Jean-Claude Lapalu : voilà un nom du Beaujolais qui est peu connu du grand public en France, mais dont la production est pourtant recherchée par les amateurs avertis et la grande restauration, et s’exporte aussi très bien. Des vins au sommet du Beaujolais.
Jean-Claude Lapalu s’est installé à Saint-Etienne La Varenne, en AOC Brouilly dans le Beaujolais en 1982. Ce fils et petit-fils de vignerons, travaillant sur des vignes en location, a commencé par livrer ses raisins à la coopérative jusqu’en 1995. Dès l’année suivante, il s’est mis à vinifier lui-même sa récolte. Comme beaucoup, il a commencé par faire du vin comme on l’apprend dans les formations œnologiques : macérations courtes, levurage… Puis il a progressivement affiné son style, passant à des vinifications naturelles, abandonnant la chaptalisation et prenant plus son temps. Enfin, il a aussi opéré des changements dans ses vignes, avec des pratiques beaucoup plus respectueuses de l’environnement. Il a réalisé ces progrès grâce à l’observation, aux expérimentations et aussi également grâce aux rencontres et échanges avec d’autres vignerons et professionnels du vin. Les progrès sont concluants : ses vins se font rapidement remarquer et dès la fin des années 1990, ses bouteilles se retrouvent à côté de celles de Marcel Lapierre, Jean Foillard ou Yvon Métras… Et il rejoint progressivement cette bande de vignerons nature du Beaujolais.
De la location de ses terres, il est passé à l’achat au milieu des années 2000, ce qui lui a permis de construire son chai comme il l’entendait. Le vignoble s’étend désormais sur un peu plus de 12 hectares plantés en gamay, dans les appellations Beaujolais Villages, Brouilly et Côte de Brouilly. Les sols sont minces, sur roches granitiques. Les vignes sont travaillées naturellement (bio certifié), sans produits ni engrais chimiques, avec des sols labourés et des rangs enherbés, Les rendements sont extrêmement bas, de l’ordre de 20 hl/ha pour certaines parcelles de vieilles vignes. Enfin, les vendanges sont évidemment manuelles et le tri est intransigeant.
En cave, les méthodes varient selon les terroirs : pour certaines cuvées, la vendange est totalement égrappée, pour d’autres seulement en partie et les dernières ne le sont pas du tout. Les macérations carboniques et semi-carboniques sont longues puisqu’elles durent une petite vingtaine de jours. Le pressurage, très lent se fait dans un vieux pressoir du XIXe siècle. Aucun intrant n’est utilisé, aucune levure, même si les fermentations ont parfois un peu de difficultés à se lancer dans les cuves béton ou dans les nouvelles amphores. Les élevages, en cuves et/ou en fûts (sans bois neuf) durent jusqu’à 10 mois. Les vins ne sont pas filtrés et des doses homéopathiques de soufre sont ajoutées à la mise (environ 10mg/L), ou parfois pas du tout lorsque c’est possible.
Mais alors, pourquoi ce domaine aussi génial demeure si discret vous direz-nous ? Bonne question ! La discrétion naturelle du vigneron et le fait qu’il n’envoie jamais d’échantillons à la presse ou aux guides doit certainement jouer un rôle… Heureusement et comme toujours, cela n’a pas empêché les amateurs de vins du Beaujolais de déceler le talent de Jean-Claude Lapalu, ni aux sommeliers d’ailleurs, puisqu’on retrouve ces vins sur de nombreuses tables étoilées ainsi que chez de nombreux cavistes réputés.
Une partie de notre équipe a rendu visite aux vignerons du Beaujolais partenaires d’iDealwine il y a quelques semaines et on peut vous dire que là-bas, les vignerons sont unanimes : Jean-Claude Lapalu est un exemple et se place au sommet, parmi les très grands de la région. Ce domaine était aussi l’un des chouchous de Robert Parker dans le Beaujolais, il lui a accordé de nombreuses très bonnes notes.
Les vins du domaine Jean-Claude Lapalu en vente
Les vins de Jean-Claude Lapalu se distinguent par leur finesse, leur fraîcheur, leur grande buvabilité et leur fruité incomparable. Pour autant, ces vins ne manquent pas de concentration ni de profondeur. Des vins nature mais bien droits, sans aucune déviance.
Ce 100% gamay est issu de vignes âgées de 50 à 60 ans et plantées sur des sols sableux et granitiques. Les baies sont vendangées à la main. Elles sont vendangées sans être éraflées, par macération carbonique dans le respect des traditions du Beaujolais. Après une vinification d’environ deux semaines, le pressurage se fait sur un pressoir à table verticale. Doux, il dure environ 24 heures pour préserver le raisin et les jus. Ensuite, place à la fermentation malolactique. En début d’année, les vins sont assemblés avant d’être élevés dans des cuves en inox. A la dégustation, le vin s’ouvre, offrant des arômes fruités. En bouche, un bel équilibre, une légèreté et une certaine concentration. La matière est soyeuse et digeste. Un beaujolais très bien fait, de style classique.
Les baies sont issues ici de vieilles vignes de gamay plantées sur sols granitiques. Après avoir été récoltées à la main, les grappes entières sont vinifiées par macération carbonique pendant environ deux semaines. Tout est fait ici pour respecter la tradition beaujolaise. Un pressurage doux lieu ensuite sur un pressoir à table verticale pendant 24 heures. S’en suit la fermentation malolactique. En début d’année, les vins sont assemblés avant d’être mis en cuve. A la dégustation, ce brouilly dévoile une belle palette aromatique : petits fruits rouges bien mûrs, notes caillouteuses et de pétales de rose. Il se montre fruité, généreux, rond, profond, dense, équilibré et dynamique avec des tanins bien présents en finale. Un grand Beaujolais !
Cette cuvée n’est pas issue de n’importe quel terroir : ici, le sol est constitué de roches d’origine volcanique, la pierre bleue de Brouilly. Les raisins, après avoir été vendangés manuellement sont conservés à environ 10°C avant que la vinification ne débute. Le vigneron en érafle seulement 20%. Pendant les 18 à 20 jours de macération carbonique, le jus subi quelques remontages et pigeages en fin de cuvaison. Pour achever la fermentation alcoolique, le jus est transvasé dans des tonneaux où il sera ensuite élevé pendant 9 à 10 mois. Avant la mise en bouteille, le vin n’est pas filtré mais environ 10ml de souffre sont ajoutés. A la dégustation, cette cuvée exhale des arômes de mûres, de cassis et dévoile une belle fraicheur en bouche. Ce vin, moins démonstratif que les autres réclame quelques années en cave pour exprimer toute sa profondeur et sa complexité.
Il y a 70 ans, les vignes d’où provient cette cuvée ont été plantées sur une parcelle pentue, exposée sud-ouest, sur des sols de sables granitiques. Les baies sont vendangées à la main, égrappées, puis laissées à macérer pendant 20 à 25 jours. L’élevage en barriques vieilles de 10 ans dure 9 à 10 mois, avant assemblage et mise en bouteille. On ajoute au vin 10ml de soufre. La cuvée se distingue par son bel équilibre entre fruité et structure. Un vin élégant avec un bon potentiel de garde (10 ans) qui se mariera aussi bien avec des viandes blanches que des plateaux de fromage.
Cuvée parcellaire, ce qui est fou ici, c’est l’âge des vignes de cette parcelle : certaines sont plus que centenaires, plantées en 1900. Les baies sont ramassées à la main avant la macération carbonique des grappes entières et un élevage de 8 mois en fûts de 10 vins. Lorsque c’est possible, le vigneron n’ajoute pas de souffre, sinon, seulement 10ml sont incorporés au moment de la mise en bouteille. A la dégustation, fruits noirs, mûre, cassis, épices, tanins soyeux, rondeur et gourmandise se dévoilent au palais et au nez. Cette cuvée montre bien tout le potentiel de garde des grands terroirs de la région. A marier avec du canard ou des viandes blanches.
De vignes d’environ 60 plantées sur des sols granitiques et sablonneux sont récoltées des baies. Après des vendanges manuelles et un égrappage, la vinification commence… en amphores de 400ml, durant deux mois. Le vin est transvasé dans des cuves pour y être élevé pendant 10 mois. Il n’est pas filtré avant la mise en bouteille et exhale des arômes de violette et de cerise. Bu jeune, il réclame une ou deux heures de carafage.
Le domaine Jean-Claude Lapalu, ce qu’en disent les guides
Jean-Claude Lapalu fait son entrée dans le guide cette année. Nous avons été séduits par la qualité de ses vins. Il s’avère que le virage amorcé à la vigne il y a quelques années, pour aller vers des vins aussi sains et purs que possible, porte ses fruits aujourd’hui. On trouve chez lui deux styles de vins : une tendance à un fruité plus confit dans Le Rang du Merle et la Cuvée des Fous, une meilleure précision de définition dans les cuvées Vieilles Vignes et Croix des Rameaux.
La Revue du vin de France
Vin excellent nous buvons la cuvée des Rameaux nous en sommes fans.
Ravi que cela vous plaise ! Merci 🙂