La 156eme vente aux enchères des vins des Hospices de Beaune se tenait le dimanche 20 novembre. Le résultat de cette vente marque un important repli par rapport à l’année 2015 (-38%). Toutefois le contexte tragique de l’année 2015 expliquait l’élan exceptionnel de générosité qui avait tiré les enchères à la hausse. Cette vente est en réalité la deuxième meilleure de l’histoire des Hospices (+4% par rapport à 2014).
L’histoire de la vente des Hospices de Beaune
Les Hospices de Beaune furent fondées en 1443 comme un asile destiné aux soins et à l’hébergement des plus démunis. Cette institution a traversé les siècles et sa vocation est demeurée intacte : les soins sont toujours prodigués, dans de nombreux établissements satellites. Les Hospices ont reçu en donation au fils des ans plus de 60 hectares de vignes, situées majoritairement en premiers crus et grands crus (à 85%). La vente aux enchères annuelle des Hospices de Beaune, créée en 1859, se tient immuablement le troisième dimanche de novembre et constitue l’une des principales sources de financement de l’institution. Les lots portés au catalogue de la vente prennent le nom de «cuvée» indiquant le nom du vin ou du village et celui de l’un des grands bienfaiteurs de l’institution. Le vin commercialisé au cours de la vente est celui de l’année. Les vins sont vendus en tonneaux, appelés « pièces », soit 228 litres. Chacun des lots acquis lors de la vente est confié à un négociant de la région qui se charge de l’élevage des crus et de leur mise en bouteille.
Une vente toujours très attendue
Cette vente à l’image du Grosser Ring en Allemagne est chaque année très attendue car elle donne un premier aperçu du millésime et des prix qui vont être pratiqués. Ce 3ème dimanche de novembre est ainsi l’occasion de faire le point sur les quantités, la qualité et la demande pour les vins de Bourgogne. Mais le caractère caritatif de la vente ne doit pas être oublié, les prix ont parfois tendance à s’envoler en fonction du contexte ou même des parrains de l’événement.
La vente des Hospices en 2015 intervenait juste après les terribles événements de novembre 2015. Pas de fanfare ni de musique, mais un élan de générosité sans commune mesure avec les ventes précédentes. Le prix moyen de la pièce (228 l) avait alors augmenté de 28% par rapport à 2014 à 18 800 € (imaginez un prix moyen de bouteille hors taxe à 109€ avant même l’élevage en barrique…). Le résultat global de la vente avait bondi de plus de 40%, passant de 8,082 millions à 11,347M€ (frais compris). Certaines cuvées avaient enregistré des hausses de prix faramineuses, à l’instar de cette pièce de clos-de-la-roche cuvée Cyrot-Chaudron qui s’était envolée à 117 700 euros (+65%), ou la cuvée des présidents, adjugée 480 000€… Les blancs également avaient vu leurs cours flamber de 33% par rapport à 2014. Difficile dans ces conditions d’utiliser cette vente comme mètre étalon de la demande pour le millésime 2015, aussi qualitatif fut-il.
Retour à la normale en 2016
La vente 2016 des Hospices marque un retour à la normale. 601 pièces étaient mises en vente contre 575 pièces en 2015 (470 pièces de vins rouges, 126 de blancs, et 4 d’alcools). Après 5 heures de vente, le produit final s’est établi à 8,4M€ (frais inclus). Un chiffre éloigné, donc, des résultats de 2015, mais sans doute beaucoup plus en phase avec le marché. Ce résultat est même le 2ème meilleur de l’histoire de la vente des Hospices. Après de grosses inquiétudes sur les quantités dues aux intempéries pendant la floraison en juin, la période de maturation des raisins a frôlé la perfection, sauvant le millésime.
Le prix moyen de la pièce s’est établi à 13 833€ (contre 18 880€ en 2015 et 13 658€ en 2014). 80% des pièces ont été acquises par des négociants, 20% par des amateurs (en valeur). Les enchères sont venues d’Europe (77%), d’Asie (20%) et des Etats-Unis (3%), confirmant l’intérêt du continent asiatique pour les vins de Bourgogne. Chaque année, une pièce intitulée « cuvée des Présidents » est mise en vente au profit d’une ou plusieurs associations représentées par les parrains. Cette année la pièce contenait le grand cru corton Bressandes. Elle était mise aux enchères par Claude Lelouch et Valérie Bonneton, qui représentaient l’association l’ARC et Virginie Ledoyen et Kathia Buniatishvili pour l’association Cœur et Recherches. Cette pièce a été co-adjugée à Jean-Claude Bernard (propriétaire de l’hôtel Le Cep, à Beaune) et à une femme d’affaires chinoise, Madame Yan Hong Cao, pour la somme de 200.000 euros.
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