Les Vins de Vienne ont récemment renoué avec leur passé viticole, puisque leur renaissance date de 1996. Mais saviez-vous qu’ils avaient connu leur (première) heure de gloire à l’époque romaine ? Et que Pline l’Ancien et Plutarque en étaient les plus fidèles afficionados ? Retour sur une belle épopée.

Il était une fois, il y a fort longtemps (soit pour être plus précis, au premier siècle de notre ère, sous l’Empire romain), une belle province appelée Allobrogie, dont la capitale était Vienne. En ces temps-là déjà, ses habitants et ses occupants appréciaient les bonnes choses et en particulier les vins. Car le vignoble de Seyssuel était déjà très réputé à cette époque. Pline l’Ancien, toujours lui, mentionnait déjà dans ses écrits qu’un « plan à raisin noir appelé Vitis Allobrogica, cultivé sur le territoire de Vienne, donne trois crus : le sotanum, le taburnum et l’héluicum selon le terroir ». Il précisait même que ces vins très estimés avaient goût de poix. Et ce n’est pas Plutarque qui le contredit, puisque le Béotien relata lui aussi qu’on « apport[ait] de la Gaule Viennoise du vin empoissé, que les romains estim[ai]ent beaucoup, et en f[aisaie]nt grand cas ».

Depuis, les temps ont bien changé bien sûr mais la réputation de ces vins a perduré jusqu’au Moyen-Âge et ils connurent même leur heure de gloire vers 1820 (on comptait alors 120 hectares de vignes). Puis patatra, le phylloxera passa par là et le vignoble fut entièrement détruit à la fin du 19e siècle. Avec l’ère de la mécanisation et les outils modernes qui commencèrent à apparaître au cours du 20e siècle, ces coteaux très pentus ne recueillirent pas beaucoup de suffrages, les ouvriers viticoles virèrent leur cuti pour l’industrie métallurgique et seule la rive droite fut replantée, jugée plus noble (Hermitage, Côte Rôtie, Cornas). Toutefois, ils auraient pu basculer définitivement dans l’oubli si ce n’étaient la pugnacité et l’intérêt d’un petit groupe d’irréductibles, toujours prêts à résister encore et toujours à l’uniformisation ambiante. Ainsi renaquit le vignoble de Seyssuel en 1996.

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