
Château Lagrange est un grand château par bien des aspects. Par sa taille, déjà, puisqu’il s’étend sur 118 hectares des 908 que compte l’appellation Saint-Julien ; par son histoire, ensuite, qui remonte au Moyen Age ; et, enfin, par son rang, puisqu’il a été classé 3ème grand cru en 1855.
Une longue histoire
Les terres de Lagrange sont mentionnées dès le Moyen Age au cours duquel la culture de la vigne est déjà avérée, même si à l’époque la propriété était divisée en deux entités, séparée par le ruisseau qui traverse le domaine. La maison Lagrange de Monteil, installée dans la partie ouest donna son nom à l’ensemble, réuni au XVIIème siècle. Propriété de la famille Brannes de Cours pendant deux siècles, cette dernière s’attèle à la modernisation du vignoble et du cuvier. En 1790, l’ensemble est vendu à Jean Valère Cabarrus, issu d’une grande famille de négociants, qui fait construire par Visconti la tour d’inspiration toscane du château.
Le XIXème siècle marque l’apogée du château, devenu entre 1842 et 1875 propriété du comte Duchâtel, ministre de l’Intérieur de Louis Philippe. Celui-ci lance de nombreuses innovations, étendant le domaine à 280 hectares dont 120 de vignes, introduisant le soufre pour combattre l’oïdium ainsi que l’usage de tuyaux en poterie pour drainer les sols. Il installa même une fabrique de tuyaux au domaine. C’est sous sa houlette qu’en 1855 le château Lagrange est classé 3ème grand cru classé. Après sa mort, le domaine voit son prestige diminuer et des parcelles sont vendues à des exploitations voisines. Il ne reste plus que 56 hectares lors du rachat par Suntory, géant des bières et spiritueux japonais, en 1983, qui entreprend alors de grands travaux pour lui redonner son lustre d’antan : rachat de parcelles et nouvelles plantations, études des sols, rénovation des cuviers et achat d’équipement. Cette stratégie s’avère gagnante, permettant au château Lagrange de retrouver son rang, produisant des vins réputés pour leur élégance et leur structure. Il est aujourd’hui dirigé par Matthieu Bordes et Rakusa Sakurai.
Un grand vignoble, où le cabernet sauvignon est roi
Le vignoble s’étend aujourd’hui sur 118 hectares d’un seul tenant en appellation Saint-Julien, sur deux croupes de graves d’origine günzienne orientées nord-sud. Les sols sont d’une grande diversité, puisqu’une étude a dénombre 17 types de terroir, majoritairement silico-graveleux sur un sous-sol argilo-calcaire. Le cabernet-sauvignon y est roi, avec près de 67% de l’encépagement, suivi du merlot pour un tiers et d’un peu de petit verdot. Onze hectares sont dédiés aux cépages blancs tels que le sauvignon blanc, le sauvignon gris et le sémillon. Les vignes, réparties en 103 parcelles, sont âgées d’une quarantaine d’années en moyenne. Depuis quelques années, le domaine accorde une importance croissante aux respects des sols et de la biodiversité, et a décidé d’abandonner les herbicides, d’enherber certaines parcelles et de replanter des haies. Depuis 2008, dix hectares sont cultivés en biodynamie et 20 en bio, sans certification.
Une approche parcellaire poussée à l’extrême
Précision et qualité sont les maîtres mots du travail dans le chai. Les baies vendangées manuellement sont d’abord triées à la main puis une seconde fois à l’aide d’une caméra optique pour une sélection drastique avant d’être foulées. Chaque parcelle est vinifiée séparément, dans une cuve bois ou inox qui lui est dédiée, pour préserver l’expression de chaque terroir. 102 cuves, de contenance variant de 36 à 220 hectolitres, sont donc nécessaires pour réaliser ce travail de titan. Les fermentations s’étalent sur 18 à 25 jours, ponctuées d’un remontage journalier, de pigeages ou de délestages. L’œnologue conseil Eric Boissenot ainsi que les quatre œnologues du domaine réalisent les assemblages l’hiver suivant la vendange, et les vins poursuivent leur élevage en barriques de chêne français en partie neuves, pendant une vingtaine de mois. Avant l’embouteillage, un collage aux blancs d’œuf est effectué pour assurer une parfaite limpidité.
Un style qui allie puissance et élégance.
Dans la tradition bordelaise, le château propose un grand vin, Château Lagrange, et un second vin, Les Fiefs de Lagrange, mettant à contribution les vignes les plus jeunes du domaine. Harmonieux et suaves, ils se caractérisent par la finesse de leurs arômes et la puissance de leur structure. Les onze hectares de cépages blancs donnent naissance aux Arums de Lagrange, un bordeaux blanc frais et énergique, vinifié en barriques. Enfin, treize hectares de vignes situées à Cussac-Fort-Médoc et Saint-Laurent-du-Médoc, en appellation Haut-Médoc, produisent la cuvée Pagus de Lagrange, un assemblage de cabernet sauvignon et merlot, souple et raffiné.
Château Lagrange, ce qu’en disent les guides
Guide Vert de La Revue du vin de France
Acquis par le groupe japonais Suntory en 1983, le château s’est rapidement imposé comme une valeur sûre et régulière de l’appellation, produisant des vins élégants, bien construits et toujours abordables. Une vaste propriété conduite de manière sérieuse. […]
Château Lagrange, les vins en vente sur iDealwine
Château Lagrange
Grand vin de ce 3ème grand cru classé de l’appellation Saint-Julien, château-lagrange est composé de cabernet-sauvignon, de merlot et de petit verdot qui puisent leur origine de sols d’une grande diversité, majoritairement composés de silices et de graves sur un sol fait d’argile et de calcaire.
Les Fiefs de Lagrange
Second vin du château Lagrange, la cuvée Les Fiefs de Lagrange est un vin charmeur dès son plus jeune âge. Il est composé d’environ 65% de cabernet sauvignon, 30% de merlot et 5% de petit verdot, provenant de vignes qui s’épanouissent sur un sol de graves d’origine « gunziennes ».
Les Arums de Lagrange
Si les vins blancs sont plus rares dans le vignoble du Haut-Médoc, celui-ci est un défi remporté avec brio par le Château Lagrange, 3ème grand cru classé de l’appellation Saint-Julien (classement de 1855). Notez d’ailleurs que ce vin a été créé en 1996, et a été l’un des tous premiers blancs du Médoc à être vinifié en barriques.