Château Montrose est le plus jeune grand cru classé de 1855. Cette propriété appartient depuis 2006 à la famille Bouygues et s’inscrit dans des démarches environnementales tournée vers demain. Décryptage.
Un peu d’histoire
La création de la propriété date de 1815 avec Etienne Théodore Dumoulin et il sera récompensé assez vite, puisque 40 ans plus tard le château est classé en 1855 donnant naissance au plus jeune second grand cru classé. Depuis l’estuaire de la Gironde, les marins pouvaient observer au loin les bruyères en pleine floraison qui teintaient la colline de rose. Une inspiration poétique qui donna son nom au château.
Vous observerez, en visitant les vignobles de Montrose, une éolienne qui reposait sur un puits, véritable souvenir du travail de la famille Dollfus à partir de 1866 qui élimina le phylloxéra de la propriété en inondant le vignoble.
C’est ensuite pendant 110 ans que la famille Charmolüe développa la réputation des vins et de la propriété en France et à l’étranger. En 2006, Martin et Olivier Bouygues achètent le domaine et entament des travaux de rénovations pour adapter les outils de production vers la modernité. Aujourd’hui et depuis 2022, Charlotte Bouygues et Pierre Graffeuille sont à la tête du Château Montrose et comptent bien continuer de le faire évoluer vers l’excellence tout en l’adaptant aux changements climatiques.
Les prévisions de modifications du cycle végétatif de la vigne à l’horizon 2070, encouragent en effet les équipes du Château Montrose à restructurer leur vignoble. Une parcelle expérimentale de cabernet sauvignon a été plantée en 2024 permettant d’étudier ses comportements face à différents leviers agronomiques (densité de plantation, sélection de porte greffe, hauteur du pied de vigne). Dès 2027, les premières vendanges et vinifications pourront permettre d’établir des conclusions et des modifications durables des pratiques de la propriété.
Un micro-climat très favorable
Le château Montrose bénéficie d’un micro-climat unique. En effet, une croupe permet un drainage naturel des sols vers l’estuaire, la fraîcheur naturelle apportée par l’eau permet de ne pas subir de températures trop élevées dans le vignoble (évitant par exemple la canicule de 2003). Ce-dernier s’étend sur 95 hectares de vignes d’un seul tenant, une configuration rare dans le Médoc, conservée depuis 1861. L’encépagement du domaine se compose majoritairement de cabernet sauvignon à 60 %, complété par 32 % de merlot, 6 % de cabernet franc et 2 % de petit verdot.
Le vignoble repose sur deux noyaux viticoles d’exception, situés sur les terrasses n°3 et n°4, identifiées comme les plus qualitatives du Médoc. Cette mosaïque de terroirs comprend 115 parcelles, réparties sur 26 types de sols différents. La différence entre la terrasse 3 et 4 est que cette dernière contient en son sol de la cuirasse ferrique entraînant un développant racinaire plutôt à l’horizontal contrairement aux vignes de la terrasse 3 dont les racines des vignes se développent à la verticale. Roche mère calcaire, graves sableuses et argiles compactes composent le terroir du domaine et sont des caractéristiques idéales au bon développement des cépages du domaine.
Un travail de grande précision au chai
Les vendanges sont manuelles et les raisins arrivent au cuvier pour un tri très précis avec trois lignes de réception. Une équipe d’une dizaine de personnes élimine les grappes non désirées. Elles sont ensuite éraflées puis les baies sont contrôlées par le tri optique et triées par trois personnes avant d’être mises en cuves. Ce sont 92 cuves inox thermorégulées de tailles différentes qui permettent une véritable sélection des futurs vins après une cuvaison d’une durée de 25 jours maximum. Les vins sont élevés de 12 à 18 mois avec une proportion de barriques neuves plus importantes pour le grand vin (60%).
Ce qu’en pensent les guides
La Revue des Vins de France : « À de nombreuses reprises par le passé, il s’est distingué en produisant des vins pouvant atteindre, voire dépasser, le niveau des premiers grands crus classés. Lorsque l’année est chaude et sèche, comme ce fut le cas en 2003, 2009, 2010 ou même 2018, Montrose offre alors une distinction hors norme. Montrose dispose par ailleurs d’un des chais les plus performants du Médoc.«
Bettane & Desseauve : « Les nouveaux propriétaires et leurs équipes ont veillé à ne pas modifier le style, mais à perfectionner viticulture et vinification pour les adapter aux exigences écologiques et culturelles de notre temps. Le second vin Dame-de-Montrose, produit en volume appréciable, a progressé en régularité et en expression du terroir. Les derniers millésimes, au sommet du Médoc, égalent les premiers crus classés et devraient continuer à briller, dans un avenir proche. »
Les vins de Château Montrose sur iDealwine
- Château Montrose : le grand vin de la propriété est composé d’une majorité de cabernet sauvignon suivi du merlot et en plus faible proportion du cabernet franc et du petit verdot. C’est un vin d’une grande précision dans la sélection des raisins et tout au long de sa vinification.
- La Dame de Montrose : le second vin du Château Montrose est produit dans des volumes variables en fonction des années, entre 40 à 45% de la production totale du domaine. Ce vin fruité et souple issu de son assemblage à dominante merlot est aussi assemblé avec du cabernet sauvignon, du petit verdot et du cabernet franc.
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