Sauternes enchères

Les amateurs de grands liquoreux n’ont pas besoin de prétexte pour apprécier ces nectars rares, si difficiles à produire… Et pourtant, à l’approche des célébrations de Noël, propices aux joyeuses réunions familiales, les vins de Sauternes, ainsi que toute la famille des vins moelleux et doux se rappellent à notre souvenir. Et ce, pas uniquement pour former le traditionnel mariage entre foie gras et Sauternes. Les possibilités d’accords mets et vins sont en effet infinies pour ces flacons qui déploient une admirable palette de saveurs, allant des fruits exotiques aux épices, en passant par l’amande fraîche, les fruits confits, la pâte d’amande ou de savoureuses notes de caramel blond… Dans les ventes aux enchères de vin organisées en novembre sur iDealwine, ces vins ont occupé une place de choix. Pas moins de 425 lots comportant l’un de ces nectars ont été adjugés le mois dernier.

A tout seigneur, tout honneur : le Château d’Yquem figure en bonne place au sein des flacons les plus prisés, des catalogues de novembre. Un rare double-magnum du Premier cru classé supérieur de Sauternes, millésimé 1997, a en effet été adjugé 1 177€, un prix en hausse de 19% par rapport à sa cote habituelle, rapportée à la bouteille. Yquem s’offrait également en magnum : le 1999 est ainsi parti aux enchères pour 526€ (+12%). En bouteille, des millésimes figurant parmi les grandes réussites de la propriété étaient également représentés, à l’instar de 1971 (526€) ou 1976 (501€), ainsi que la glorieuse trilogie 1988 (426€, +13%), 1989 (501€, +33%), 1990 (401€, +7%). Plus proche de nous, le 2015 a également été apprécié (463€, +13%). On notera aussi la présence du rarissime millésime 1956, année particulièrement froide dans les vignobles français. En demi-bouteille Yquem s’est vendu 513€ (+13%) ! Le prix de l’introuvable, assurément.

Les grands vins de Sauternes et de Barsac à l’honneur

Aux côtés du Château d’Yquem, plusieurs signatures majeures de Sauternes et de Barsac ont remporté un succès d’autant plus justifié que les millésimes étaient anciens, voire de collection. C’est ainsi qu’un flacon de la fameuse cuvée Crème de Tête 1961 du Château Gilette s’est vendu 288€ (+11%), et que le Château Lafaurie-Peyraguey a atteint, dans le millésime 1949, 278€. La cuvée Madame du Château Coutet, plus récente (1988), s’est établie à 275€, tandis que des représentants plus anciens de la cuvée « classique » du même domaine atteignaient en magnum 225€ dans le millésime 1975 (+28%) et 213€ (+35%) pour le 1970. On notera aussi la présence de grands collectors, au Château Gilette, les 1954, 1956 et 1958 ont respectivement été adjugés 197€, 188€ et 163€.

Les amateurs n’ont pas réservé leurs ardeurs aux seules années de collection. L’Extravagant de Doisy-Daëne se ménage toujours un joli succès dans les enchères iDealwine. Le 2005 s’est vendu 163€ et le 2022, 150€. Le très exceptionnel Château de Fargues n’a pas échappé non plus à l’appétit des enchérisseurs, proposé dans les millésimes 2001 (150€, +7%), 1989 (125€, +8%) et 1996 (94€). Quelques rares flacons de Château Climens ont eux aussi obtenu de beaux résultats, dans les superbes millésimes 1988 (113€, +13%), 1989 (113€), 1986 (100€, +6%) ou encore 1983 (100€). Les Châteaux Rieussec, Guiraud ou encore Suduiraut ont également remporté un joli succès sur la plateforme d’enchères d’iDealwine.

Succès des grands liquoreux ligériens

Après Bordeaux, c’est dans la vallée de la Loire que l’on trouve un large choix de grands vins liquoreux dans les catalogues d’enchères. Le plus réputé d’entre eux est sans conteste la cuvée Goutte d’Or du Clos Naudin de Philippe Foreau, produite à de rarissimes occurrences, lorsque des conditions d’exception le permettent. Le millésime 1990 s’est imposé, avec une adjudication record de 476€ (+43%).  Beaucoup plus récent, le 2015 a encore la vie devant lui : il s’est tout de même vendu 288€. Le domaine Richard Leroy a d’inconditionnels adeptes, tant pour ses cuvées de chenin sec que pour le liquoreux Faye d’Anjou, Clos des Rouliers. Dans le millésime 2001, un flacon de 50cl a atteint 250€ (et 200€ pour le 2000). Parmi les grandes raretés que les amateurs aiment venir chiner dans les enchères iDealwine, le Moût de raisins partiellement fermentés, issu de raisins passerillés, vinifiés par Mark Angeli au domaine de la Sansonnière, s’est vendu 109€ (millésime 2006). Au regard des ces adjudications, les prix atteints par les grandes cuvées moelleuses du domaine Huet, à Vouvray, paraissent vraiment raisonnables : le Clos du Bourg Moelleux 1ère trie 2005 s’échange contre 56€ et le 2003, pour 54€.

Dans les autres grands vignobles français producteurs de vins liquoreux, l’Alsace se distingue avec des flacons rarissimes. Une demi-bouteille de pinot gris SGN 2017 signée Weinbach atteint 150€, un gewurztraminer Sélection de Grains Nobles Hugel « cuvée S » 1989, 125€ (+17%), et un riesling Vendanges Tardives de chez Trimbach, 119€ (pour le 1983) ou 107€ (1990). Les grands crus de Jean-Michel Deiss ne sont pas en reste, adjugés 100€ tant pour le Schoenenbourg SGN 19940 que pour le même cru, dans sa version classique, en 1994. La liste des grands liquoreux adjugés en novembre offre un savoureux voyage à travers le vignoble français, associant le jurançon Quintessence du Petit Manseng 2010 de Cauhapé (94€), un vin de paille jurassien (La Paille Perdue) 2010 du domaine Labet (88€), ou encore un muscat du Cap Corse 2006 d’Antoine Arena (83€).

Trésors liquoreux des vignobles étrangers

La France n’a bien sûr pas le monopole des grands vins liquoreux. En Allemagne, l’un des maîtres en la matière est sans conteste Egon Müller. Son riesling Scharzhofberger Spatlese 2005 s’est vendu 265€. En Hongrie, royaume du tokay, un flacon d’Aszu 6 Puttonyos 1988 (Kereskedohaz) a atteint 200€. Et que dire du vin savouré par Napoléon, le fameux vin de Constance (Klein Constantia) ? Dans le millésime 2005, il a été adjugé 106€. Avec iDealwine, les amateurs ne manqueront décidément pas d’occasions de surprendre, et de ravir leurs proches à Noël…

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