Jean-Michel Cazes, l’artisan du succès des vins du Château Lynch-Bages est mort le 28 juin dernier, âgé de 88 ans. Une immense figure du monde du vin.
Une grande figure de la viticulture bordelaise s’en est allée la semaine dernière. Jean-Michel Cazes, propriétaire du Château Lynch Bages, à Pauillac, était en effet l’un des ambassadeurs les plus ardents des grands crus de Bordeaux. Après une première carrière chez IBM, il reprend les rênes de la propriété au début des années 1970. Son père hésitait alors à se séparer de ce domaine viticole durement frappé, comme la plupart des grands crus médocains, par la crise et les difficultés à valoriser, puis à vendre les vins. Jean-Michel Cazes entreprend alors de relancer l’activité. Infatigable voyageur, il va alors parcourir le monde pour faire connaître la propriété. Au point de rehausser l’image de Château Lynch Bages, classé « seulement » 5ème dans la hiérarchie établie en 1855. La suite de son histoire est bien connue. Outre le succès fulgurant de ses vins, Jean-Michel Cazes a également œuvré au développement des propriétés de la galaxie Axa Millésimes. Profondément attaché à sa terre de Pauillac, il avait consacré toute son énergie à la renaissance du hameau de Bages, encourageant la réinstallation de commerces venus redynamiser la vie locale. Jean-Michel Cazes avait également publié ses mémoires il y a quelques mois aux éditions Glénat. Un témoignage précieux sur l’évolution du monde des grands vins à la croisée des XXème et XXIème siècles.
Au fil de ses voyages, Jean-Michel Cazes avait noué de solides amitiés avec des amateurs du monde entier. Un jour, en 2005, à la disparition de l’un d’entre eux, il avait sollicité notre équipe pour accompagner sa famille dans la revente de la cave du défunt. Outre une impressionnante collection de grands crus bordelais qu’il s’était lui-même chargé de céder, nous avions alors découvert dans sa cave une véritable caverne d’Ali Baba, un inventaire de rêve composé des plus grands noms. Nous en connaissions certains, nous en avions découvert d’autres. Chacun de ces vins était soigneusement choisi, dans les meilleurs millésimes, les plus rares. Un exemple ? Il y avait là une série complète de flacons issus du Clos Rougeard. Parmi eux, quelques témoins du millésime 1995, qui avait permis de produire, en blanc, un coteau-de-saumur moelleux… Ce collectionneur faisait indéniablement partie des amateurs les plus éclairés dont nous avons eu à revendre les trésors.
La propriété de Pauillac est aujourd’hui entrée dans une nouvelle ère, avec l’inauguration récente d’un outil de production futuriste. Les amateurs d’iDealwine se souviendront avec émotion du millésime 2010 de Château Lynch Bages, dégusté en magnum lors d’une soirée mémorable à la Halle aux grains, il y a quelques semaines, en compagnie de Jean-Charles Cazes. Un lynch-bages flamboyant, ses arômes profonds de fruits noirs (cassis) étant transcendés par d’intenses notes de graphite. Une longueur exceptionnelle pour ce vin inoubliable, à l’image de son créateur. Aujourd’hui, la propriété est entre de bonnes mains, celles de Jean-Charles, qui œuvre à ses côtés depuis de nombreuses années. A sa famille, et à toute l’équipe qui œuvre au succès planétaire de Château Lynch Bages, iDealwine présente ses très sincères condoléances.
Jean Michel CAZES, ICM Paris, c’est à dire Ingénieur Civil des Mines de Paris avait aussi fondé et présidé le Club Œnologie Intermines (Paris, Nancy, St Etienne) qui compte aujourd’hui quelques 700 membres anciens élèves de ces écoles. Il avait invité le Groupe Aquitaine il y a quelques mois à une visite des nouveaux chais de Lynch-Bages. Puis un déjeuner bien sympathique au Café Lavinal.
Une délégation de ce Club était présente à Pauillac pour les funérailles.
Superbe article pour ce grand Monsieur
Merci pour lui et sa famille