L’export de vins et spiritueux français est depuis longtemps un marché stable. Jusqu’à présent, lorsque les importations de certains pays s’essoufflaient, cela se passait sur un temps plus ou moins long qui permettait aux différents acteurs de ne pas être pris au dépourvu.

Mais voilà, depuis 2019, tout s’accélère. Conflit entre Airbus et les Etats-Unis, « taxes GAFA » de l’Union Européenne, Brexit, crise politique à Hong Kong et depuis quelques mois, le coronavirus… tant d’évènements qui à première vue n’ont pas de réel lien avec le secteur vitivinicole français mais qui en réalité le mettent en danger.

Des exportations françaises en hausse de 5,9% (en valeur)

Lorsqu’on regarde les chiffres des exportations en 2019, ils sont pourtant très encourageants, avec 14Md€ d’exportation soit une augmentation de 5.9%, les vins et spiritueux restent le deuxième excédent commercial derrière l’aéronautique. Les spiritueux enregistrent une belle croissance de 8.8% (4.7Md€) alors que le marché de vin, plus mature, enregistre tout de même une hausse de 4.4% (9.3Md€). Les volumes quant à eux restent stables avec une légère hausse de 0.7%. Les Etats-Unis, leader des importations de vins et spiritueux français (3.7Md€), observent une belle augmentation de 16% en valeur et de 5.5% en volume grâce notamment à un premier semestre très porteur. Le Royaume-Uni enregistre également une belle hausse de 4.4% pour atteindre 1.4Md€ d’échanges.

Un marché sous tensions, une croissance due en partie aux commandes d’anticipation

Derrière ces chiffres, une tout autre réalité. Les importateurs procèdent à des envois d’anticipation redoutant une augmentation des taxes. Et pour cause, depuis le 18 octobre dernier, les vins tranquilles français en dessous de 14° sont taxés à 25% et certaines menaces pèsent outre-Atlantique pour augmenter cette taxe. Idem pour le Brexit qui, faute d’accords commerciaux, pourrait entrainer une augmentation des taxes britanniques sur de nombreux produits français dont le vins et les spiritueux. La Chine et Hong Kong connaissent également une conjoncture difficile ralentissant l’essor prodigieux de ces dernières années. Leurs importations chutent ainsi de 6.4% s’élevant tout de même à 1.4Md€. Ces trois marchés représentant 50% de nos exports, les pertes attendues pour 2020 sont redoutables, on parle déjà d’un manque à gagner de 300M€ pour la filière.

Des sources de satisfactions existent cependant. L’Union Européenne continue de « boire français » augmentant ainsi sa consommation de 3.8% atteignant 4.7Md€. Le marché japonais, également dans une très bonne dynamique, totalise 600K€ d’importations soit une hausse de près de 10%. Des bonnes nouvelles qui offrent de nouvelles perspectives à nos exportateurs qui, on l’espère, réussiront à sortir indemnes de cette mauvaise passe.

Cet article a 2 commentaires

  1. Jacques Lheritier

    Lorsque nous lisons que les taxes d’importation sur les vins titrant moins de 14 degres, sur quel montant ces 25% sont-ils appliques? (prix depart propriete, prix paye par l’impotateur,
    prix paye par le distributeur, prix paye par les detailant etc…)
    Merci d’avance.

    1. iDealwine

      Bonjour,
      Cette taxe de 25% s’applique au prix CIF (cost insurance freight), en terme un moins technique le CIF est le prix d’achat payé par l’importateur américain au marchand européen auquel on ajoute le coût du transport et de l’assurance liée.
      N’hésitez pas si vous avez plus de questions !
      L’équipe internationale d’iDealwine

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