Située à une centaine de kilomètres au Sud de Nantes, l’AOC des Fiefs Vendéens est une discrète appellation portée par le bientôt célèbre domaine Saint-Nicolas. Depuis plus de 35 ans, Thierry Michon y travaille respectueusement ses sols et n’ajoute aucun artifice à ses vins pour révéler les plus belles expressions d’un terroir qu’il affectionne tant, celui de Brem-sur-Mer.

L’AOC des Fiefs vendéens

Commençons tout d’abord par présenter les Fiefs Vendéens, l’appellation où se trouve le domaine Saint-Nicolas. Si peu de gens le savent, la culture de la vigne en Vendée remonte à l’époque gallo-romaine. Elle a même été prospère durant de longs siècles avant que le phylloxéra (encore lui) n’y mette fin. Il faudra attendre quelques décennies et l’après-guerre pour voir refleurir des vignes sur place. C’est ainsi que Patrice Michon, le père Thierry Michon, décide de planter quelques ares à Brem-sur-Mer en 1960.

En 2011, après une vingtaine d’années de combats et de procédures, les fiefs vendéens deviennent officiellement une appellation à part entière. Répartie sur cinq territoires distincts (Vix, Chantonnay, Pissotte, Mareuil et Brem), elle compte une vingtaine et vignerons et s’étend sur plus de 400ha. Si la qualité des vins produits est encore hétérogène, certains vignerons comme Thierry Michon prouvent à chaque nouveau millésime que les Fiefs vendéens regorgent de grands terroirs. Il faut simplement les comprendre et savoir les travailler.

La biodynamie, un tournant qualitatif pour le domaine

En 1984, Thierry Michon et son frère, Eric, rejoignent leur père au domaine familial pour lui permettre de prendre une nouvelle dimension. Ils achètent à ce moment de nouvelles terres sur les Sables d’Olonne et Brem-sur-Mer pour y planter de la vigne. Tous les cépages y passent, du pinot noir, au gamay, par du chenin ou encore du chardonnay…

Lorsqu’on demande à Thierry Michon comment fait-il pour atteindre une telle qualité dans ses vins dans une région qui n’est pas franchement connu pour ça, sa réponse tient en un mot : biodynamie !

Domaine Saint-Nicolas Fiefs Vendéen

Avec des premiers essais en 1993 et une certification en 1995, on peut dire qu’il est l’un des précurseurs en la matière. Il voit en la biodynamie un moyen formidable de dynamiser ses sols en préservant la vie microbienne et végétale. Il faut croire que ça fonctionne puisque ses vins, que l’on retrouve sur les tables de certains grands étoilés, sont encensés par La Revue du vin de France.

Côté vinification, on retrouve encore l’esprit du vigneron au service de son terroir. Il ne cherche surtout pas à modifier ses vins en cave, c’est pour cela qu’il laisse le soin aux levures indigènes de travailler pendant la fermentation. Les élevages sont menés dans des matières inertes ou des gros contenant en bois pour éviter de masquer le vin avec de quelconques arômes boisés.

Malgré l’éclectisme des cépages utilisés, chaque cuvée est une réussite ! Ses blancs dévoilent des notes salines et minérales enivrantes alors que ses rouges ont tous un caractère bien affirmé. Depuis quelques années les deux fils de Thierry Michon, Antoine et Mickaël, l’ont même rejoint pour perpétrer la tradition familiale.

Le domaine Saint-Nicolas, ce qu’en disent les guides

La Revu du vin de France (1*sur3)

« Thierry Michon, épaulé par ses fils, Antoine et Mickaël, dirige le seul domaine de stature internationale en Vendée. Sur le terroir atlantique de Brem, il possède des vignes cultivées intégralement en biodynamie, dont les rendements sont hélas globalement très faibles ces dernières années. »

Les vins du domaines Saint-Nicolas

Fief boire (100% chenin)

Les vignes de chenin sont plantées sur un terroir solaire de quartz, de schistes et d’argile travaillé en biodynamie depuis plus de 25 ans. Thierry Michon utilise des composts de bouse et des tisanes d’orties, de prêle. Les vendanges sont réalisées manuellement. Les fermentations ne débutent qu’avec les levures indigènes. La vinification est la moins interventionniste possible afin de laisser s’exprimer au mieux le terroir. Le vin a une robe d’un jaune cristallin avec un nez alliant des notes de fruits à chair blanche et de pierres à fusil. C’est un bel exemple d’équilibre entre puissance et élégance. En bouche, la délicatesse prend le dessus avec de délicieuses notes de miel d’acacia et d’agrumes.

Haut des clous (100% chenin)

Les vignes plongent leurs racines dans un terroir de schistes ardoisiers bleus et quarts exposé sud-est. Les sols sont travaillés en biodynamie depuis plus de 25 ans avec des composts de bouse et des tisanes d’orties ou de prêles. Les vendanges sont manuelles et la vinification naturelle, sans soufre et avec les levures indigènes. Le vigneron procède à un léger débourbage à froid. Un élevage de 10 mois en foudre s’ensuit. Le vin possède une robe jaune dorée aux reflets ambrés et un nez subtil aux notes d’agrumes et de cire d’abeille. La bouche, elle est intense et minérale. Vous pourrez le garder facilement une dizaine d’années dans votre cave.

Les Rochais (100% chenin)

Les vignes servant à produire ce chenin plongent leurs racines dans un terroir solaire de quartz, d’argile et de schistes. Les sols sont travaillés en biodynamie depuis plus de 25 ans avec des composts de bouse et des tisanes d’orties ou de prêles. Les vendanges sont manuelles et la vinification naturelle, sans soufre et avec les levures indigènes. Le vigneron procède à un léger débourbage à froid. Le vin possède une robe jaune dorée aux reflets argentés et un nez intense de fruits exotiques et de noisettes. La bouche, elle est tendre et dotée d’une minéralité, caractéristique des vins du domaine. Vous pourrez le garder quelques années sans problème dans votre cave. Besoin d’une idée d’accord mets-vin ? Tentez de le marier avec des côtes de cochon noir saisies à l’os.

Soleil de Chine (100% chenin)

Le vin est produit à partir de vignes poussant dans un sol de schistes, d’ardoisiers bleus et de quarts. Thierry Michon travail ses sols en biodynamie depuis plus de 25 ans en appliquant des composts de bouse et des tisanes d’orties ou de prêles. Les vendanges sont faites à la main et la vinification est naturelle, avec des levures indigènes et sans soufre. Particularité de cette cuvée, les raisins sont « passerillés », un procédé qui consiste à disposer chaque grappe sur des lattes de bois et à laisser les raisins se déshydrater pendant quelques semaines. L’eau s’évapore, ce qui provoque une concentration des sucres et des arômes dans la baie de raisin. Le vin revêt une robe dorée aux reflets ambrés. Au nez, c’est une explosion de notes fruités et briochées. La bouche est confite avec une belle minéralité et on remarque des notes de miel et de coing. La finale saline est tout à fait remarquable. Ce vin a un long potentiel de garde pouvant aller facilement jusqu’à une dizaine d’années.

Cuvée Maria (100% chardonnay)

Les vignes de chardonnay s’enfoncent profondément dans le terroir de schistes ardoisiers gris bleu et d’argiles sableuses exposé sud-est. Les sols sont travaillés en biodynamie depuis plus de 25 ans avec des composts de bouse et des tisanes d’orties ou de prêles. Les machines sont évitées autant que possible, les vendanges sont donc manuelles et la vinification naturelle, sans soufre, avec les levures indigènes. Le vigneron procède à un léger débourbage à froid. Un élevage de 10 mois en foudre s’ensuit. Le vin a une robe dorée aux reflets ambrés et un nez subtil aux notes de brioches et d’agrumes. La bouche, elle est vivifiante et la finale délicieusement saline. Vous pourrez le garder facilement une dizaine d’années dans votre cave.

Reflets rosé (100% pinot noir)

Un rosé réalisé entièrement à partir de pinot noir. Les vignes s’épanouissent dans terroir argilo schisteux et quartz légèrement exposé sud-est. Les sols sont travaillés en biodynamie depuis plus de 25 ans à l’aide de composts de bouse et des tisanes d’orties ou de prêles. Les vendanges sont bien évidemment réalisées à la main et la vinification entièrement naturelle, sans soufre et avec les levures indigènes. Le vigneron procède à un léger débourbage à froid. Le vin est ensuite élevé 6 mois en cuve inox pour lui permettre de conserver toute sa fraîcheur. Sa robe est saumonée et on dénote au nez des épices acidulées et des fruits rouges. La bouche se révèle vineuse et iodée, avec beaucoup de gourmandise. La finale est délicieusement amère.

Cuvée Jacques (100% pinot noir)

Les vignes de pinot noir plongent profondément leurs racines dans un terroir argilo-schisteux et de quartz exposé sud-est. Les sols sont entièrement travaillés en biodynamie depuis plus de 25 ans à l’aide de composts de bouse et des tisanes d’orties ou de prêles. Les vendanges sont manuelles pour préserver l’intégrité des fruits et ne pas abîmer les sols. La vinification est naturelle, sans soufre et avec les levures indigènes. Le vigneron procède à un égrappage entier et une macération de deux semaines en foudre suivi d’un élevage d’un an dans les mêmes contenants. Le vin revêt une magnifique robe grenat et un nez oscillant entre les fruits des bois et le chocolat torréfié. La bouche est noble avec des tanins soyeux et parfaitement équilibrés.

Poiré (100% Négrette)

Les vignes de négrette plongent profondément leurs racines dans un terroir argilo-schisteux gris bleu et granit légèrement exposé sud. Les sols sont entièrement travaillés en biodynamie depuis plus de 25 ans en utilisant du compost de bouse et des tisanes d’orties ou de prêles. Les vendanges sont manuelles. La vinification est naturelle, sans soufre et avec les levures indigènes. Le vigneron procède à un égrappage entier et une macération de dix-huit jours en foudre suivi d’un élevage de 15 mois en barrique neuve d’un vin. Le vin dispose d’une robe pourpre profonde et un nez riche de baies rouges acidulées et de poivre. La bouche est ronde et élégante avec une finale tannique envoûtante. Il pourra être gardé 10 ans facilement.

Reflets rouge (85% pinot noir, 5% négrette, 5% gamay, 5% cabernet franc)

Un vin rouge réalisé à partir d’une grande majorité de pinot noir et d’une touche de négrette, de gamay et de cabernet franc. Les vignes s’épanouissent dans un terroir argilo schisteux et quartz légèrement exposé sud-est. Les sols sont travaillés en biodynamie depuis plus de 25 ans à l’aide de composts de bouse et des tisanes d’orties ou de prêles. Les vendanges sont bien évidemment réalisées à la main et la vinification entièrement naturelle, sans soufre et avec les levures indigènes. Le vigneron égrappe à 100% la vendange et macère pendant 10 jours. Le vin est ensuite élevé 10 mois en foudre pour affiner ses tanins sans pour autant apporter de notes boisées. Sa robe est rubis aux reflets violets et le nez tire sur des notes de cerises et d’épices. La bouche est tonique et gourmande et possède un bel équilibre entre le fruité et les épices. A boire jeune, dans les cinq ans.

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