesse des tannins, en équilibre. Déjà réputés comme étant parmi les meilleurs de Saumur-Champigny, les vins du Château du Hureau n’ont sans doute pas fini de faire parler d’eux !
A lire également dans le Blog iDealwine :
Quels accords à table avec les vins de Loire ?
Consultez les ventes de vins de la vallée de la Loire sur iDealwine
