guide dénomination vins de France

Anciennement commercialisés sous la dénomination « Vin de Table », les Vins de France ont longtemps souffert d’une réputation peu reluisante. Aujourd’hui, si la plupart d’entre eux demeurent synonyme de production de masse, certains sont désormais le reflet d’une créativité entretenue par des vignerons désireux de s’affranchir du carcan des appellations. Beaucoup sont, de ce fait, intimement liés à la mouvance nature. Ils connaissent donc aujourd’hui un réel succès auprès d’amateurs toujours plus nombreux, avides de découvertes.

Depuis quand parle-t-on de Vins de France ?

Si la dénomination « Vin de France » est apparue en 2009 seulement, elle est le résultat de plusieurs décennies d’histoire et plus particulièrement de l’instauration du concept d’appellation d’origine contrôlée, dont les origines remontent à 1905. Et ce, non seulement pour lutter contre la fraude mais également pour valoriser les terroirs. C’est-à-dire la typicité et la biologie d’un lieu ainsi que le travail de l’homme. Depuis la parution en 1935 du décret d’application de la loi portant leur création, plus de 350 AOC (Appellation d’Origine Contrôlée) ont vu le jour en France, dont plus d’une centaine en Bourgogne. Toutes sont régulées par l’Institut national de l’origine et de la qualité, l’INAO, créé au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, en 1947. Evidemment, toute organisation nécessite un cahier des charges qui, en l’occurrence, contient des règles précises sur différents sujets de viticulture et de vinification, de la taille aux rendements, des variétés de raisins autorisées aux méthodes de vinification et durées d’élevage. Ajoutons à cela l’apparition des IGP (Indication Géographique Protégée) en 1992 qui introduisent une plus grande souplesse dans les règles : l’IGP ne garantit pas l’origine des raisins, mais seulement leur lieu de vinification.

Depuis l’apparition de cette dénomination en 2009, les Vins de France redorent petit à petit leur blason après un passif peu glorieux. Ce dernier s’explique par le fait qu’ils formaient depuis bien longtemps la base de la production viticole de l’Hexagone et servaient à la consommation courante ; d’où leur dénomination « Vin de table ». Leur goût simple et constant ainsi que leur accessibilité financière ont bâti leur succès. Dans le même temps, le fait qu’ils résultent d’assemblage de raisins de tous types de vignobles français ou de mélanges de vins de plusieurs régions a pu refroidir les amateurs. Autre contrainte, des termes liés à un lieu spécifique, tels que les mots « château » ou « domaine » ne peuvent pas figurer sur l’étiquette, de même qu’un visuel représentant un lieu précis. Toutefois, des progrès sont à souligner : les vignerons peuvent depuis peu renseigner le millésime ainsi que le nom d’un cépage présent dans le vin. Avec, là encore, une petite restriction, car tous les cépages ne peuvent pas être décrits, et certains sont même interdits de séjour sur l’étiquette. C’est le cas des cépages aligoté, altesse, clairette, gewurztraminer, gringet, jacquère, mondeuse, persan, poulsard, riesling, savagnin, sylvaner et trousseau. Vous aurez remarqué que nombre d’entre eux sont des cépages présents en Alsace, et plus encore dans le Jura, terre de vins nature… Notons au passage que le terme « Vin de France » est beaucoup plus attractif que la dénomination « Vin de table », notamment pour des amateurs étrangers.

dénomination vins de France

Quels sont les facteurs de succès des Vins de France ?

D’après Vins et société, la France produit 47% étiquetés en AOC, 30% en IGP. 17% de la production est destinée à la distillerie, pour la production d’eaux de vie. 4% des vins produit sont étiquetés sans indication géographique. Une proportion à peine supérieure à celle qui a été constatée en 2022 dans les enchères iDealwine. Les Vins de France ont en effet représenté l’année dernière 3,4% des flacons échangés. Pour une catégorie a priori d’entrée de gamme, la présence de 6 742 flacons adjugés sur iDealwine peut étonner ! D’autant que leur prix moyen s’est établi à … 123€. Et c’est là toute la subtilité de la dénomination. Car, à l’heure où les terroirs sont protégés par le fameux système des AOC, la production de cuvées étiquetées « Vin de France » suscite un réel engouement auprès des vignerons.

Mis à part le fait qu’un vin sera classé Vin de France si ses raisins ne proviennent pas d’un terroir classé AOC ou IGP, certains producteurs souhaitent en effet laisser libre cours à leur créativité et ne se reconnaissent pas dans un cadre restrictif. D’autres font appel à leur intuition en plantant certains cépages qu’ils jugent mieux adaptés à leur sol ou au climat qui, de nos jours, ne cesse de changer. Autant de facteurs humains qu’un cadre administratif ne peut pas toujours prendre en compte. D’ailleurs, certains producteurs en ont fait les frais, à l’instar de François Chidaine ou de Jacky Blot, à la Taille aux Loups, contraints de déclasser certaine de leurs cuvées phare de Vouvray (Les Argiles, Le Bouchet, Clos de Venise, Clos de la Bretonnière…), au motif que ces dernières n’étaient pas vinifiées dans l’aire d’appellation…

Vins de France et vins nature, même combat ?

Force est de constater que, suivant la logique des vignerons, les Vins de France sont, pour une bonne part, assimilés aux vins nature. Les producteurs désireux de réaliser des vins sains expérimentent des méthodes de vinification qui ne sont pas toujours (encore ?) admises par l’INAO.

L’engouement suscité par les vins nature s’inscrit véritablement dans l’air du temps avec cette volonté de la part des consommateurs de boire moins mais mieux, de favoriser un travail respectueux du vivant- de la terre comme de la faune mais aussi des hommes qui y travaillent-, de recherche d’authenticité et de goût du terroir. Loin d’être uniquement un phénomène de mode, elle est en réalité un état d’esprit averti et pointu qui trouve toute sa place au sein des enchères iDealwine.

Quelle part pour les vins natures dans les enchères iDealwine ?

Quelques données illustrent donc ces propos. On l’a vu, avec 3,4% des volumes adjugés en 2022 sur iDeawine, la part des Vins de France dans les enchères n’est plus symbolique. Si l’on élargit ce calcul aux vins nature (dont les Vins de France adjugés l’année dernière constituent ainsi un sous groupe), plus de 10 000 flacons ont été adjugés sur iDealwine, représentant 6% des adjudications globales avec un prix moyen estimé à 256€.

Sans grande surprise, la vallée de la Loire, l’Auvergne et le Jura constituent des viviers foisonnants de Vins de France pointus, vers lesquels les enchérisseurs braquent leurs projecteurs. Les chiffres de 2022 sont éloquents :

  • 100% des vins d’Auvergne adjugés en 2022 sur iDealwine étaient étiquetés en Vin de France
  • 37% des Vins de France adjugés l’année dernière aux enchères proviennent de la vallée de la Loire (hors Auvergne). Si on y ajoute l’Auvergne, cette proportion passe à 43%.
  • Le TOP 20 des flacons ligériens les plus chers vendus en 2022 compte 9 Vins de France.
  • 11% des Vins de France adjugés l’an dernier sur iDealwine sur issus du Jura.

Quels sont les Vins de France les plus recherchés ?

Quelques grands noms ont suscité les convoitises en 2022, illustrant une recherche de la rareté, certes, mais également de millésimes récents issus de régions diverses et variées. Nombreux sont également les vins de France issus de parcelles lilliputiennes qui accroissent considérablement leur réputation.

  • Vallée de la Loire : Les Jardins Esméraldins (Genèse 2004, 1 252€), Richard Leroy avec des vins comme Les Noëls de Montbenault 2016 (471€) et Les Rouliers 2015 (362€) ;
  • L’Auvergne : Pierre Beauger (une demi-bouteille de liquoreux adjugée à 360€ TTC), Mito Inoué (La Vague 2017, 446€), Aurélien Lefort (Vin de France 2019 à 428€) ;
  • Bourgogne : Yann Durieux (Vin de France 2015, 422€), Bernard Van Berg (Vin de France 2015 à 397€), Dandelion, Prieuré Roch…
  • Jura : Domaine des Miroirs : I Need The Sun 2015, 2 108€.

D’autres régions recèlent de grands vins naturels, produits en Vins de France, et plébiscités aux enchères. Parmi celles-ci, on retrouve la Savoie (Michel Grizard), la vallée du Rhône (Marie et Pierre Bénetière, Pierre Gonon, La Grande Colline), la Corse (Clos Canarelli), le Roussillon (Pedres Blanques) ou le Languedoc (Cassagne et Vitailles). On notera que dans le Beaujolais, berceau des vins naturels, les vignerons ont conservé la mention de l’AOC dans de nombreux cas, parmi les plus emblématiques (Lapierre, Foillard, Yvon Métras…). On retrouve dans les ventes aux enchères les vins de France de Philippe Jambon, de Julie Balagny ou de Jules Desjourneys.

A n’en pas douter, cette catégorie de vin mérite l’intérêt, même si, vous l’aurez compris, il est impératif de faire preuve de perspicacité pour vous y retrouver ! Une chose est certaine : ces vins de connaisseurs risquent de vous réserver autant de surprises que de belles découvertes.

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Cet article a 3 commentaires

  1. Daniel Roche

    S’agissant de Vin de France, je n’ai absolument aucun grief concernant cette classification qui laisse champ libre à des vignerons originaux et imaginatifs.
    Cependant n’atteint-on pas le ridicule, lorsqu’on peut voir dans une vente aux enchères suivi sur votre site, un vin de France du Jura, (domaine des miroirs ), estimé aux alentours de 1500 € est présenté entre un Yquem estimé lui à 350 € et un château Margaux environ de la même valeur. Je le répète, n’atteint-on pas le ridicule, pour ne dire l’indécence, pour un vin que très très peu de gens ont entendu parler et encore moins goûté !
    Pour ma part je préfère donc acheter le VDF cuvée « cerise »de Bernard Gripa offert à moins de15 € et qui se révèle être un pur délice !

  2. Fabien Chevalier

    petite rectification; ce ne sont pas leurs cuvées de Montlouis que François Chidaine et Jacky Blot ont du declasser mais celles de Vouvray.

    1. iDealwine

      Cher Monsieur,

      Merci pour votre vigilance, c’était une coquille.
      Nous avons rectifié ce passage.

      Cordialement,
      L’équipe iDealwine

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